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Cela dit, qualifier la thèse créationniste de fausse est à mon avis aussi absurde que de dire "Dieu n'existe pas". |
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Scientifiquement fausse, tandis que la théorie de l'évolution répond aux exigences épistémologiques de la science. Elle est de plus largement vérifiée : il suffit de lire Stephen Jay Gould ou Richard Dawkins.
Pascal Picq (encore lui, mais ce type est formidable !) dans le non moins excellent
Lucy et l'obscurantisme, fait un point épistémologique et explique la singularité de l'évolution, qui ne s'appuie pas et ne se traduit pas par des équations.
Mais pour en revenir au créationnisme, il me pose un gros problème, c'est son caractère anti-laïc. Comme le remarquait Peña-Ruiz dans
Qu'est-ce que la laïcité ?, un Etat laïc doit être neutre sur le plan métaphysique. La question de l'existence ou non de dieu(x) est intime, et l'Etat n'a pas à se prononcer. Alors que le créationnisme comme l'intelligent design supposent l'existence d'un être supérieur, une sorte de planificateur supposé bienveillant. L'affirmation publique d'un être supérieur est contraire à la laïcité. Un athée serait parfaitement fondé à protester contre l'enseignement théiste. Chacun est libre de donner ou non un enseignement religieux à sa progéniture, et c'est très bien ainsi.
Or cela contrevient à un point fondamental de la théorie de l'évolution, comme son caractère contingent : elle n'a pas de but ni de finalité.
Comme je l'ai déjà dit, il ne faut pas mélanger l'Etat et la religion.
Quant à la tolérance, c'est plutôt aux créationnistes -souvent fondamentalistes- d'en faire preuve. Le camp que l'on voit dans le documentaire
Jesus camp, avec son effrayant martellement créationniste et sa bénédiction des powerpoint (pour pas qu'ça plante !!!!), ne m'a pas laissé l'image d'un havre de paix et de tolérance, bien au contraire. Je souscris parfaitement à l'effroi qu'avait éprouvé Richard Dawkins. Car derrière le créationnisme se cache un inquiétant mouvement théocratique qui rappelle fortement les jumeaux Kacinsky en beaucoup moins modérés !
Et l'on ne trouve pas, à ma connaissance, une telle volonté d'embrigadement dans la science. Cela tient sans doute au scepticisme naturel du scientifique.