Juillet : le temps du lire

Lu hier soir pendant l'orage les 200 premières pages de Isolation d'Egan.
Mwep...
Teranesie et la cité des permutants viennent de s'enfoncer de quelques hectomètres dans les abysses de ma PAL :(
C'est pour le moment lourd, verbeux, mal gaulé et froid. Quant à l'aspect révolutionnaire des thématiques, ce n'est pas le jargon quantique dont l'auteur use et abuse qui va m'impressioner. L'a interêt à se rattraper dans les 100 dernières pages sinon je vais le déchirer grave dans la critique correspondante.
Un petit mot en passant: page 177 (dans l'édition DLE), il est écrit que la constellation d'Orion a la forme d'une casserole: pas sur que monsieur Egan n'ait jamais regardé le ciel nocturne. A moins qu'il ne soit amorcé sous un mod l'empêchant de voir par delà la bulle :D

J'hésite entre deux attitudes:

C'est avec douleur que m'échois la triste tâche d'annoncer officiellement la tragique disparation de Franz pour la SF d'idées et de concepts.

ou

YES! YES! YES! YES!
VENGEANCE!
Ahahah j'espère que tu souffres.

(juste sur l'aspect non-révolutionnaire, souviens toi tout de même que tu lis un roman qui est sorti il y a près de 20 ans (17ans pour être exact). Quand je lis l'utilisation de @ dans le nom d'un personnage, ça ne m'affole pas. Quand c'est le nom d'un personnage de L'Homme Démoli écrit en 1953, la perspective est différente)

		Bull : Gutboy : je relu récemment avec plaisir les Fulgur, pourtant Ceux de la Légion de Wiliamson m'est tombé des mains il y a quelques mois. Une idée/explication ?

Pas lu Williamson.
Tout ce que je peux dire c'est qu'EE Doc Smith, avec tous les défauts de ces textes, reste un moment majeur de la SF. Une audace à toute épreuve, tout s'avère possible au plus grand mépris de la vraisemblance. Un reflet incroyable de la société américaine de l'époque. Une Histoire de la SF.

Stephane, un seul conseil de lecture: lis Triplanétaire avec un oeil débonnaire tout en gardant en "tache de fond" un oeil à la fois critique et amusé sur la seule plausibilité du truc. La lecture à deux niveaux simultanés est juste jouissive avec ces romans.

		Citation : Pour Espace de Baxter, en cours de lecture, il y a déjà quelque chose qui m'énerve : dès que les héros commencent à vivre des choses assez extraordinaires, l'auteur leur enlève toute humanité. Comme s'ils devenaient des sortes d'êtres surnaturels. Ils mangent plus, ils ne boivent plus, ils ne dorment plus, ils devinent des choses très complexes par leur simple intuition sans aucune aide instrumentale...

C'est parce que tu crois que c'est un roman avec des personnages.

Plus sérieusement, c'est un des défauts de la Hard SF souvent, voir les commentaires de Franz sur Isolation.
Les personnages et les décors sont des moyens de mettre en avant des idées. Des prétextes qui ne sont pas du tout au centre du roman. Du coup il n'est pas rare qu'ils semblent creux, plats, artificiels ou surnaturels.
Personnellement je me fous de savoir si le personnage est crédible tant que l'idée est vertigineuse. Evidemment les deux c'est mieux (relire Spin) mais à choisir, je préfère un personnage faible et une idée forte que l'inverse.

Je suis moi aussi en train de (re)lire Isolation... Et je me disais que c'était complètement génial. Il y a dix idées par pages, encore étonnantes vingt ans après. Et je ne suis pas tombé de la dernière pluie. (cela dit, je reviens de temps en temps au texte original Quarantine, et je me dis que la traduction laisse à désirer, avec parfois des contre-sens complets).
Par contre, pour m'introduire dans votre polémique, j'ai essayé de (re)lire du Vance, j'ai sauté d'un début à un autre de plusieurs romans (langages de Pao, homme sans visage, Chasch...) sans parvenir à accrocher. Alors qu'ado j'étais plutôt vançophile (je ne veux pas dire pour autant que c'est un littérature d'ado)...

Pour fournir des armes à Franz (qui n'en a pas vraiment besoin) :
Un superbe portrait de Vance dans le NY Times
http://www.nytimes.com/2009/07/19/magazine/19Vance-t.html?_r=1&pagewanted=1

		Citation : C'est avec douleur que m'échois la triste tâche d'annoncer officiellement la tragique disparation de Franz pour la SF d'idées et de concepts. ou YES! YES! YES! YES! VENGEANCE! Ahahah j'espère que tu souffres

.

Dieu merci la SF d'idées et de concepts ne se résume pas à notre ami australien. Loin s'en faut.
Quant à souffrir, j'ai vécu bien pire avec Dantec, Jeter ou Gibson, arf!

		Citation : (juste sur l'aspect non-révolutionnaire, souviens toi tout de même que tu lis un roman qui est sorti il y a près de 20 ans (17ans pour être exact).

Mouarf! J'adore ce genre d'argument. Au passage, les langages de Pao date de 58...

Enfin, rien n'est perdu, il reste 100 pages pour rattraper la situation et éviter une conclusion de carnaval que je vois grosse comme une maison

		Citation : une conclusion de carnaval que je vois grosse comme une maison

Là, je crains que tu n'aies raison... Mais c'est tellement génial jusque là.

Sincèrement, les gars, vous croyez que les idées linguistiques dans Les langages de Pao et dans 1984 tiennent la route? A mes yeux ce sont des élucubrations très mal informées, mais ça n'est pas étonnant, la linguistique est la science la plus mal connue, même de ceux qui font profession d'écrire.

Les idées linguistiques des Langages de Pao et 1984 ne tiennent peut-être pas, mais elles sont fascinantes ! Et en demande-t-on plus ?