le mot du mois de mars : Métal

- Excusez-moi, je m'étale un peu.

LA ROUTE

La route avait été bien tracée, droite et lisse, elle s’étalait à l’infini. Mes pieds faisaient un léger bruit en se détachant à chaque pas comme retenus, aimantés par sa surface : Flop flop chant rythmique et monotone qui m’aidait à progresser.

L’âge je pense avait rendu mes articulations raides. Heureusement la route était plate. J’aurais été incapable je crois d’escalader une pente. Tourner la tête était également impossible et ma vision latérale défaillante plongeait le monde dans un flou inquiétant. Avais-je peur ? Etais-je seul à parcourir cette route, seul avec le flop flop de mes propres pas pour compagnie. J’essayais de toutes mes forces de me rappeler mais une seule pensée claire venait hanter mon esprit : aller au bout de la route. Un, deux. Un, deux. Deux quoi ? et qui avait il après deux ? Oh s’arrêter enfin Peut être se reposer obéir récupérer avancer.

Une douleur - mais souffrais je vraiment - m’obligeant à contrarier la marche… poser le pied s’arrêter tourner d’un seul bloc mon corps lourd. Fatigué, si fatigué. Effondrement sur bord de la route Lentement au ralenti voir le sol s’approcher. Tourner les yeux de côté : voir encore. Deviner un mouvement bref : une drôle de feuille à 5 pétales noires et luisantes qui s’agite : ma propre main au bout de mon bras ballant. Observer cette sorte d’animal qui bouge indépendamment de moi. Est ce une partie de moi encore ? Va t-elle se détacher me quitter. Froid Peur Aimais je le froid ? comment savoir si c’est plus agréable que la chaleur ? chaud froid un deux qui a- il au bout de la route ?
Obéir voilà ce que je devais faire : aller jusqu’au bout de la route. J’aurais pu me perdre dans la contemplation de cette création si parfaite, symétrique. Si seulement je pouvais bouger les yeux, si seulement je pouvais me rappeler. Un deux un deux Progresser Avancer Atteindre le but à tout prix … Quel but ?

Je devais être vieux très vieux : plus de souplesse ! plus de mémoire ! une obsession seulement. D’un mouvement qui me demanda presque toute mon énergie, je me mis debout et repartis.Voyage lent et sans fin. Un deux flop flop un deux. La route à l’infini la route plate et de part et d’autre maintenant des tas de … si seulement je me rappelai. Au bout, au bout enfin : La Porte.

Avance Obéis un deux flop flop Un bruit terrible un grincement qui ébranle tout mon être. Devant , d’autres moi, progressant lentement vers la plate forme Au dessus d’eux la machine Un puis deux encore
Voir Sentir Entendre Se Souvenir une dernière fois. Près - tout près - des signes sur la plate forme : broyeuse X215.

FIN DU VOYAGE

Le Grand Prix "Métal" vient d'être décerné par CSF, récompensant des oeuvres SF et Fantastique de renom.

_Métal Hurlant: "Alien" de A.D. Foster pour "Dans l'espace personne ne vous entendra crier"
_Métal Oyant: "Ecoute..Ecoute" de Kate Wilhelm et "L'oreille Interne" de Robert Silverberg.
_Métal Riant: Robert Scheckley pour l'ensemble de son oeuvre.
_Métal Bêlant: P.K. Dick pour Bladerunner.
_Métal Calant (Le pied de l'armoire), Fumant, Chiant, Néant: "L'Empereur-Dieu de Dune" de Frank Herbert.
_Metal Datant: "Les Chroniques Martiennes" de Ray Bradbury (au second tour le vote de Bull a emporté la décision)
_Metal Dopant: "La Guerre Olympique" de Pierre Pelot.
_Métal Errant: "Le Vagabond" de F.Leiber.
_Métal Faxant: Pour l'ansible.
_Métal Forant: Carrie de Stephen King.
_Métal Galant: John Norman pour son cycle consacré à Gor.
_Metal Jouant: "Loterie Solaire" de PK Dick.
_Méat Coulant: PJ Farmer pour l'ensemble de son oeuvre.
_Métal Buvant: "Regardes fiston s'il n'y a pas un ET Derrière la bouteille de vin" de P. Curval.
_Métal Rêvant: "Cauchemars...cauchemars" de JP Andrevon.
_Métal Copulant: "La Grande Fornicatrice de Silistra" de J.E. Morris.
_Métal Castrant: "Misandra" de Claude Veillot.
_Métal Filant: "SOS Météore", une aventure de Blake et Mortimer, E.P. Jacobs.
_Métal Chiant: "Le trou noir" de Alan Dean Foster.
_Métal Shootant: "Je suis une herbe" de J. Mondoloni.

