Novembre, sous le poids des livres, tu te cambres

J'aime moins le Volodine récent. Je trouve qu'il s'est un peu pris les pieds dans la littérature de forme, et en oublie un peu le fonds.

Heat of Fusion and Other Stories de Ford

Les cités de lumière, tome 1 : la saison de l'ombre de Daniel Abraham.

au marché ce matin ...

Ce matin...

Les futurs Mystères de Paris, tome 1 (En Atalante, la classe)

Et un autre Volodine, Des enfers fabuleux

- Bifrost 56, Dossier Jean-Marc Ligny. Avec dedans une nouvelle de Ted Chiang dont tout le monde dit qu'elle est exceptionnelle.

- Blind Lake de Robert Charles Wilson. J'attendais sa venue à Paris, mais grippe alors tant pis, j'ai craqué.

Enfin, sous la contrainte et les menaces de mort j'ai fait l'acquisition du Livre de Sang de Clive Barker.
Du fantastique bordel de merdre! Je dois me faire vieux. A part Mélanie Fazi évidemment, dont les textes sont proches du sublime, le Fantastique vient juste après le Fantasy dans la hiérarchie du Mal

		Citation : Avec dedans une nouvelle de Ted Chiang dont tout le monde dit qu'elle est exceptionnelle.

Exhalation ? je dois être un peu blasée mais le terme d'exceptionnel me parait assez exagéré. Il y a quelques images assez fortes mais le monde dans lequel elle se situe est trop visiblement fabriqué par Chiang pour obtenir cet effet, ce qui enlève (pour moi) pas mal d'intérêt à la chose. Une belle expérience de pensée mais aux ressorts trop visibles pour une fiction.

		Sandrine : Je dois être un peu blasée mais le terme d'exceptionnel me parait assez exagéré.

Au sein de Notre Club, en revanche, le sérieux prédomine : tel auteur est « à couper le souffle », tel éditeur est baptisé Dieu, tel roman est « inoubliable », telle nouvelle sera encore lue dans cinquante ans ou devrait être étudiée dans les écoles, il ne s’agit plus d’aimer les livres mais de les adorer, « génial » ou « fabuleux » sont devenus des adjectifs d’une tristesse banale, le désir d’immortalité n’est pas loin, celui de transcendance nous étouffe déjà.

(ce n'est pas moi qui le dis, c'est lui)

		Citation : Au sein de Notre Club, en revanche, le sérieux prédomine : tel auteur est « à couper le souffle », tel éditeur est baptisé Dieu, tel roman est « inoubliable », telle nouvelle sera encore lue dans cinquante ans ou devrait être étudiée dans les écoles, il ne s’agit plus d’aimer les livres mais de les adorer, « génial » ou « fabuleux » sont devenus des adjectifs d’une tristesse banale, le désir d’immortalité n’est pas loin, celui de transcendance nous étouffe déjà.

en ce qui me concerne, je suis très prudente avec des termes comme "chef d'oeuvre" ou "génial" que je n'emploie guère. Je ne dois donc pas être une des membres du club de Colin.

Sans refaire les longs débats sur ce texte, je pense quand même que Colin confond un peu le tout et la partie en ce sens qu'il considère qu'une petite dizaine d'intervenants que l'on retrouve sur certains forums "commerciaux" (CC ou Actu-SF) ou liés à des éditeurs (Bélial) et deux ou trois endroits du net (ceux évoqués précédemment) représentent la totalité des voix qui s'expriment sur la SF.

Effectivement, on trouve dans ces endroits une inflation inquiétante du nombre de chefs d'oeuvres récents (Damasio, McCarthy, Dufour, Beauverger, Duncan) et quantité de génies littéraires plus ou moins méconnus. Tout cela est finalement très hype et peut faire sourire pour qui possède un minimum de culture-sf ;-), comme la fureur actuelle autour de Greg Egan pour de textes qui ont maintenant largement passé la décennie (pour mémoire, j'ai lu The infinite assassin en 1991).

J'aime bien le couplet sur l'éditeur qui se fait appeller Dieu, c'est pour moi le parfait exemple du ridicule complet d'un groupe de prescripteurs semi-professionnels auto-proclamés qui, sous couvert d'hommage ou d'humour, passent simplement la brosse à reluire à un vieux monsieur complaisant mais central dans la SFF.