Ayé; je l'ai revu.
Dans mon premier souvenir, c'était très, très mauvais.
A la seconde vision, c'est très inégal, avec quantité de tares prononcées, mais aussi quelques atouts bien plaisants à mes yeux.
Pas une GDC, en définitive.
En négatif :
> Les personnages côté "gentils"
-
Ben Affleck :
Je fais partie de ceux qui sont fâchés avec son jeu d'acteur: je le trouve très limité, entre fadeur extrême et mimiques agaçantes.
Gros problème ici : c'est lui le héros, celui qu'on doit supporter (dans les deux sens du terme) d'un bout à l'autre du film...
Si j'ai pu trouver (à l'instar de
BdN ?), l'espace de quelques instants, son (non-)jeu approprié, en adéquation avec la superficialité de son personnage, quand viennent des scènes cruciales, qui exigent d'exprimer un minimum d'intensité et de conviction, là ça coince, méchamment.
- La caractérisation de la doctoresse interprétée par
Uma Thurman :
lors du premier échange avec le héros, elle paraît bien plus mature que lui, puis à leur deuxième rencontre, dans son laboratoire, ses attitudes sont passablement puériles; ça m'a fait l'effet d'une désagréable incohérence.
En outre, ses aptitudes au combat m'ont semblé un tantinet exagérées. En tous cas, jamais justifiées.
C'est une femme athlétique, certes, mais l'aisance qu'elle dégage dans ces situations inhabituelles m'a gêné.
- Le traitement du personnage du bon copain :
Il joue dans une scène pivot, subit une fusillade et après toute cette agitation... plus rien. Il disparaît du film pour n'y revenir qu'à l'épilogue jouer le chaperon (pour le couple d'"inséparables" : image grossière).
-
Kathryn Morris, l'héroïne de la série
Cold case, joue dans le film... et je ne supporte pas cette actrice. :-
>La mise en scène qui, globalement, manque sérieusement d'inventivité.
De plus, plusieurs scènes m'ont parues mal conçues; par exemples :
- A peine une minute après le générique, un plan en split-screen qui apparaît totalement gratuit.
- Une séquence d'interrogatoire durant laquelle la caméra tourne autour du héros, assis dans un fauteuil
(lui-même pivotant mais ça n’importe finalement pas), et où la sensation de confusion qu'on doit éprouver avec lui, de par les questions et remarques fusant de toutes parts, est annihilé par la mollesse du mouvement.
(De nombreux visuels m'ont rappelé d'autres adaptations dickiennes [Minority Report, Total recall, Impostor...]. Est-ce voulu ? Je n'en jurerais pas.
Peut-être en aprendrai-je plus quand quand je reverrai le film avec ses commentaires audio. Mais ce n'est pas pour demain ! :-P)
> La vision qu'a eu le héros de l'avenir de l'humanité (
la Guerre, atomique) :
de la sur-dramatisation. Inutile.
En positif :
> Les personnages côté "méchants" :
(Hitchcockien dans l'âme, plus le méchant du film est bon, plus j'ai de chances d'apprécier l'ensemble...)
-
Aaron Eckhart : s'il m'a souvent déçu par ailleurs, je le trouve ici très bon, dans son rôle de requin
(quelque chose à voir avec la robustesse de la mâchoire ? ;-)
-
Colm Feore : le second du big boss m’aura plu encore davantage : ni sidekick (comique), ni brute épaisse, ni sadique profond, pas grandiloquent, ce "loup" est juste calme, efficace, compétent.
Et c'est trop rare parmi les personnages de ce rang...
> Quelques effets de mise en scène m'auront tout de même plu :
le fondu enchaîné au réveil du grand effacement, le ralenti sur
le glissement de la lentille, l'insertion, relativement sobre et bien amenée, d'une figure signature de la réalisation de John Woo : le
Mexican stand-off...