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zomver

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28/12/2004
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La saison de la sorcière

Roland C. Wagner


La saison de la sorcière
Illustration : Grégoire Hénon
Première parution : septembre 2003

 Pour la présente édition :

Editeur : J'ai lu
Collection : Millénaires
ISBN : 2–290–32741–7

Ce livre est noté   (4/5 pour 1 évaluations)


J'ai lu ce livre et je souhaite donner mon avis
La critique du livre
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Prologue de l’histoire :
(à fredonner sur l’air de Il est 5 heures, Paris s’éveilleJ. Dutronc [1] )

La tour Eiffel est arrachée
La créature s’en est allée
Les Parisiens sont horrifiés
Car l’impossible est arrivé


Il est cinq heures
Paris se lèèèève
Il est cinq heures
Ce n’est pas un rêêêve.




L’histoire :

Depuis le débarquement, les soldats tazus (U$A) patrouillent dans les rues de notre beau pays. La France est en effet sous protectorat étazunien depuis qu’un ptérodactyle lui a piqué la Tour Eiffel (Cf. prologue).

Le monde entier s’alarme face à des évènements qui pourtant n’attentent qu’à des symboles (la Tour de Londres fond, le palais de Schoenbrunn subit une improbable transmutation,...) et non à des individus.

L’heure est quand même grave. Pour sauver le moooonde, le Pentagone lance une opération de grande envergure. Des chars ? Des lance-roquettes ? Des avions furtifs ? Des missiles sol (la si) - sol (fa ré mi) ? Que nenni !
Quand on sait que l’ennemi peut transformer en plein vol un avion récent de l’armée tazu en avion de transport de la deuxième guerre mondiale (flambant neuf, certes, mais tout de même !), on est en droit de se demander s’il ne serait pas également capable de transformer des missiles TOW en ballons d’anniversaire ou des chars en autos tamponneuses car c'est évident, il y a de la sorcellerie dans l’air. Aussi la glorieuse armée tazu lance t-elle une grande opération de ….recherche de magiciens (les gentils) pour lutter contre les sorciers (les méchants).

Dans ce contexte plutôt chaud, Fric, petite caillera pas méchante, sort de taule. Un teuteu ne serait pas de refus alors il va zoner. Il retrouve des potes. Une bête embrouille et le revoilà en cavale. Heureusement, un co-taulard lui a donné une adresse sûre où aller : l’Enclave, ambiance maison-bleue-adossée-à-la-colline-on-y- vient-à-pied-on-ne-frappe-pas-ceux-qui-vivent-là-ont-jeté-la-clé.[2]

Le roman alterne les passages relatifs à Fric et à l’Enclave et ceux relatifs à l’armée tazu. Bien sûr - je ne pense pas spoiler en le disant - tout ce joli monde va finir par se croiser…



Mon avis :

Vous l’avez deviné, on est en plein délire et c’est tant mieux.

Dans une interview donnée à SF Mag, Roland C

Wagner

déclarait :
"L’humour est la meilleure arme de la subversion intellectuelle".

Ce roman en est l’illustration. Ecrit de façon alerte et jamais ennuyeuse, il est suffisamment court pour que l’humour n’y devienne pas lourd et s’insère clairement dans la tradition du pamphlet satirique. Nul doute en effet que tout en maniant des associations comiques parce qu’improbables (un colonel tazu pote avec un mage, la magie qui flirte avec l’informatique) et en parsemant son roman de clins d’œil idéologiques, l’auteur évoque l’actuelle situation internationale et notamment le rôle joué par les Etats-Unis.

J'ai clairement vu La saison de la sorcière comme

- un livre de refus.
Refus des systèmes qui conditionnent les individus et également refus de la violence : les attentats ne tuent personne et l’Enclave a un indéniable parfum hippie (une divergence assez fondamentale, cependant, avec le mouvement hippie : dans l’Enclave, point de rêve de retour à la nature mais un intérêt certain pour les technologies)

- un livre sans haine et c’est à souligner quand on sait les excès que peut provoquer une actualité trop brûlante.
De quelque bord qu’ils soient, la plupart des personnages sont comme vous et moi. Ils agissent persuadés qu’ils sont du bon côté. Roland C

Wagner

ne diabolise pas les individus, il les respecte. Ce qu’il met en cause, ce sont les systèmes qui font des individus ce qu’ils sont. Nuance.

