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Olivier

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02/09/2004
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La Cité des Crânes

Thomas Day


La Cité des Crânes
Illustration : Guillaume Sorel
Première parution : 2005

 Pour la présente édition :

Editeur : Le Bélial'

La critique du livre
Lire l'avis des internautes (6 réponses)

En à peine 4 ans, Thomas

DAY

nous livre déjà son 10e roman, où il nous dévoile sa passion pour l'Asie (en particulier l'ex-Indochine) et les Asiatiques. La 4e de couverture évoque aussi Rudyard KIPLING, William BURROUGHS et Francis COPPOLA pour le mythique « Apocalypse now ».
Références flateuses s'il en est, excusez du peu, sans être pour autant abusives.
Il en manque cependant, un peu moins positives, comme Jimmy GUIEU, Gérard de VILLIERS (le père de SAS) ainsi que les tâcherons de l'autofiction.
Ma critique sera donc mitigée, entre le pour (les références citées au premier paragraphe) et le contre (deuxième paragraphe).

POUR
Voici un roman original. Thomas DAEZZLER travaille pour une organisation secrète , la fameuse République Invisible, qui veut pacifier le monde, ou au moins éviter les pires catastrophes. Et ce, par tous les moyens, jusqu'aux moins avouables.
Ayant quitté la France pour la Thaïlande, il s'y fait une place et trouve un job dans un bar à putes tenu par un Mexicain et sa compagne asiatique. Pas maquereau pour autant, car chaque fille se prostitue librement et de son plein gré. Il n'y a donc aucun esclavage sexuel.
Thomas est un peu l'homme à tout faire, le bras droit du patron chargé de l'aider et de le remplacer en cas d'absence. Et justement, son patron part au Laos, à la recherche de son frère, officiellement mort après avoir participé à une opération barbouzarde au profit des USA. Contacté sur place par un agent de la République Invisible, Thomas va partir au Laos, s'enfoncer dans la jungle moite, dangereuse et sauvage, au milieu des serpents, des moustiques et autres amibes peu engageants.
Nous basculons alors dans une quête hallucinée sur fond de folie humaine qui justifie pleinement la référence au film de COPPOLA, ainsi qu'à William BURROUGHS.
Récit fiévreux d'une quête hallucinée, voilà un roman ambitieux et original, qui pourrait compter dans l'avenir de la sf francophone, sauf que...

CONTRE
Thomas est vraiment la caricature de la rebel attitude, on l'imagine sans problème grâce aux renseignements dont il parsème son autofiction aller manifester contre le FN en écoutant Noir Désir et en portant un tee-shirt avec la tronche de GUEVARA [comme tous ceux qui n'ont jamais lu l'excellent roman « Avant la nuit » de Reinaldo ARENAS, ni vu le film magnifique qu'en tira Julian SCHNABEL].
Voilà pour la partie française, où l'auteur se présente.
Ensuite vient l'Asie, et c'est là que ça tourne vraiment mal.
Ca commence par MALKO (le héros de SAS crée par Gérard de VILLIERS) qui fait la tournée des putes en Thaïlande. Certes, les filles travaillent temporairement et à leur compte, pour des raisons diverses. C'est donc sans aucun scrupule que Thomas les baise, puisqu'il paye pour ça. J'ai payé (on sait même combien) donc je baise. De fellations en cunilingus, sans oublier les pénétrations et les éjaculations, on se croirait beaucoup plus chez SAS que chez Thomas

DAY

.
Pour ce qui est de GUIEU, comment ne pas faire le rapprochement entre Thomas DAEZZLER et Thomas

