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D'ailleurs Lacroute, je me demande si cette tendance n'est pas due au fait que de plus en plus d'auteurs de SF sont des scientifiques ou des universitaires. Il me semble que dans les rayons la majorité des titres estampillés SF sont écrits par ce genre d'auteurs.
Non pas que ce qu'ils disent n'est pas digne d'intérêt, mais il leur manque un je ne sais quoi de typiquement "littéraire". L'infusion nécessaire à l'entrée dans leur monde ne dure pas assez longtemps à mon avis.

L'un des auteurs qui tire le mieux son épingle du jeu il me semble c'est Neal Stephenson qui est capable d'écrire des récits prenants tout en évoquant des sujets qui retiennent l'attention, même si ce qu'il dit n'est pas toujours forcèment pertinent. Par contre je ne sais plus si c'est un scientifique.

Je suis en général d'accord avec Rising Sun (pas sur Stephenson, à peu près illisible pour moi, mais sur le reste), et je pense que le cinéma SF, qui est LA référence SF pour beaucoup de gens, d'après ce que j'entends dire autour de moi, peut porter du tort à la littérature SF.

Et pour revenir sur les éditeurs, je suis furieuse car il semble que le LdP n'aurait pas vraiment l'intention de poursuivre la réédition de Reine de Mémoire, le dernier cycle (en 5 tomes) de Vonarburg. Comme quoi, la belle fantasy littéraire qui sort des sentiers battus peut avoir du mal à trouver son public :-(((.

Sinon, j'ai reçu une palanquée de SP la semaine dernière, parmi lesquels :
Plaies d'honneur, de David Weber (HH10),
Spin State, de Chris Moriarty
Sauvez Hamlet, de Jasper Fforde
Espace, de Baxter
L'oecoumène d'or, de John Wright (j'avoue craindre le pire, pourquoi oh pourquoi ai-je demandé ce bouquin ?!)
Le dernier Eschbach (je peux pas me lever pour le titre, j'ai un chat sur les genoux).

Et j'ai eu en cadeau Le puits des histoires perdues, que je suis bien sûr en train de lire. Tout le reste en polars.

D'accord aussi avec Rising Sun sur son constat,mais je pense que l'evolution de la SF vers plus de technologie et de science est aussi le reflêt de l'evolution de notre société.
On peut bien sur regretter l'epoque plus litterraire de la SF,en gros de 1965 à 1975,ou les Dick,Silverberg,Ballard,Zelazny,Dish avaient réussi à creer un pont avec le Mainstream mais cette période a plus été l'exception que la règle et a aussi entrainée certaines impasses.
Un Ian Banks ou même KSR dans ses bons jours arrivent encore à concilier les deux courants AMA

		Citation : de plus en plus d'auteurs de SF sont des scientifiques ou des universitaires.

...Focalisés sans nul doute sur des aspects techniques (Je reconnais que leur imagination en ce domaine est à la hauteur) au détriment, peu ou prou, de ce qui pour moi est essentiel: l'Humain..!

Lisbei, concernant Vonaburg et "Reine de Mémoire" c'est bien dommage..! Mais là aussi, sur ce constat entâchant la Fantasy, ne rejoins-tu pas notre avis en citant précisément une auteure pas facile facile..!

Edit post post Lobo:

		Citation : je pense que l'evolution de la SF vers plus de technologie et de science est aussi le reflêt de l'evolution de notre société.

Et c'est précisément ici ce qui m'inquiète le plus si ce constat est recevable. L'Humain, qui portant devrait être au centre de tout, passe au second plan comme denrée accessoire et inutile..!

		Citation : Et c'est précisément ici ce qui m'inquiète le plus si ce constat est recevable. L'Humain, qui portant devrait être au centre de tout, passe au second plan comme denrée accessoire et inutile

Mais les deux peuvent être compatible dans les meilleurs des cas comme les dernières oeuvres de Vernor Vinge et certaines nouvelles d'Egan ou les impacts de la technologie sur les fondements même de l'humanité sont très finement analysés.(notamment dans le dernier
Vinge)

		Citation : Mais les deux peuvent être compatible

Espérons..! (smiley pessimiste et dubitatif à l'extrême)

		Citation : la SF et notamment celle qui nous est contemporaine demande de grands efforts d'adaptation, et ça tout le monde ne peut ou ne veut pas le faire

Ne pas oublier que nous parlons surtout de la sf traduite, essentiellement anglophone. Que représente la traduction par rapport à l'ensemble de la production ?