Enfin, à titre tout à fait personnel, pour moi qui étais ado dans les 70’s, ce roman est aussi, un peu, un livre nostalgie, ambiance hippie oblige :],


Il me paraît opportun de signaler - car ce n'est pas un hasard - que le titre de ce livre est la traduction française d’une chanson de l’ère hippie : The season of the witch. Plusieurs artistes ont interprété cette chanson de Donovan (J'en cite quelques-uns ci-après [3]). Certains l’ont rendue légère, d’autres, au contraire, carrément inquiétante voire lugubre.

Il en va des interprétations de ce livre comme de celles de la chanson. Au premier abord, on se laisse aller au divertissement. On sourit souvent. On se régale de voir ainsi transcrite avec un humour parfois mordant, notre actualité. C’est l’interprétation légère. Puis on devine les non-dits, les sous-entendus et la réflexion se fait grave. C’est l’interprétation inquiète.

En conclusion, une réussite selon moi que ce roman où le Délire mène le jeu quand la Raison impuissante piétine mais qui pousse à se demander si finalement la Raison n’est pas où l’on croit voir le Délire.

You know what ?

"That's straaaange
So straaaange..."







Ce livre a obtenu le prix Bob Morane 2004, catégorie "roman français" et le prix Rosny Aîné 2004, catégorie "roman" . C'est bien qu'il n'avait pas besoin de cette fiche pour être défendu.


[1] Texte de la chanson Il est 5 heures, Paris s’éveille accessible ici
[2] Texte de la chanson San Francisco
[3] Chanson The season of the witch
-Texte ici
- Interprétation de Donovan (bref extrait accessible ici )
- Interprétation de Vanilla Fudge (bref extrait accessible ici )
- Interprétation de Michael Bloomfield / Al Kooper/ Stephen Stills chanson disponible en intégralité ici (Descendre approximativement sur le milieu de page)





Quatrième de couverture (extrait) :
__________________________________________

A l'heure où la seconde guerre « préventive » d'Irak est encore dans toutes les mémoires, voici à n'en pas douter un roman de politique-fiction qui fera date ! La saison de la Sorcière est en effet une satire virulente et féroce d'une sombre acuité sur le monde de l'après-11 septembre 2001. Un monde où ne cesse de grandir le fossé entre les champions d'un ultralibéralisme sauvage, mondialiste et dérégulateur, et les laissés-pour-compte d'un tiers monde traditionaliste. Un livre choc qui, sous couvert d'un de ces récits déjantés et rock'n'roll dont seul Roland C.

Wagner

a le secret, est un cruel miroir tendu aux dérives de nos sociétés du troisième millénaire.


Liens utiles :
__________________________________________

Le site web de l’auteur (on y trouve des choses intéressantes et des extraits de ses romans dont celui-ci) : http://www.noosfere.org/heberg/rcw/default.htm




Une vague d'attentats tout aussi déroutants qu'inexplicables ébranle les symboles de puissance des nations les plus industrialisées. L'Europe est particulièrement touchée par cette nouvelle forme de terrorisme à nulle autre pareille, qui fait usage de forces surnaturelles mais épargne les vies humaines. Pour les États-Unis, puissance tutélaire et parangon impérial(iste) du monde occidental, la lutte contre les "sorciers du tiers monde" est une priorité absolue, voire une mission sacrée. Qui ne s'embarrasse d'aucune demi-mesure : recrutement à tour de bras de bataillons de mages soldats, invasion de la France et d'une partie de l'Europe sous prétexte de "protéger" le Vieux Continent... La tension internationale est à son comble. C'est dans ce contexte global de lutte acharnée contre les "forces du Mal" que Fric, jeune zonard français fraîchement sorti de prison, doit entamer sa réinsertion...

A l'heure où la seconde guerre "préventive" d'Irak est encore dans toutes les mémoires, voici à n'en pas douter un roman de politique-fiction qui fera date ! La saison de la Sorcière est en effet une satire virulente et féroce d'une sombre acuité sur le monde de l'après-11 septembre 2001. Un monde où ne cesse de grandir le fossé entre les champions d'un ultralibéralisme sauvage, mondialiste et dérégulateur, et les laissés-pour-compte d'un tiers monde traditionaliste. Un livre choc qui, sous couvert d'un de ces récits déjantés et rock'n'roll dont seul Roland C. Wagner a le secret, est un cruel miroir tendu aux dérives de nos sociétés du troisième millénaire.


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