FNA

La plus grande part de l'histoire du FNA semble se résumer autour de ses locomotives: Richard-Bessières, Jimmy Guieu, Maurice Limat, Peter Randa, M.A. Rayjean, B.R. Bruss, Scheer & Darlton, J. & D. Le May, Jean De Fast.. Peut être parmi eux trouver ceux à lire pour se donner une idée de ce que fut la collection.

Pour le reste il y eut, au début, les météores (Wul, Steiner..), les survivants (GK sous Gilles d'Argyre, Andrevon sous A. Brutsche), les anglosaxons couleur muraille, les sous pseudos: Asimov, les à visages découverts: Leinster, Brackett, Anderson, AE VV, Clarke, Wyndam.

Pour la fin, les littéraires, qui des quais de gare sont montés dans le train pour d'autres aventures: Jeury, Wagner, Pelot, Walter, Houssin...etc.

Mais, tant pis pour les derniers, le parfum type FNA reste, AMHA, entre les pages des premiers ici cités.

Citer des titres pour en sentir les effluves caractéristiques est exercice illusoire (d'autant que je ne me souviens de rien en particulier si ce n'est les variantes humoristiques autour de la "Machine" de Richard-Bessières et le militarisme velu de Randa), tant le moule semble corporatiste, en un mot typé FNA. comme une école populaire de science-fiction française de l'époque.

Pour moi, à l'image de Bruss (celui de CSF), l'Age d'Or du FNA fut l'époque du marché de village, celui du mercredi matin.
Un certain monsieur Cornillon (papa de Luc Cornillon qui bédéisa chez Metal Hurlant), bouquiniste ambulant, attendait entre autres le marmot puis l'adolescent que je fus pour les échanges de la semaine. Un FNA lu contre un FNA pas lu (calepin aidant) et la modique somme de 50 centimes de francs l'unité de ma main menue à la sienne déjà de taches de rousseur tavelée. Et pas moyen de l'entuber avec du San Antonio contre du Rayon Fantastique ou du FNA.
Il possédait, sur une étroite étagère, une caisse "spéciale SF et Fantastique" tout en haut sous la soupente de sa remorque, la pluie au printemps et en automne y crépitait de ses milles diables liquides.
Ultime anecdote: seules deux personnes y avaient accès dans ma toute petite ville de province (je ne sais pas pour les cités d'alentour visitées les autres jours de la semaine): bibi et.....mon propre instituteur de Cm2 qui fut le mien à peine quelques années auparavant (3 au pire). C'était un double-maître qui, quand nous nous rencontrions dans la remorque, dépliait sa longue carcasse vers le haut pour aller chercher notre Graal commun et le descendre vers le nain que j'étais.
Etonnant de penser maintenant que celui qui m'enseigna l'histoire des Francs et des Bourbons, la Géographie des fleuves et des rivières, les mathématiques des baignoires et des trains, la grammaire des auxilliares et des COD, s'adonnait à une sous-littérature qui à défaut d'être bien écrite pullulait d'étranges idées magiques.

Merci Bull de raviver la souvenance des jeunes années, je n'avais pas pensé à çà depuis des lustres. Et voilà maintenant que je les écris, les étale..oh, et puis zut, çà fait tant de bien..!

Le prochain qui la ramène en thread avec Atome Kid, Aventures Fiction et autres BD je lui étale mes larmes sur l'avatar.

Que de souvenirs...le marché le jeudi matin avec mon copain d école Dom et on allait directement au bouquiniste ; il les couvrait avec du film transparent , donc les bouquins étaient très peu abimés. Le lendemain a l école on se disait : j ai lu celui -ci ou celui - la, un Bessière , un Limat ou un Rayjean ou autres et c était la course a la lecture , on en lisait presque un par jour.....a putain que c est loin tout ça...snif , j essuie une larmette.....( non c est pas vrai..)

Tout çà, çà titille, çà titille, hein, Bruss...?
On veut pas que çà soit dit, on fait les forts mais on craque.
Le Bull, malin comme un vieux marin, vient en barque sur le vieux Fleuve, les mots en prémisse de vieux parfums à déterrer.
Il pose ses rames au fond de son post amorce, se roule une cibiche et attend ses proies.
Pas manqué, les vieux y vont de leurs larmes sur le clavier..!
Pas glop, pas glop..!

		Citation : Mais, tant pis pour les derniers, le parfum type FNA reste, AMHA, entre les pages des premiers ici cités.

