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Sujet proposé le 04/07/2005 à 17h28 par Franz |
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RE : Mutatis Mutandis
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05/07/2005 à 18h47
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| | | | | | Citation :
le perso principal répond à votre définition ô combien pointue du mutant |
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Me rappelle pas que quelqu'un ait dit le contraire. Des mutants monstrueux sans l'ombre d'un pouvoir psi faisaient tout aussi bien l'affaire. (D'ailleurs, il peut y avoir pouvoir psi sans mutation, c'est la variation "les pouvoirs psi sont latents chez chacun d'entre nous et nous pouvons les réveiller", qui n'a pas très bien vieilli même si elle a suscité de bons textes.)
ça me rappelle La Septième Saison, le premier bouquin SF de Pelot au Fleuve Noir (il signait alors Pierre Suragne). C'était — hum — rude. Merci les radiations. En fait, c'est un aspect du thème dont raffolaient chez nous les auteurs de la collection Anticipation. Un trope — quasiment un poncif.
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 « Fuck the mundanes of Mainstream, the elitists of Literature. We’re Genre and proud of it. » (Hal Duncan)
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RE : Mutatis Mutandis
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06/07/2005 à 00h18
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Pffiou ! Tellement de choses à dire sur le thème du mutant mais la lumière de ma bougie vacille et la fatigue est là. Comment pourtant ne pas participer à ce thread ? Alors juste quelques remarques avant extinction des feux :
| | | | | | ElJusticiero :
Parce que, en SF, le thème du mutant est différent de celui de l'homme modifié. |
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Certes mais les points communs existent:
- dans les deux cas, il s’agit d’un être différent du vulgus pecum et dans la plupart des cas d’un homme augmenté puisque doté de pouvoirs.
- dans les deux cas, la mutation résulte d’une rupture dans l’évolution darwiniste (si je puis dire), cette rupture étant souvent la résultante d’un fait technique (voulu ou non). (Je passe sur le fait que l’évolution darwiniste n’explique pas certains "sauts"de l’évolution, mais c’est un autre sujet déjà un peu abordé ailleurs sur le forum).
Là où la différence est sensible, c’est, comme le dit ElJusticiero :
| | | | | | Citation :
Le mutant apparaît à la suite d'un accident, l'homme modifié à la suite d'un projet |
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Pour caricaturer, le contexte d’une histoire de mutant serait plutôt technophobe (Ex: bouh ! Les vilaines radiations qui ont entraîné les mutations) alors que celui d’une histoire d’homme modifié serait plutôt aux antipodes de la technophobie, l’homme modifié résultant d’une espèce de créationnisme issu de la mise en œuvre réfléchie de techniques.
Avec toutes les réserves que je me dois d’émettre sur ce type d’affirmation - d’autant qu’au moment où j’écris ce post, des contre-exemples commencent à affluer dans ma tête - j’aurais tendance à dire que, mutant ou homme modifié, cet homme différent n’est jamais que le reflet de certaines aspirations de transcendance que nous ne savons satisfaire et qui se trouvent probablement en chacun de nous. Il est nous (c’est, je présume, l’effet miroir dont parle Franz)
Et si je voulais exagérer un peu plus, je dirais que les histoires de mutants/hommes modifiés sont souvent également une nouvelle version de certains mythes vieux comme le monde.
Là où la réflexion est fondamentalement différente, c’est quand la modification opérée sur l’homme annonce une nouvelle humanité, une post-humanité. On joue alors sur un autre registre car la réflexion ne porte plus sur notre condition d’homme, nos aspirations et tout le toutim mais sur l’avenir de notre espèce. Elle remet en question de façon définitive notre nature d’homme telle que nous la vivons aujourd’hui.
Pour conclure, je dirais que nos craintes - sans pour autant écarter tout ce qui a trait à l’interrogation de l’homme sur lui-même tel qu'il est aujourd'hui - se focalisent sans doute beaucoup désormais sur les effets possibles de la convergence NBIC(*) et que ce pourrait être une explication au fait qu’il y ait ces dernières années moins d’histoires de mutants que d’hommes modifiés. Ce n'est qu'une proposition, un axe de réflexion. Pas taper si pas d'accord.
(*) N nanotechnologies - B biologie - I informatique - C Cognitivisme
Je ne sais pas si j’ai été bien claire et franchement j'en doute mais là, dodo.
PS ElJusticiero, si, avant que tu n’interviennes, personne n’avait parlé de Tem, c’est bien évidemment parce que son pouvoir marche "du feu de Dieu" question transparence, et qu’un forum ne nous permettant pas de voir son borsalino fluo, nous l’oublions…
PPS En même temps, ce que j’ai lu des mutants de Les futurs mystères de Paris montre bien que ce que j'ai écrit plus haut est lapidaire. Quand je dis que j’ai des contre-exemples à ce que j’avance ! :/
En plus, je dois quitter le forum un petit bout de temps et ne pourrai pas apporter plus d’éclaircissements à ce post avant un moment ( et encore si j'arrive à me comprendre moi-même quand je me relirai ! ;D).
