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morca

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Génocides

Thomas Disch


Génocides
Traduction : Guy Abadia
Illustration : Tibor Csernus
Titre original : The genocides
Première parution : 1965

 Pour la présente édition :

Editeur : J'ai lu
ISBN : 2-277-21421-3

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L'avis des internautes (23 réponses)
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Olivier

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9713 messages
RE : Génocides 25/05/2006 à 20h57  
Il faut avoir en tête que Disch est né dans l'Iowa, c'est à dire en plein coeur du Middlewest. Il a aussi eu une éducation très religieuse.

Cela se ressent nettement dans son livre. Pour autant que je sache, d'après Barets, il a longtemps rejeté la religion, à cause -entre autre- de son homosexualité. Il s'est ensuite retourné vers la religion, et a quelque peu adouci sa vision de l'homme. Mais il n'a pas changé sur sa tolérance, en particulier en matière sexuelle ou d'usage des drogues douces.

Je n'ai pour ma part rien vu de religieux dans Génocides, si l'on veut parler des plantes et de l'élimination des humains, qui est un phénomène strictement ET. La vision qu'il donne du vieux patriarche fondamentaliste, hypocrite et autoritaire ne me parait pas un plaidoyer pour la foi et

SPOILER
la parodie de La génèse qui finit le livre
SPOILER

ne me parait pas non plus un plaidoyer religieux, mais plutôt une revanche de l'auteur sur son enfance et son adolescence.
Ce que confirme d'ailleurs

SPOILER
le refus de la lapidation, et donc la violation de la loi biblique (Le lévitique, 20.10), fait que le patriarche se trouve face à un cas de conscience, et qu'il choisit finalement sa conscience humaine plutôt que la révélation divine.
SPOILER

Pour ce qui est ensuite de la vision humaine, elle me parait hélas fort plausible.
Disch n'a jamais été un optimiste, il n'a jamais cru au Grand Soir, mais il a toujours affiché des convictions démocratiques et laïques, et on pourrait plutôt le classer à gauche en France.
Signature de Olivier "Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
dernière édition : 25/05/2006 à 21h28   Consulter le profil de Olivier  Envoyer un message privé à Olivier  Visiter le site de Olivier  
Lisbei

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RE : Génocides 09/08/2006 à 13h45  
Pardon à Olivier, mais personnellement je ne suis pas emballée, et mon avis rejoindrait plutôt celui de zomver (donné suite à la chronique d'Oman).

J'aurais bien aimé avoir le fin mot de l'histoire, par exemple savoir qui sont ces ET exterminateurs (outils d'un dieu ? Peut-être, mais ce n'est pas + évident qu'autre chose). Quoi qu'il en soit, ça me fait l'effet que l'auteur a tout simplement esquivé le problème, et ça m'agace un peu, c'est trop facile ! Cela dit, si vous me dites "c'est pour montrer l'absurde ! Et puis ça pourrait aussi bien arriver.", je n'aurai rien à vous répondre. Enfin, tout ce que je dis n'est que mon avis, bien sûr, et je suis peut-être passée à côté, ou je l'ai lu à un mauvais moment...

Sinon, ce que ça m'a évoqué (en plus des romans que vous avez cités), c'est Malevil, de Merle, où l'on ne sait pas non + ce qui s'est passé, mais où je trouve que l'auteur s'en sort mieux, de façon + ambiguë... mais c'est vrai que dans ce roman il ne s'agit pas d'une éradication délibérée, mais d'un accident (pour autant qu'on puisse le savoir). Pour l'ambiance "campagne", difficile aussi de ne pas penser à Hier les oiseaux, de Wilhelm, mais l'ambiance de ce dernier roman est trop différente, puisqu'il est centré sur le clonage et partant sur l'individualité et la créativité humaines.
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Olivier

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02/09/2004
9713 messages
RE : Génocides 09/08/2006 à 14h11  
Plutôt que Malevil, ce roman me fait penser à Stalker, où l'on voit les humains complètement dépassés.
Signature de Olivier "Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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Lisbei

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2802 messages
RE : Génocides 09/08/2006 à 15h12  
Pas lu, çui-là... Je vais essayer de le trouver en occasion... Je citais Malevil à cause de l'ambiance "clan", et de la possible récupération "religieuse".
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Olivier

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02/09/2004
9713 messages
RE : Génocides 09/08/2006 à 15h23  
Cherche le plutôt en bibliothèque, car en occasion il vaut une fortune.

Ce qui m'a frappé dans Génocides, c'est l'indifférence des ET pour les humains. Ils n'ont jamais cherché de contact.
Puis quand les ET se sont rendu compte de l'existence des humains et d'autres formes de vie (la vache par exemple), ils les ont considéré comme des parasites, et les ont traité comme tels.

