van vogt est-il has been ?

		"Lisbei" : Oman, qu'est-ce que tu veux dire par "jeune" ? Pour moi, j'ai lu Van Vogt vers 23/25 ans, en même temps que Herbert, K. Dick et Asimov.

Par jeune je pensais à ado. Moi aussi j'ai commencé à le lire vers 25 ans. Mais je crois savoir que le bonhomme est fort pour raconter des histoires d'aventures pour les jeunes(ados) lecteurs, à lire la faune de l'espace, par exemple qui m'aurait passionné si j'avais eu 15 ans.

Mais tout de même, le style me paraît difficile pour un jeune public. Au moins dans le souvenir que j'en garde. Bon c'est décidé : je vais essayer d'en relire. Après tout, il est à la Bibliothèque municipale.

Je crois d'ailleurs qu'on le trouve surtout en France (où il parait que la traduction de Boris Vian est bien supérieure à l'original), car j'ai entendu dire qu'il était un peu oublié aux USA et au Canada (son pays d'origine).

		Citation : Oman, tu devrais te régaler avec la guerre contre le Rull qui est un des meilleurs Van Vogt à mon sens. C'est vrai que je ne suis pas objectif sur cet auteur car j'ai vraiment commencé la SF avec lui quand j'avais 11 ans en lisant à la poursuite des slans et je dois avoir lu la majorité de son oeuvre avant l'âge de 15 ans. Malheureusement pour moi, les bouquins écrits sur la fin de sa carrière sont des daubes infâmes comme l'été indien d'une paire de lunette ou les galactiques secrets. C'est avec beaucoup de regrets que cet auteur a perdu la première place de mon panthéon personnel des auteurs de SF, mais après tout il faut bien que jeunesse se passe! Il reste néanmoins un poids lourd de l'âge d'or et mérite bien de figurer dans la tétralogie de l'âge d'or des maitres qui ont codifié le genre avec Asimov, Heinlein et Clarke. Un petit mot pour finir sur cet auteur auquel je voue une très grande affection: on ne parle que très peu dans son oeuvre de 2 bijoux qu'il faut absolument lire sur le thème de la civilisation post cataclysme et du mutant: L'empire de l'atome et le sorcier de Linn: absolument incontournables!!! A acheter d'occaze dans la première édition J'ai Lu avec les couvertures magnifiques de Tibor Csernus

Franz, je me couche par terre, car je suis d'accord à 95%... (même pour Csernus qui reste mon favori de tout temps en couverture - j'aime pas les vaisseaux hyperréalistes genre j'ai fait la déco de mon van (ce qui serait total has-been d'ailleurs :) ou les dessins néo-bd).

Oman, juste pour rappel - à propos de la guerre contre le rull :
la traduction chez J'ai lu date de 73 (y'en a ptet eu avant je sais pas)
la parution aux us date de 59.
la première nouvelle s'incluant dans La guerre contre le Rull date de 1940, deux autres de 42, puis 48 - 50.

Il faudrait peut-être chercher la spécificité Van Vogt qui fait qu'aujourd'hui on peut vouloir le mettre de côté.
Si curval a raison de dire que AEVV a avoir avec le surréalisme (et l'intérêt de Vian n'est peut-être pas accidentel de ce point de vue), on peut imaginer qu'il dénote en ce moment... (?)
De ce point de vue, Asimov correspondrait plus - peut-être - à des attentes contemporaines qu'un Van Vogt plus enclin - nous dit Curval - à faire parler l'inconscient?
En ce sens, l'auteur le plus Van Vogtien serait peut-être Dick, au final. (Au milieu de nombreux auteurs de différentes générations qui citent Van Vogt comme référence.pêle mêle : Dick, Farmer, Heinlein, Silverberg, John Wright, JM Ligny)
On se rappelle d'ailleurs que dick avait été photographié - lors d'une convention, je crois - au côté de van vogt, avec le sous-titre : l'ancien et le nouveau. Van Vogtien dans le sens d'un écrivain de l'inconscient, ou, d'un fond pouvant chuter dans un "ésotérisme" même de pacotille. Mais pas dans celui de l'héroïsme de la maîtrise.
Dans tous les cas, Oman, si tu n'as pas aimé les précédents AEVV et que tu préfères asimov je doute que tu aimeras la guerre contre le rull...
Les nouvelles n'y sont pas totalement égales en qualité, d'ailleurs... La première me semble la plus prenante... nous y reviendrons peut-être à l'occasion d'une chronique????

