Plaidoyer pour une mal-aimée

J'ai un gros probleme avec les nouvelles. Je choisi la plupart du temps ce que je lis pour le theme traité. Et je suis difficile. Mais dans un recueil de nouvelles, il y a souvent plusieurs thèmes. Ca me bloque.
De plus, étant d'un naturel extrêmement sauvage et farouche, j'ai beaucoup de mal à lire (voir un film ou regarder la tv, c'est encore bien pire), car je n'accepte que très dificilement qu'un auteur entre dans mon univers (oui, je sais, je suis supposé au contraire entrer dans SON univers, mais je ne parle pas de logique, juste de ce que je ressens). Je dois donc faire un gros effort pour plonger dans un livre, me laisser suffisement apprivoiser pour donner ma confiance à l'auteur. Je me sens agressé. Trop sensible. Alors dans un recueil de nouvelles, je dois recommencer toutes les cinquantes pages, c'est vraiment trop dur pour moi. Je sais, c'est triste. Mais en être conscient, c'est déjà un début, non ? Je ne désespère pas de me détendre et devenir plus ouvert, moins méfiant (parano, peut-être). En tout cas, je n'ai rien contre les nouvelles. Je voulais juste donner mon témoignage : trop dur émotionnellement, tous ces changements, ces remises en cause.

Trevise a dit :

		Citation : Qui a dit qu'il n'aimais les nouvelles?

Je pose également la question, car je suis surprise de ton postulat, Olivier : qu'est-ce qui t'amène à penser que la nouvelle est un genre littéraire mal aimé ? Surtout en science-fiction !
D'ailleurs il n'y a qu'à regarder la richesse des textes que tu cites pour aller à l'encontre de ton propre postulat (encore que j'aie un peu de mal avec "Peter Paon et la fée Crochette" que je n'ai pas beaucoup aimée).
Personnellement je suis grande amatrice de ce genre, je lis régulièrement Bifrost, Galaxie et les anthologies à thème. Ce qui ne m'empêche pas aussi d'apprécier les "pavés", comme le dit Ione c'est un genre différent, tout simplement.

Avant même de lire ce thread, vu la personne qui en était l'auteur, j'ai deviné que la "mal-aimée" était la nouvelle. Mazette ! Quelle fougue dans cet argumentaire, Olivier ! :)

		Trevize : Qui a dit qu'il n'aimais les nouvelles?

Ben moi, m’sieur, il fut un temps où je l’affirmais. Faut-il le dire ? C’est grâce aux conseils d’Olivier que j’évolue lentement et fais sauter mes préjugés sur l’intérêt des nouvelles.

Olivier, si tu as aimé Peter Paon et la fée Crochette (sans doute une des nouvelles qui m’a le moins plu du recueil Forêts secrètes), tu devrais apprécier An Urban and Modern Faery Tale – enfin presque de Jess Kaan (une nouvelle qui se trouve dans le recueil Dérobade que tu cites). Là aussi, il s’agit une nouvelle qui réactive de façon quelque peu délirante des personnages de contes. Tu y apprendras des choses traumatisantes ( ;D) qui remettront en cause tout un pan de ton imaginaire ! Tu veux un exemple ? OK. Sais- tu que les nains ne sifflent pas en travaillant ? Ca t’en fiche un coup, hein ? ;D

PS Non, je n'ai pas d'actions chez Jess Kaan s.a. ;P

C'est peut-être l'absence systématique de recueils de nouvelles dans les listes des meilleures en France qui suggère une désaffectation du public pour ce format.
Je me souviens qu'à l'époque du succés du recueil La dernière gorgée de bière de Delerm on avait évoqué un possible renouveau du genre dans notre pays; il semble toutefois que cet espoir ait fait long feu.
Ceci dit, il est vrai que les littératures de l'imaginaire, dont la SF, ont toujours réservé un meilleur accueil aux nouvelles que la littérature générale.

Zomver tapota

		Citation : Sais- tu que les nains ne sifflent pas en travaillant ? Ca t’en fiche un coup, hein ? ;D PS Non, je n'ai pas d'actions chez Jess Kaan s.a. ;P

et que dire du nom des nains qui n'est pas celui que l'on croit...
Euh chèque ou virement pour ton intervention ?

Deux auteurs m'épatent : Bradbury et Lovecraft
Bradbury parceque ses nouvelles ont inspiré Matheson qui lui a même a suscité la vocation de S King et Etchison: bref c'est le grand père de la nouvelle de SF
Lovecraft parceque l'ensemble de ses nouvelles forme un tout, un univers cohérent
Les autres ne sont pas en reste : Sturgeon qui a jeté un pont avec la mainstream (la soucoupe de solitude,Sculpture lente) ,Ballard avec un style et une thématique hors concours (impossible de les citer toutes)...

Que de génies : mon roman de l'ile déserte ne serait peut etre pas SF, mais mon recueil de nouvelles certainement

Bradbury inspirateur de Matheson....???????????
Des souvenirs lontains issus de la lecture de l'un et de l'autre il me semble que les styles et les thèmes sont vraiment différents..!
Mais je peux me tromper..!

		Citation : Bradbury parceque ses nouvelles ont inspiré Matheson qui lui a même a suscité la vocation de S King et Etchison:

Je trouve qu'il serait marrant de faire une carte des influences à travers les âges, genre arbre généalogique... chose un peu complexe, soit, et qui demanderait sans doute de forcer le trait...

Pour ce qui est de la nouvelle, pour recoller au sujet, je n'en lis toujours pas, dsl... Mais devant l'intensité du plaidoyer d'Olivier (mon dieu, ce texte est long comme un roman :D ), je ne puis que me dire qu'il me faudra faire l'effort... J'en ai quelques unes en attente, qui y passeront le moment venu.

		Citation : (mon dieu, ce texte est long comme un roman :D )

Oh, oui ! Je me l'imprime pour pouvoir le lire mieux...

		Citation : Bradbury parceque ses nouvelles ont inspiré Matheson qui lui a même a suscité la vocation de S King

Dans Anatomie de l'horreur, Stephen King révèle avoir été marqué par la chute horrifique de La troisième expédition dans Les chroniques martiennes.

Pour ma part, je me régale de certaines nouvelles "sombres" de Bradbury comme Le petit assassin,Le bocal ou Le jeu d'octobre.
Dans le même état d'esprit, Sturgeon, lui aussi étiqueté "poête romantique de la science-fiction", a eu du mal à publier Les mains de Bianca, jugée trop malsaine à son époque.