C'est le Bordeaux !

Vendredi dernier je suis allé à Bordeaux. En me baladant rue Sainte-Catherine à la recherche d'un beau T-shirt ou d'une paire de bottes, j'avise une grande enseigne d'un supermarché de la culture bien connu dont le nom commence par un F. Alors, je me dis innocemment : « Tiens, et si j'allais jeter un coup d'œil à la mise en place des deux derniers Futurs Mystères ? »

Donc, j'entre dans ce truc, je monte deux étages, je cherche le rayon SF et, là, surprise : ni Mine de rien, ni Tekrock ne sont sur les tables des nouveautés. Comme les deux bouquins sont parus voici trois semaines, je me dis, avec toujours autant de candeur : « Bah, ils ne les ont peut-être encore pas reçus, ou peut-être les ont-ils déjà vendus… »

Je m'adresse par conséquent très poliment à une vendeuse qui passait par là et qui, après recherche, finit par trouver, dans les rayons, trois malheureux exemplaires qui se battaient en duel. (Et, évidemment, ils n'avaient pas les volumes plus anciens de la série.) Bon. Du coup, je sors mon téléphone portable et j'appelle mon éditeur pour lui signaler la chose — en parlant peut-être un peu fort, mais mon téléphone est ancien et il ne fonctionne pas très bien.

Pendant ma conversation, la vendeuse à qui je m'étais adressé est allée chercher une de ses collègues, sans doute la responsable du rayon SF. à peine ai-je raccroché que celle-ci me demande : « Il y a un problème ? »
Je lui explique, un tantinet agacé tout de même, que je suis comme qui dirait étonné de ne pas voir les deux livres que je viens de publier sur la table des nouveautés. Ce qui me vaut la réponse suivante : « Ah, mais, vous savez, on ne peut pas mettre tout le monde sur les… »

Envahi par un courroux bien légitime, je lui ai alors coupé la parole en répliquant sèchement quelque chose de bien senti que je ne répèterai pas ici et je suis parti tout droit sans me retourner. Faut pas déconner.

Ensuite, je suis allé chez Mollat, où j'ai eu l'immense plaisir de constater que quatre de mes cinq derniers livres étaient en pile, superbement visibles, magnifiquement exposés, et que deux d'entre eux avaient de surcroît eu droit au coup de cœur du libraire. En prime, tous les volumes disponibles des Futurs Mystères étaient bien là, dans les rayons — ce qui, vous en conviendrez, est sacrément plus pratique pour qui désire se procurer la série.

Alors, si vous avez un bouquin de SF à acheter à Bordeaux, vous savez où aller, hein ?

(Et toutes mes excuses à ceux qui ont pu lire ce texte sur d'autres forums.)

El justiciero, ce que tu décris est bien connu des bordelais amateurs de sf (enfin, j'espère) et d'ailleurs, je te renvois là. Nos avis et autres impressions concordent bien.
Pour Mollat, je pense que le responsable sf est quand même, un peu, beaucoup, un admirateur : Tous les Wagner qui sortent deviennent illico des "coup de coeur" ...!

En tout cas, la F*** de Vélizy 2 les avaient, les deux petits derniers d'atalante, quant aux volumes antérieurs, d'eux, néant.

Vive les libraires !
Les vrais.

Bah Roland, tu sais nul n'est prophète en son pays...
Si je te parlais de Dunkerque, tu pleurerais...

Jess

Il n'y a pas que les librairies ou les grandes surfaces (y compris culturelles) : bon nombre de bibliothèques ont un fonds consternant également.

Moi j'ai de la chance pour la bibliothèque: ils essaient de trouver tout ce qu'on leur dit..!

		"Olivier" : Il n'y a pas que les librairies ou les grandes surfaces (y compris culturelles) : bon nombre de bibliothèques ont un fonds consternant également.

La SFserait en perte de public?

Non je ne crois pas. Mais les "fournissuers" oui.

Moi, je crois un peu quand même...

		Citation : bon nombre de bibliothèques ont un fond consternant également

A Nantes, y'a pas à se plaindre... Je me rappelle que dans ma ville natale j'avais pété les plombs - ce coup-ci pas pour la sf, mais parce que je cherchais un livre sur la génétique : rien !
Je vais gueuler sur le type qui s'occupait des achats des fonds. "On est dans une ville lycéenne, pas étudiante" donna-t-il comme argument (fallacieux).
Il a fait la tête quand je lui ai souligné qu'ils avaient 32 volumes sur les champignons... (j'avais compté, niark, niark).
J'appris plus tard qu'il s'agissait d'un incompétent, qui, effrayé par les sommes en jeu, les investissaient les plus vite dans n'importe quoi (une encyclopédie de la vie des saints, notamment, qui coûtait très cher)...

Pour la petite histoire...

Vive la compétence et les gens qui aiment leur boulot!