Ceci étant dit, je signale, sur Asimov et la vieillesse, un passage pris sur le cafard :

		Citation : Bien sûr, les romans d'ASIMOV ont vieilli, et nombreux sont les jeunes lecteurs qui lisent "Fondation" avec un brin d'ennui, comme on s'impose une tragédie de Racine au collège. Pourtant, par le génie de ses idées et la scrupuleuse rigueur de ses récits, ASIMOV reste un grand auteur de SF. PArdonnons-lui son la relative pauvreté psychologique de ses personnages et un vocabulaire un peu restreint... Bref, ASIMOV est un grand maître, sans doute le plus grand des auteurs classiques de l'Age d'or de la S.-F. américaine, avec Arthur C.CLARKE.

Je dis pas ça pour faire chier, hein :) mais juste pour dire que décidemment, rien n'est évident quant aux effets du vieillissement...

Comme quoi la notion de "grand maître" (de la SF en l'occurrence) est totalement subjective. En +, je ricane car je trouve que Asimov est totalement has been ! Cela dit, ne citer que lui et Clarke, je trouve ça fort de café...

		Citation : l'Age d'or de la S.-F. américaine, avec Arthur C.CLARKE.

Tiens, Clarke a été nationalisé cowboy? J'ai pourtant toujours cru que c'était un sujet de sa très graisseuse majesté... (faites pas attention à mon englophobie - du mot "englaid"- primaire, c'est mon coté rugbyman qui remonte à la surface)

les anglais n'ont donc pas pour vocation de devenir américain ???

		Citation : Comme quoi la notion de "grand maître" (de la SF en l'occurrence) est totalement subjective.

L'artiste Robert Filliou définit le génie comme "celui qui a des suiveurs"... Si on parle en terme d'influence, Asimov et Van Vogt font sûrement partis de la liste, en très bonne place. (pour clarke, je sais po)...
Ceci, l'influence, reviendrait à dire qu'ils font partie des ses éléments du passé qui ont construit et construisent encore notre présent (en sf, en tout cas). C'est ce que j'appelle des grands maîtres objectifs :) )
Même s'il faudrait que je me remette à Asimov un des ces jours, car j'avais pas accroché... (bis)

à propos Lisbei :
elisabeth vonarburg said :

		Citation : in fact, my literary tastes had been molded much earlier, were all set when I encountered her (Le Guin); and she came after I'd read and loved Sturgeon, Clarke, Stapledon, Simack, Asimov, Van Vogt and a flurry of others SF Greats (Male Writers)

A mon sens, le problème de Van Vogt ou Asimov ne tient pas à leur intérêt actuel, mais plutôt au fait de les remettre dans leur contexte, et de voir si, à leur époque, leur oeuvre fut effectivement importante, et si elle a eu une influence sur le devenir de la sf pendant et après leur carrière.

C'est ainsi, je pense, qu'il faut juger les auteurs de l'Age d'or, voire (bientôt ?) ceux de la New wave.
Les comparer avec des auteurs contemporains parait un peu anachronique, car finalement très peu d'auteurs survivent à leur époque pendant des siècles, sauf pour quelques passionnés.

Par exemple, la poésie francophone du XVIe siècle (en particulier La Pléïade, puisque j'aime bien Marot) me gonfle prodigieusement. Je ne lui vois aucun intérêt (faire tout un recueil sur le même thème, ça me court vite sur le haricot, alors plusieurs...).
Pourtant, ce sont eux qui ont introduit le sonnet en France, et sans eux, peut-être que Rimbaud n'aurait pas écrit Le dormeur du val, et Baudelaire n'aurait pas écrit tous les poèmes des Fleurs du mal.

C'est pour cela, je pense qu'il faut bien différencier l'oeuvre et son héritage.
En ce sens, Fondation reste une pierre angulaire de la sf, car il fut l'une des premières tentatives de donner un vrai contenu intellectuel à la sf (en s'inspirant de l'historien Toynbee, à l'instar aussi du trop injustement oublié Charles Harness) en général, et au space-op' en particulier. Babel 17 de Delany, par la finesse et l'intelligence de sa réflexion sur le langage, mérite aussi de figurer à coté de Fondation.

Tout cela pour dire (ouf !) qu'une oeuvre se juge sur deux choses :
1 - Son contenu
2 - Son héritage

Ainsi, je pense que Fondation, pour son coté incroyablement innovant restera bien d'avantage que Hypérion, qui ne fait qu'une synthèse de la sf passée, et n'a donc strictement rien apporté (je vais peut être me faire des adversaires, mais j'assume !).

quelque chose comme ça, oui !!!!
et c'est ainsi qu'au delà des effets immédiats ou des modes, le jugement de l'importance d'une oeuvre contemporaine peut se définir comme les supputations sur sa capacité à devenir fait historique, soit d'engendrer un mouvement - pas au sens d'école - dans l'avenir...
ainsi, juger d'une oeuvre contemporaine relève toujours un peu de la sf...
:) )
mais ce n'est pas facile... toujours en mouvement est l'avenir - oops pardon...
Le monde des A reste pour moi un incontournable dans l'histoire...
et pas la soupe aux choux :)