Deuxièmes chances

tout comme Gracie, je n'ai pas vraiment d'exemple de deuxième chance accordée à un livre parce que
1/ bon public, j'entre assez vite dans une histoire et qu'alors le problème est celui de poser le livre et d'aller ou bouleau ou plus souvent éteindre et dormir;
2/ si j'aime vraiment pas, je pose et n'y revient pas (quoique il se peut que j'oublie avoir tenté et recommence sans même le vouloir)

voilà une réponse en eau de boudin.
din-din-din.din

Seconde chance foireuse:

J'avais detesté les racines du mal de Dantec il y a 5 ou 6 ans. J'ai quand même redonné une seconde chance à cet éminent auteur francophone en Octobre 2005 avec Cosmos Inc...
J'ai laissé tomber à la page 350 quand ça part en vrille alors que le début laissait augurer d'un bon techno thriller cyberpounque. Je ne toucherai plus à Dantec.

Dans le sens positif, j'avais bloqué grave avec un feu sur l'abîme de Vinge au bout de 100 pages. 2 ans après, je l'avais repris et lu d'une traite en me régalant.

Comme déjà décrit dans un autre thread, la période et les circonstances influent de manière importante sur mes goûts du moment et le principe de donner une seconde chance me semble important pour ne pas rater quelques chefs d'oeuvre que j'aurais ratés pour ne pas avoir entrepris au bon moment.

Crash: premiere lecture trop jeune (vers 15 ans) et je ne l'ai pas finit.
Trop dérangeant.
Relus 3 ans plus tard et bien accroché. Livre certes toujours aussi dérageant mais d'une profondeur qui m'était devenu plus accessible.

En sens inverse aussi : ET de Spielberg vu vers 10 ans, j'avais adoré ce film. Revu une quinzaine d'années plus tard : lamentable erreur qui m'a pourri mon beau souvenir d'enfance.

Un premier contact délicat avec Lovecraft.
J'avais emprunté un gros volume à la bibliothèque et trouvé ses textes très inégaux, donc parfois franchement mauvais.
Ce qui m'a fait douter et y revenir, c'est qu'à chaque fois que je lisais une anthologie où se glissait une de ses nouvelles celles-ci me plaisaient beaucoup.
S'en suit un nouvel emprunt où je constate, qu'ayant allègrement sauter la table des matières, j'avais mélangé des histoires 100% Lovecraft à des collaborations, pastiches et continuations (post-mortem).
Une fois la matière épurée, ce fût le début d'un long voyage en terres de Providence.

		Citation : En sens inverse aussi : ET de Spielberg vu vers 10 ans, j'avais adoré ce film. Revu une quinzaine d'années plus tard : lamentable erreur qui m'a pourri mon beau souvenir d'enfance.

A quelques années près, j'ai vécu la même expérience.

Pour moi ce fut une tentative de lecture du Seigneur des anneaux en seconde. Je connaissait rien à la Fantasy, ni à la SF d'ailleurs. Quand j'en lisait je ne savais même pas que s'en était.
Revenons au SDA. J'avais trouvé le premier tome en version poche dans la bibliothèque du Lycée et l'avait commencé. J'avais vite laissé tombé ne pouvant arriver à dépasser la description de la Comté. ....
Quelques années plus tard je l'ai enfin lu, terminé et aimé, et je suis depuis un fan de Fantasy. Ceci dit je considère toujours la description de la Comté comme un peu roboratif .... A ce sujet je suis baba devant ce qu'en a fait Peter Jackson dans le film

Pour ma part :

Le festin nu de Burroughs, lu une première fois difficilement, et encore, sans parvenir à dépasser les 130 premières pages. Repris quelques mois plustard, il est passé tout seul en un week-end.

Mon premier Ballard fut Super-Cannes, et le moins qu'on puisse dire est qu'il ne m'a pas renversé. La déception tenait beaucoup de ce que j'avais pu lire concernant l'auteur, j'avais l'impression d'un méchant décalage. Mais sachant qu'il s'agissait d'un texte récent, j'ai tenté ma chance dans du plus ancien (Salut l'Amérique !). Déjà mieux, mais c'est par les nouvelles et particulièrement le recueil La région du désastre que j'ai vraiment fait de Ballard un de mes auteurs favoris.

Hors sf, je citerai La tête dans le carton à chapeaux, très bon roman de Mark Childress qui aura pourtant attendu une deuxième tentative (la première n'avait pas dépassé la moitié) pour se révéler.

		Citation : Crash: premiere lecture trop jeune (vers 15 ans) et je ne l'ai pas finit. Trop dérangeant. Relus 3 ans plus tard et bien accroché. Livre certes toujours aussi dérageant mais d'une profondeur qui m'était devenu plus accessible.

J'ai eu un peu la même expérience sur le livre et le film.

Sinon, j'ai quand même donné plusieurs chances à Gibson et M. John Harrisson, et non, vraiment non, non et non.

J'ai du mal à donner une seconde chance, et ce pour plusieurs raisons :

- Quand je n'aime pas un bouquin, j'oublie très vite son existence, ou alors c'est qu'il m'a gavée grave (le 1er tome d'Helliconia, par ex.) et là j'ai vraiment du mal à y revenir, parce que
- Il y a tellement de bouquins à lire qui sont susceptibles de me plaire (grâce à vous et à d'autres)
- Il y a tellement de bouquins que j'ai du plaisir à relire...

Ce qui peut arriver, c'est que je trouve encore meilleur, à la relecture, un bouquin que j'avais déjà apprécié, sans +, ou que j'avais déjà aimé. Cela m'est arrivé très récemment avec Tekrock, de RCW, avec Tigane, de Kay, et avec Passage, de Connie Willis.

Une exception me vient à l'esprit : L'intersection Einstein, de Delany. Et ben c'est pas mieux passé la deuxième fois que la première. Peut-être insisterai-je, pour une fois. Mais c'est bien parce que c'est Delany !

Et à ce propos, Olivier, ré-essaierais-tu La ville au fond de l'oeil ;-) ?