>>>>>>>>>>>>>>> [ ] (Non pas la tête, pas la tête..!)

		Citation : Méat Coulant: PJ Farmer pour l'ensemble de son oeuvre.

Pourtant on dit toujours que le méat coule pas...


------> [ ]

		Citation : Metal Datant: "Les Chroniques Martiennes" de Ray Bradbury

		Citation : Pourtant on dit toujours que le méat coule pas...

Le méat urétéral des robots permet l'écoulement du métal liquide mis en réserve dans la vessie vers l'extérieur de l'organisme.

Et oui, les robots aussi font pipi.

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E-Traym

		Citation : l'écoulement du métal liquide

..Et bouillant, ce qui explique de nombreux cas de cystites constatées chez les robots. Facteur agravant: Dr Asimov a jugé bon de les doter d'une prostate électronique ce qui les oblige à subir des TR réguliers..!

>>> Je connais le chemin..! [ ]

Bull: victoire cycliste dopée (J'ai les échantillons..!) qui réhabilite la prose magnifique de Bradbury..!

Voilà, j’ai gagné.
Je viens d’avaler 150 billes de métal en 6 heures, 35 minutes et 12 secondes.

Le précédent record était détenu par un japonais avec 120 billes en 4 heures , 12 minutes et 26 secondes.
L’imbécile heureux était mort 1 heure, 12 minutes et 43 secondes après, car la bille numéro 118 pesait 2 grammes de plus que les autres.
Une aspérité sans doute…
Son estomac n’avait pas prévu cela.
Il a eu une terrible indigestion.
Il a essayé de vomir, mais la 120è bille s’est bloquée dans son œsophage.
Il s’est étouffé.
Quel con !

Moi, j’ai fait super attention.
J’ai vérifié toutes les billes.
Elles pesaient toute le même poids : 150 grammes.
Je pèse donc 22Kg 500 grammes de plus.
Mon estomac semble digérer tout cela.
Il faut dire que je m’entraîne depuis 15 ans.
J’avale tous les jours des billes de polystyrène et le dimanche, pour changer, des bouchons de liège.
C’est bon pour le transit du métal.
J’ai un moral d’acier.
Je suis fantastique.
I’m a winner.

"extrait des mémoires d'un bio-robot-nul"

"Comment faire ?

Ouvrir le paquet. Prendre une noix. L'ouvrir de la pointe du couteau comme une huitre de bois. Ne garder qu'une des hémicoques. L'évider. Sauvegarder la fine cloison centrale.

Le plomb (Pb) fond aisément au creux de la cuillière à soupe posée sur la flamme du réchaud. Verser le métal fondu dans la moitié de coque retournée. Laisser refroidir et durcir. Ne pas se brûler. Le plomb moule au plus près des circonvolutions internes du récipient végétal..

Retourner l'hémisphère..!

Massette et burin en mains, le faire éclater. Evacuer les débris végétaux.
Et voilà: une petite cervelle de plomb est à votre disposition..!

Elle est lourde.
Elle est pour vous.
Et remplacera celle, molle et ballotante, gisant sous les os de votre crâne.
Ne me remerciez pas. Vous n'avez rien mérité.

Les neurones nouveaux sont arrivés, cà s'arrose..?
Laissez-moi vous souffler dans les naseaux. Votre tête comme un sifflet de gendarme.

Avant, votre cerveau pois chiche si léger si petit aurait tourbillonné comme oeil de cyclone dans une centrifugeuse.

Appréciez maintenant la différence.

Vous êtes debout narines dilatées face au vent. Les courants d'air s'engouffrant ne vous perturbent plus. Le cortex bien amarré remplit ses fonctions.

Colons de Venteux IV, écoutez mes conseils, vous pourrez désormais vous passer de masque de protection"

Extrait de "Moi, Géo Trouvetout ou le système D de l'Espace" Page 9 3/4..!

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C’est fou comme le hasard fait bien les choses :

En décembre, j’avais une chaussette.
En janvier, j’ai eu une bassine.
En février, on m’a collé une belle-mère.
Mars est le mois du métal.

Donc, dès demain, j’ai idée que je vais remplir la bassine… d’eau, et la chaussette… d’une centaine de billes de métal.
Je vais ensuite téléphoner à ma belle-mère pour qu’elle vienne me garder les gosses en prétextant une ânerie.
Dès qu’elle arrive, je lui saute dessus, je la ceinture et j’essaie de la noyer dans la bassine.
Comme elle est forte, elle va se débattre.
Donc, je lui mettrais un grand coup de chaussette dans le crâne.
Puis un deuxième.
Puis un troisième.
Et voilà.

Vive le hasard, vive CSF.

Adieu belle-maman...
Rendez-vous au bistrot les amis.