L'ombre du Shrander (Harrison)

Allez ! Le Gaidol ! Une petite chronique !

On pourra dire ce que l'on veut de Light, mais rares sont les bouquins à m'avoir laissé une impression aussi durable. Certains passages sont d'une densité et d'une intensité remarquables et l'ambiance du roman, vraiment palpable me hante encore régulièrement. Ce livre a identité très forte, même si je dois bien l'avouer, d'autres passages m'ont paru relever purement et simplement du foutage de gueule.
Harrison, je pense, se joue un peu de son lecteur et maintient un regard profondément distancié par rapport au discours traditionnel des auteurs de SF. Sandrine a parlé de "dérision" et je crois que le mot est assez juste. Quoi qu'il en soit Harrison a du talent à revendre, et la maîtrise formelle de ce roman suffit à le prouver, mais pas forcément à remporter l'adhésion de tout le monde.

J'adore les concepts de la physique quantique et j'aime aussi le cyberpounk; du coup je tenterais bien ce bouquin; en plus je serais dans la situation inverse de la plupart d'entre vous, m'attendant presque à de la fiente-fiction (oui, j'ai un cheveu sur la langue...;). Une question cruciale me taraude alors: il est sorti en poche? J'ai pas l'sou...
Autre interrogation, en passant (excusez mon ignorance, c'est qu'avant d'avoir internet et de tomber sur les forums et, notamment csf, je n'avais aucune idée de la vitalité de ce milieu. Pour moi, j'aimais la sf, point. Mes lectures et mon interêt restaient un truc perso). Bref, la question: le fandom = fan + dom, le suffixe anglais (kingdom) ?

		Citation : Bref, la question: le fandom = fan + dom, le suffixe anglais (kingdom) ?

oui.

La définition habituelle (source de débats interminables) du fandom est qu'il s'agit de la partie des amateurs de SF qui vont au-delà de la simple lecture du genre.

		Citation : Une question cruciale me taraude alors: il est sorti en poche? J'ai pas l'sou...

Dans un autre univers, sans doute...

Je l'ai fini il y a deux jours. ET j'ai voulu attendre pour savoir s'il me resterait une impression durable, à l'instar que K2R2.

Par certains côtés, j'aime beaucoup l'écriture de ce monsieur. C'est brut de fonderie, il aime tailler à coup d'expressions des situations parfois sordides.

En fait, la force de ce roman (et peut-être de cet auteur, il faudra lire ses autres oeuvres) réside dans cette écriture sans concession, qui permet au lecteur de bien se visualiser les scèces, que ce soit de sexe, de violence ou bien de pure terreur pour Michael Kearney, par exemple.

Ce que j'ai moins aimé est cette construction en scènettes qui casse (volontairement ?) le rythme. Là encore, on a vraiment l'impression d'un film, j'imagine pour ma part que ce film serait en noir et blanc. Va savoir pourquoi ?
Et peut-être un peu du styles des polars noirs et blancs des années 50-60, avec ce grain d'image si particulier.
Ainsi, on a l'impression de flashes où chacun des trois protagonistes apparaissent à tour de rôle.
Le procédé du mes-trois-personnages-vont converger-vers-la-fin n'est pas si grossier, car Harrison met subtilement (ou non) les indices qui lient ces trois personnages, mais on sent le coup depuis le premier quart du roman.