@+
zomver
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 "Mes doigts sont verts et quelquefois ils tombent." (Le troupeau aveugle – John Brunner)
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RE : Mutatis Mutandis
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06/07/2005 à 08h14
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| | | | | | Citation :
Pour caricaturer, le contexte d’une histoire de mutant serait plutôt technophobe (Ex: bouh ! Les vilaines radiations qui ont entraîné les mutations) alors que celui d’une histoire d’homme modifié serait plutôt aux antipodes de la technophobie, l’homme modifié résultant d’une espèce de créationnisme issu de la mise en œuvre réfléchie de techniques. |
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Il me vient à l'esprit en lisant ça que la sous-représentation actuelle du thème du mutant vient peut-être du fait de l'importance prise par celui de l'homme modifié. (Au fait, un mutant n'est pas à proprement parler une "rupture dans l'évolution darwiniste" ; il apparait à la suite d'un phénomène de spéciation, qui n'est pas forcément lié à un événement extérieur.) Depuis, en gros, La Musique du sang et le cyberpunk (milieu des années 80, donc), l'ingénierie génétique est à la mode, notamment en raison des progrès réels dans le domaine. La tendance est à la maîtrise de l'évolution de l'humanité, à son "amélioration" — extensions mécaniques ou cybernétiques, etc. Attention : il n'y a pas continuité entre les deux thèmes : l'homme modifié se substitue au mutant comme une espèce en expansion s'installe dans la niche écologique d'une autre espèce déclinante.
Un peu plus haut, j'ai plaisanté sur la manière dont Bordage traite le thème du mutant. C'est vrai que ça fait très années 50, et un chouïa rebattu. Je suppose que Bordage se rattrape sur le traitement. (Il s'en était bien tiré, AMHA, avec Les Fables de l'Humpur, ATTENTION — SPOILER — qui met en scène des hommes modifiés, et non des mutants.) Mais peut-on encore renouveler le thème du mutant ? ça fait un certain temps que je me pose la question. Très sérieusement. Les progrès scientifiques, une certaine technophilie (heureusement non dénuée d'autocritique) poussent les auteurs dans la direction de l'homme modifié, et l'omniprésence médiatique de trucs comme les OGM ou le clonage n'arrange pas les choses. Mais on en sait aussi beaucoup plus qu'il y a cinquante ans sur les phénomènes de mutation et de spéciation, sur la manière dont les gènes se répandent, etc.
Moi, je dis, il y a là matière à quelques idées nouvelles, et je m'étonne qu'il n'y ait pas plus de monde autour du gâteau. Sans la moindre ironie, pour une fois.
Et puis, il y a de vieilles idées qui ont été très peu exploitées et qui mériteraient d'être dépoussiérées. Plus noir que vous ne pensez, de Jack Williamson, parle d'une espèce qui survit génétiquement dans l'espèce humaine — les "sorciers". Ce concept résisterait-il aux nouvelles connaissances acquises sur le sujet ? Se poser la question ne revient pas à faire du neuf avec du vieux, c'est une véritable remise en question d'une idée par ailleurs riche en possibilités.
En résumé, on lit aujourd'hui pas mal d'histoires de mutés, mais très peu d'histoires de mutants. Or le thème est populaire, surtout lié aux pouvoirs psi. Et ça fait un moment qu'il est quasiment en friche. Pas logique, tout ça. Pourquoi dédaigner un champ où il n'y a qu'à se baisser pour ramasser ? La foi des auteurs de SF en notre maîtrise de notre destinée génétique est-elle donc si forte ?
Pour des raisons historiques, le mutant est un thème de la Guerre froide. Mais il ne lui est pas lié en essence. A priori, on n'a pas besoin d'une guerre nucléaire pour que se produise une mutation. En fait, on ne sait pas encore précisément comment se déroule le phénomène de spéciation. ça ouvre des portes.
Et puis, mine de rien, c'est un thème sacrément ludique. Surtout avec des pouvoirs psi dans l'affaire. (Visiblement, c'est là que Bordage est plus moderne qu'il n'y paraîtrait : les pouvoirs cités par Alessen, avec leur sonorité assez magique/fantasy, suggèrent qu'il s'agit d'un livre récent.) J'ai beaucoup aimé l'usage que faisait Ayerdhal de tout ça dans Mytale. Il avait bien su jouer sur les possibilités que le thème lui offrait. Dans une tonalité plutôt classique, mais avec un certain panache et pas mal d'imagination. Je ne me rappelle plus si on a affaire à des mutants ou des mutés, mais c'est vraiment un sacré bon livre.
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RE : Mutatis Mutandis
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06/07/2005 à 08h55
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El Justiciero, je m'étonne que tu ne cites pas les Chroniques du Pays des Mères, mais bien sûr je ne vais pas rater une si belle occasion de le faire ! Même si c'est un ouvrage relativement ancien (1982, si je ne me trompe). La mutation de base, advenue sans intervention humaine directe, est celle, génétique, qui fait naître plus de femmes que d'hommes. Ensuite intervient autre chose, et on peut dire qu'on est aux limites entre mutation et modification volontaire. Mais de toute façon le thème est central dans ce roman, comme dans le moins bon Le silence de la Cité.
On trouve aussi ce thème dans Tyranael, où la mutation se développe naturellement, et ne peut être ni prédite, ni contrôlée, malgré les efforts de certains.
Vonarburg a également abordé le thème des humains modifiés, que ce soit dans Les voyageurs malgré eux (loin d'être son meilleur, hélas !) ou, surtout, dans ses nouvelles. Dans certaines d'entre elles, elle pose la question de ce qui en quoi consiste "l'humanité" (entendu comme le fait d'être un humain) en posant l'hypothèse de personnes bio-manufacturés.
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