Rêve de fer

Il est intéressant de voir que finalement l'histoire du fameux Feric n'est que le décalque de la montée au pouvoir et de l'exercice de celui-ci par Hitler. Ceci fait paraître les critiques, quant au récit de Spinrad, totalement hors sujet.
Ce qui est important, c'est la construction du type "livre dans le livre" qui reprend un peu celle des uchronies de Ward Moore et Philip K Dick et son usage satirique. D'où l'importance de ce qui précède et suit le récit de Le seigneur du svatiska

Vraiment mais alors VRAIMENT envie de lire ce livre !

bof, bof, bof en ce qui me concerne.

J'ai déjà dû donner mon avis sur ce que je trouve être un exercice de style correctement exécuté mais sans grand intérêt et dont l'inflation à la taille d'un roman n'était pas indispensable.

En gros et à la louche :
- l'attaque contre le nazisme manque de subtilité
- l'attaque conte le milieu de la SF fait penser au règlement de compte d'un auteur qui se sentait mal aimé (il avait raté le Hugo l'année précédente)
- l'argument du second degré est peut-être un peu trop sophistiqué pour certains lecteurs 'bas du front'

		Citation : - l'attaque contre le nazisme manque de subtilité(...) l'argument du second degré est peut-être un peu trop sophistiqué pour certains lecteurs 'bas du front'

C'est donc pour un public moyen ;-)

		Citation : C'est donc pour un public moyen ;-)

c'est exactement cela.

Le livre permet à ceux qui se croient malins d'avoir une position morale en condamnant le nazisme sans trop se fouler ni se poser de questions (l'holocauste comme simple folie passagère d'un seul homme et non comme système organisé profondément humain) et à ceux qui se croient la race supérieure de ne rien capter du tout.

Après réflexion et avec le recul des années (c'est pas tout jeune comme lecture en ce qui me concerne), c'est terriblement comme analyse.

Une oeuvre provocatrice et totalement originale à lire absolument.

		Citation : - l'attaque contre le nazisme manque de subtilité

Le nazisme manque de subtilité.

		Citation : - l'attaque conte le milieu de la SF fait penser au règlement de compte d'un auteur qui se sentait mal aimé (il avait raté le Hugo l'année précédente).

On peut être sarcastique, critique et acide sans « régler ses comptes ». Et quand bien même cela serait, peu importe du moment que c'est drôle. (Sur ce plan, He walked among us est un sommet de méchanceté à l'égard des fans étatsuniens, un vrai bonheur.)

Cela dit, dans Rêve de Fer, c'est surtout l'heroic fantasy (au sens large, récits post-cataclysmiques compris) qui est visée, avec son culte du héros, etc.

		Citation : - l'argument du second degré est peut-être un peu trop sophistiqué pour certains lecteurs 'bas du front'

S'il existe des gens capables de prendre ce livre au premier degré, ça m'étonnerait que leurs capacités intellectuelles soient suffisantes pourleur premettre d'apprendre à lire.

		Citation : Si "Rêve de fer" n'est pas le chef-d'œuvre de SPINRAD

Pour moi si. C'est à la hauteur de bug Jack Barron.
La lecture de ce bouquin peut se faire à tiroirs et l'ironie déployée au second voire même au 3° degré est puissante et délicieuse. Clairement un des 20 bouquins de ma bibliothèque idéale et une des raisons pour lesquelles je place Norman Spinrad parmi mes 4 ou 5 auteurs préférés.

Pour moi ce n'est pas le meilleur Spinrad;mais c'est une sacrée tentative !

J'ai "vu" ce livre comme une dénonciation du pacte qui se noue entre l'écrivain et le lecteur au moment précis de la lecture (l'assentiment ou l'immersion)
Que cette charge s'effectue à travers l'heroic fantasy me parait réjouissant.

Ah si un cineaste pouvait nous en faire un remake avec "standing ovation" à l'appui...