Je serais plutôt d'accord. J'ai même développé dans la postface à Dans les mondes barbares l'idée que Gilles Thomas (donc, l'avatar fleuvenoiresque de Julia Verlanger) était non seulement le dernier auteur classique de la collection, mais aussi l'aboutissement — ou, du moins, un aboutissement — de la période qui va en gros des débuts de la collection au milieu des années 70.

FNA, c'est certes les vacances de l'enfance, pour moi notamment des heures de lectures...à Milano Maritima, mais aussi des années plus tard, la première visite des quais de la Seine avec mon paternel, puis encore plus tard, moi retournant quasiment tous les W.E écumer les bouquinistes.


Voir quelque part la couverture d'un FNA me met toujours de bonne humeur.

Je ne suis pas complet dans la collection, mais je n'en suis pas si loin.


Plus sérieusement, si je devais faire une sélection best-off ce serait :
-Kurt Steiner, les océans du ciel
-Randa : l'escale des Dieux
-B.R Bruss : tout.

Edit : Et P.R en hors concours, bien sûr.

Edit bis : il n'y que Guieu auquel je n'ai quaiment jamais touché

Ok concernant Randa et Bruss. Mais je me demande si la bonne qualité du Steiner (de tous les Steiner, réédités en J'ai lu pas en "lendemains retrouvés") ne le met pas hors compétition. Un peu comme si était proposé un Wul ou un Brutsche.

Tiens, depuis quelques années, le Fleuve ne se fait t'il pas Blanc..?

Et les petits du FNA qu'en pensez-vous, ne peuvent t'ils pas représenter un best of construit par l'éditeur lui-même ?
Pour mémoire:
"Super-luxe, les lendemains retrouvés"
"Les aventures de Perry Rhodan"
"Les best-sellers" us, soviétiques..etc
"Angoisse" Je l'aime bien celui-là, via surtout les couvertures (Gourdon qui fit les beaux jours des pendants policiers et espionnage du Fleuve).
..Etc

Moi, je n'ai vraiment connu que la première époque, du 1 au 130 environ, que j'ai lus enfant. En lisant il y a quelques années l'anthologie composée par Serge Lehman, Chasseurs de chimères, je me suis dit que les premiers FNA s'inscrivaient bien dans cette tradition de la SF française, dont ils étaient une version populaire (même s'il y avait quelques américains et un anglais, Vargo Staten et ses autres pseudos). Tout ça est devenu complètement illisible (j'ai essayé Vandel et Guieu récemment) mais... Les couvertures de Brantonne ! Les titres, promesses de mystères terrifiants, Métal de mort, Route du néant, Je reviens de... Retour à demain, Fléau de l'univers... Les dos avec la fusée, toujours différente (la cata quand ils sont insolés...)... Les noms des auteurs, Volsted Gridban, Stefan Wul, Vector Magroon... Bref tout ça vous marque l'imaginaire pour la vie...

Je n'ai pas de nostalgie particulière, sans doute suis-je trop jeune ?!
Mais ceux que j'ai lu (Ecken, Andrevon, Steiner, Wul, Walther) m'ont plutôt laissé un bon souvenir. Il est vrai que je n'ai pas vraiment lu les locomotives (sauf quelques Guieu qui m'avaient plutôt fait marrer), parce que ça ne m'inspire pas plus que cela, sans doute.

Je garde par contre de grands souvenirs du FNG (Gore) : un pote avait acheté l'intégrale de la collec' pour une bouchée de pain dans un vide-grenier. J'en ai lu deux ou trois par soirée, et j'en garde encore un grand souvenir.

La nostalgie du FNA, c'est la nostalgie de l'enfance, et aussi celle d'un temps que les moins de vingt (voire trente) ans ne peuvent pas connaître. Les vieux Fleuve, ce sont nos pulps, la littérature populaire qu'on dévorait à l'adolescence parce que les titres étaient intrigants, parce qu'ils attiraient l'œil, parce qu'on en trouvait partout, parce que les étalages des bouquinistes en regorgeaient pour pas cher, etc.

Personnellement, je n'ai aucune nostalgie de mon adolescence, et celle que je pouvais autrefois ressentir pour le FNA s'est peu à peu diluée à partir des années 80. En prime, maintenant, si je devais ressentir de la nostalgie pour un truc que j'ai conclu — sans l'avoir demandé, je précise —, ça voudrait dire que je n'ai pas vraiment avancé.

N'empêche que le jour où Jacques Goimard m'a dit "On songe à arrêter la collection au numéro 2001 avec ton bouquin, qu'est-ce que tu en penses ?", ben j'étais sacrément emmerdé pour répondre.

On s'est bien amusé avec ce numéro 2001 :)