DAY

? Cette propension à se mettre en scène via le héros, dans ses ébats sexuels comme ses ennuis gastriques (on apprend qu'il a la chiasse et que donc ça pue quand il chie) frisant la coprolalie. Et pour tout dire, on s'en fout tout autant de la marque de ses purificateurs d'eau, qui permettent de rendre plus ou moins potable l'eau du fleuve. De là à l'autofiction, il n'y a bien sûr qu'un pas, vite franchi. Si ce qu'il écrit sur l'Asie est parfois intéressant et souvent bien écrit, ça devient vite usant quand il se met à nous parler de lui et à systématiquement se mettre en scène, pour nous raconter ses histoires de baisouilles, son goût pour telles ou telles pratiques sexuelles, ou la fois où il a sodomisé sa compagne de l'époque après une soirée entre éditeurs à Paris (Rive Gauche : il ne manquait plus que l'adresse et le code) où il a pris de la coke. Et figurez vous que non seulement il y est allé comme une brute, rendant la position assise délicate pour sa partenaire les jours suivants, mais que surtout il y est allé plusieurs fois, parce qu'il est un putain de baiseur !
A la fine et aux camps naturistes prêts, on serait presque chez GUIEU ! Et il y a assez de cul pour faire une bonne autofiction, (et avec des partenaires de tous les continents, dont les vertus respectives sont comparées : qui suce le mieux à votre avis ? C'est dans le livre !) c'est à dire de la littérature nombriliste et exécrable. Désolé, mais non, n'est pas B. E. ELLIS qui veut.
Enfin, que dire de certaines réflexions assez peu délicates, d'un goujat frisant le machisme, comme celles sur Yoko ONO, dont il se borne à blâmer la laideur qu'il lui trouve, oubliant à quel point leur relation était bien loin de se limiter au sexe et même à l'amour.

Pour ou contre alors ?

C'est franchement dommage de gâcher ainsi de bonnes idées, car le roman n'en manque pas, par de telles inepties sur la vie sexuelle du narrateur, ses ennuis gastriques et autres joyeusetés. Car certaines scènes de cul sont réussies, telles celles se déroulant dans la fameuse Cité des crânes. Non, l'auteur ne manque pas de talent. Hélas même, car nous passons à coté d'un grand roman, mais tant mieux aussi, car nous n'avons quand même pas une bouse.
En ce qui me concerne, le bon et le mauvais n'arrivent pas à se mélanger, tels l'eau et l'huile, et je suis donc incapable de me faire un avis tranché. Lisez-le donc pour vous faire le votre : le débat est ouvert !
Sinon, vous pouvez toujours lire « Hadès palace » (le 6e tome du « Rêve du démiurge ») de BERTHELOT, car Le Bélial' est malgré tout un excellent auteur. Ou sinon, « Mysterious skin » de Scott HEIM, roman infiniment plus subtil et tellement plus réussi.




Thomas Daezzler est un agent de la « République invisible », une organisation secrète pluri-séculaire qui se pose en pacificateur du monde. Arrivé en Thaïlande après avoir fui la France et son propre passé, il ne tarde pas à trouver un emploi. Il fait son trou, se forge de nouvelles raisons de vivre et semble sauvé de ses démons. Jusqu'à ce qu'un agent local de la « République invisible » le contacte pour lui confier la plus étrange des missions : une quête qui le conduira au cœur de la jungle laotienne, sur les traces de la Shadow Company, jusqu'à la Cité des Crânes...
Récit de voyage halluciné sur lequel plane l'ombre intoxiquée de William S. Burroughs, hommage au Kim de Rudyard Kipling et au Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, La Cité des Crânes nous guide pour mieux nous égarer dans |un Sud-Est asiatique plein de magie et de dangers, une géographie contaminée par les retombées de la guerre du Viêt-nam sur laquelle régnent des esprits plus anciens que l'humanité.
Tel le poète, cette plongée en Orient extrême est un mensonge qui dit toujours la vérité.

Ces cinq dernières années, Thomas Day n'a cessé d'explorer la Thaïlande, le Laos et le Cambodge. Une passion pour l'Asie qui lui a valu, entre autres, d'y contracter la malaria... ainsi qu'un mariage.
La Cité des Crânes, sans doute son livre le plus personnel, est son dixième roman.


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