Juin, à l'ombre devant l'écran

Ben quand meme rappellez vous, la scène [spoiler]où le méchant change son arme de main [/spoiler] met un terme définitif à toute interrogation qu'on aurait pu avoir avant. En ce qui me concerne, je me suis ennuyé tout le reste du film. Quand on pense qu'il suffisait de couper 3 secondes pour que ce film soit un grand film! Des fois ça ne tient vraiment à rien.

Heu, j'ai vu ce film plusieurs fois.
Je ne vois pas de quelle scène tu parles.
Surement un acte visuel manqué ;-)

Usual suspects : génial !

Bull: faudrait que je me rapelle précisément, mais c'est sur le bateau en fin de tuerie

		Citation : Bull: faudrait que je me rappelle précisément, mais c'est sur le bateau en fin de tuerie

Je me souviens vaguement cette scène, mais pas qu'elle donnait un indice sur kaiser soze..?

		Citation : Quand on pense qu'il suffisait de couper 3 secondes pour que ce film soit un grand film!

		Citation : Usual suspects : génial !

Non mais je vétoise totalement !
Ce film n'a rien de si terrible.

		Citation : Ce film n'a rien de si terrible.

Je proteste. Il y a une non coupe de cheveux vraiment effrayante !

Gracie:[spoiler]pourquoi le méchant changerait -il aussi ostensiblement son arme de main si ce n'est pour monrter que son autre main est valide?[/spoiler]

La Commune de Peter Watkins

Quelques impressions :

Sujet tabou par excellence en France, tout financement public a même été refusé pour ce film.
Watkins choisit de traiter cela d’un point de vue très « basiste », puisqu’il se situe dans une rue du XIIe, et une famille bourgeoise au lieu de faire une grande fresque sur la Commune.
Le parti-pris est intéressant : il imagine que la Commune a une télé, ainsi que les Versaillais. Il va de soi que les deux télévisions ne montrent pas vraiment la même chose. Ce serait un peu Radio libertaire contre Europe 1.
Malheureusement, son film est beaucoup trop long (plus de 4 heures), et pèche notamment par de nombreuses et lourdes digressions qui veulent actualiser la Commune, en parlant notamment des sans-papiers.
Je trouve aussi qu’il insiste trop peu sur l’ensemble des grandes réformes, comme la séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’instruction laïque gratuite et obligatoire, la création des coopératives ouvrières, l’interdiction des amendes et retenues sur salaires, l’interdiction du travail de nuit, l’abrogation du livret ouvrier, la création d’allocation pour les veuves et les parents célibataires, etc.
Par contre, il montre fidèlement certains aspects, comme son internationalisme, avec des personnages aussi importants que Léo Frankel (élire un Allemand en pleine guerre franco-prussienne, ça a de la gueule !), Nègre ou Dombrowski. La division entre une majorité jacobine et une minorité plutôt proche de l’AIT (division qui concerneront la création du comité de salut public, ou l’exécution des otages, auxquelles s’opposera la minorité). Ainsi que la possibilité de révoquer les élus, qui touchaient un salaire d’ouvrier (pas très bling-bling pour le coup), ou l’élection des fonctionnaires.
Du coté de la République versaillaise, il montre son instrumentalisation de la xénophobie, agitée contre Dombrowski ou Nègre. Le choix de la tension, en vue de faire couler le sang. Les négociations Thiers/Bismarck, la haine et l’incroyable cruauté des Versaillais lors de la terrible Semaine sanglante.

Bref, nous avons là une sympathique uchronie, qui aurait gagnée à se concentrer sur son sujet.
A voir, faute de mieux sur l’épisode singulier de la Commune, dernière guerre civile française en date.
A choisir, je vous conseille plutôt de lire l’excellent ouvrage de Lissagaray, d’ailleurs cité par Watkins, à propos de la sauvagerie avec laquelle Varlin fut assassiné. C'était tout de même la première fois qu'en France, on fusillait à la mitrailleuse !

L'homme qui rétrécit, d'après Matheson (qui en fut scénariste).
Les effets spéciaux sont vraiment pas mal, voire très bien. Par contre, on ne retrouve pas du tout la profondeur intimiste du livre. Le film est clairement orienté vers l'action.

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil de Jean Yanne, toujours aussi caustique :
"Plantier, vous êtes un con. Vous me trouvez grossier,
et moi, mon cher ami, je vous trouve vulgaire.
Vous ne comprenez pas ? Je vais vous expliquer :
Dire merde ou mon cul, c’est simplement grossier.
Maintenant voyons donc tout ce qui est vulgaire :
Prendre une voix feutrée et sur un ton larvaire
Vendre avec les slogans au bon con d’auditeur
Les signes du zodiaque ou le courrier du cœur.
Connaissant son effet sur les foules passives
Faire appel à Jésus pour vanter la lessive.
Employer les plus bas et les plus sûrs moyens
Faire des émissions sur les vieux, sur la faim
Le cancer. Enfin, jouer sur les bons sentiments
Afin de mieux fourguer les désodorisants.
Tout cela c’est vulgaire, ça pue, ça intoxique
Mais cela fait partie du jeu radiophonique
Vendre la merde, oui, mais sans dire un gros mot
Tout le monde est gentil, tout le monde il est beau
Mais là, mon cher Plantier, vous ne pouvez comprendre
Et dans un tel combat, je ne puis que me rendre
Alors Plantier, salut, je préfère me taire
Je crains, en continuant, de devenir vulgaire."