Le propos du livre est aussi à mes yeux de traiter le thème éculé de l'âge d'or qu'est l'invasion ET, et d'en donner une version parodique par une fin allant à l'encontre de ce que voulait Campbell : des humains toujours plus forts que les ET.
Signature de Olivier "Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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vda

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16/02/2006
1528 messages
RE : Génocides 09/08/2006 à 18h32  
Olivier, le même comportement de ET vis-à-vis d'humains s'observe dans la nouvelle de Brown Schéma de principe, et elle aussi fait dans la botanique.
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Jim

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17/08/2005
5943 messages
RE : Génocides 12/08/2006 à 15h10  

Citation :

le même comportement de ET vis-à-vis d'humains s'observe dans la nouvelle de Brown Schéma de principe, et elle aussi fait dans la botanique.

Je viens de lire cette short-short (une page et demi). Réjouissante, comme chaque fois que notre vanité est mise à mal avec talent et humour.
Signature de Jim "Je déteste les discussions, elles vous font parfois changer d'avis."
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Gracie

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05/10/2004
1857 messages
RE : Génocides 29/11/2006 à 14h41  
Lu en 2 jours ! Je rejoins le clan de ceux qui ont adoré.

Je suis du même avis que vda sur ce point :
vda a écrit :

Il est plus facile de survivre à la campagne dans toutes les situations de crises car les vivres sont là-bas (elles y sont élevées ou cultivées), cela n'a rien à voir avec un bon sens supérieur des gens du cru (Orville a très bien su organiser sa subsistance en pleine ville). Quand aux valeurs de la campagne, Disch m'a guérie des séjours verts pour un bout de temps, si les gens de la campagne sont ainsi qu'il dépeint la petite communauté d'Anderson ( ^-^).


Mais là-dessus, je serais plus nuancée :

vda :

la question que j'en retire est : faut-il perdre son humanité pour survivre ? où la nature de l'humanité ne se révèle-t-elle vraiment que lorsque la survie de l'individu est en jeu ?


Je crois que l'opinion de Disch est plus indulgente sur ces comportements brutaux : Dans les cas extrêmes, les nécessités de la survie font fi de la civilisation et de ses lois. D'ailleurs Alice Nemerov, qui est certainement le personnage le plus modéré et le plus sage du roman l'explique p : 49 : "Et puis, il y avait les cannibales, de pauvres êtres écrasés de culpabilité, pas du tout comme on les imagine. Ils étaient toujours seuls. Par bonheur, je n'en ai jamais rencontré un qui soit à jeun, car cela m'aurait peut-être fait changer d'opinion." Et cette réflexion est développée ensuite par l'auteur.

Quant à la "réflexion" sur la religion : elle n'est présentée ici que comme un instrument de pouvoir ou pour expliquer l'inexplicable ou pour trouver un sens à la vie. Ambivalente : la religion a ses bons et ses mauvais côtés
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Gracie

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05/10/2004
1857 messages
RE : Génocides 29/11/2006 à 14h41  
Lu en 2 jours ! Je rejoins le clan de ceux qui ont adoré.

Je suis du même avis que vda sur ce point :
vda a écrit :

Il est plus facile de survivre à la campagne dans toutes les situations de crises car les vivres sont là-bas (elles y sont élevées ou cultivées), cela n'a rien à voir avec un bon sens supérieur des gens du cru (Orville a très bien su organiser sa subsistance en pleine ville). Quand aux valeurs de la campagne, Disch m'a guérie des séjours verts pour un bout de temps, si les gens de la campagne sont ainsi qu'il dépeint la petite communauté d'Anderson ( ^-^).


Mais là-dessus, je serais plus nuancée :

vda :

la question que j'en retire est : faut-il perdre son humanité pour survivre ? où la nature de l'humanité ne se révèle-t-elle vraiment que lorsque la survie de l'individu est en jeu ?


Je crois que l'opinion de Disch est plus indulgente sur ces comportements brutaux : Dans les cas extrêmes, les nécessités de la survie font fi de la civilisation et de ses lois. D'ailleurs Alice Nemerov, qui est certainement le personnage le plus modéré et le plus sage du roman l'explique p : 49 : "Et puis, il y avait les cannibales, de pauvres êtres écrasés de culpabilité, pas du tout comme on les imagine. Ils étaient toujours seuls. Par bonheur, je n'en ai jamais rencontré un qui soit à jeun, car cela m'aurait peut-être fait changer d'opinion." Et cette réflexion est développée ensuite par l'auteur.

Quant à la "réflexion" sur la religion : elle n'est présentée ici que comme un instrument de pouvoir ou pour expliquer l'inexplicable ou pour trouver un sens à la vie. Ambivalente : la religion a ses bons et ses mauvais côtés
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Olivier

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02/09/2004
9713 messages
RE : Génocides 29/11/2006 à 16h17  
Ravi que tu fasses partie du club dischien.

Si tu as l'occasion de mettre la main sur son Livre d'or, je te conseille vivement son Brave petit grille-pain (qui avait aussi été édité en volume chez Flammarion, dans la collection Castor poche) : tu vas découvrir une facette totalement surprenante de l'auteur.
Signature de Olivier "Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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