Une autre question majeure, à peine évoquée, est celle de l'inflation ! Regardez aujourd'hui le nombre de pavés et de cycles, en particulier avec le NSO !
Quant on parle de Zelazny, Silverberg, Disch ou Ballard, on parle de gens qui ont finalement écrit peu de pavés, et encore moins de cycles. La plupart de leurs bouquins traduits en français dépassent rarement les 400 pages.

Il est vrai ensuite que nous vivons une véritable révolution technologique, avec l'informatique (internet), les biotechnologies, les progrès de la médecine réparatrice, la nouvelle course aux étoiles sino-us qui s'annonce, etc.

		Lisbei est : en général d'accord avec Rising Sun (pas sur Stephenson, à peu près illisible pour moi, mais sur le reste)// L'oecoumène d'or, de John Wright (j'avoue craindre le pire, pourquoi oh pourquoi ai-je demandé ce bouquin ?!)

Ahhhhhhhh Stephenson . A part l'age de diamant , tout est bon dans le stephenson ( et encore , je n'étais peut être pas dans le bon mood ) . Et le meilleur n'a toujours pas été traduit en français : le baroque cycle : # 3000 pages époustouflantes , barrées , erudites , hallucinantes ( son ambition était de ressusciter le roman picaresque au 21e siecle ) . Une sorte de croisement improbable des voies d'Anubis et du Cryptonomicon . Sans SF ni fantastique , d'ailleurs ....
Un truc dingue , que d'ailleurs je pense vous ne lirez pas en VF , parce que personne ne sera assez fou pour le sortir ( déjà je ne comprends pas bien comment le projet a pu être sorti aux US) .

Quand à la trilogie de Wright , elle est très bien également , avec un style très particulier , très bavard mais fort bien ciselé et une foultitude de concepts intéressants . Peu d'action au sens propre du terme , bien qu'elle m'aie laissé un relent , comment dire, shaekspirien ? Une des mes lectures les plus prenantes de l'année .
J'espère que la traduction sera à la hauteur !

		Citation : Une autre question majeure, à peine évoquée, est celle de l'inflation ! Regardez aujourd'hui le nombre de pavés et de cycles, en particulier avec le NSO !

Les cycles se vendent plutôt bien en fantasy et il me semble que les préquelles de Dune se sont plutôt bien vendu. J'ai pas l'impression que la longueur soit forcément un problême pour tous les lecteurs.

Par contre, je suis d'accord sur le coté souvent trop scientifique dans la SF actuelle et ça explique qu'une partie du lectorat qui n'a pas les bagages nécessaires décroche assez vite du genre. Les éditeurs devrait peut-être proposer une SF plus populaire, plus mainstream afin de retrouver ses lecteurs. ( Pour ceux qui lisent en VO ? Est-ce qu'il existe une SF plus commerciale ? )

Le marché du cycle est aux antipodes de celui de la nouvelle.
Le premier décolle le second végéte.
Hélas, mille fois hélas..!
J'ai l'impression que les auteurs gaspillent leurs libertés, leurs talents sur l'autel de la rentabilité/sécurité d'un cycle vendeur au détriment de la forme reine: celle AMHA de la nouvelle.
Je m'explique..!
En finissant "Dragon Déchu" d'Hamilton (pour l'instant le seul NSO à mon actif) je me dis qu'au fil de 600 pages lassantes qui filent dans toutes les directions j'ai rencontré un nombre incalculable de bonnes idées qui se finalisent par minuscules touches de loin en loin, qui chacune dans ses conséquences explorées, aurait pu donner naissance à une très bonne nouvelle.
De même j'ai ressenti quelquepart un sentiment de gâchis à la lecture de l' "Avant Dune", un fourmillement de mille détails dont la somme est inférieure au tout..!
P*****, AMHA, comme celà est dommage..!

		Citation : Les éditeurs devrait peut-être proposer une SF plus populaire, plus mainstream afin de retrouver ses lecteurs.

Se trompent t'ils de cible..! Perso je rejoindrais volontiers ton avis..! Je n'ai rien à cacher: je n'ai guère l'esprit scientifique et privilégie un texte bien écrit à une somme d'idées nouvelles..!

Si à la fin des 80's j'ai laché la SF après trois décennies de bons et loyaux services réciproques pour rejoindre le mainstream, il doit bien y avoir une raison.
Et en y réfléchissant ce fut le début des cycles à rallonges qui peut être mis un terme à mon attachement. Et pour cette raison je ne fut sans doute pas le seul. Entre 1990 et 2005 si, occasionnellement je suis revenu à mes anciennes amours, ce fut par le biais de one-shots.
Ainsi, si la majorité anglosaxonne, comme le laissent supposer les propos d'Olivier, fait ses choux gras de cycles mammouths et de hard-science au-delà de la vulgarisation, le marché français va perde des clients..!