Forum SF
  Critiques
  Critiques BD
  A propos du site
  L'Atelier
  Remue-méninges
    Le bistrot
    Annonces (une dédicace ? vous venez de publier un livre ?)
Pseudo :
Passe :
  Pas encore enregistré ?
  Mot de passe oublié ?
36 visiteurs actuellement
  Les forums de Culture SF
vda

Inscrit le :
16/02/2006
1528 messages
 

la SF et les univers fermés

23/04/2007 à 18h37 
Voilà, j'ai refermé Delirium circus de Pelot pour ouvrir du même Suragne Mecanic jungle. Dès les premières pages, cette question m'est apparue : pourquoi cette propension aux univers fermés, clos ?

"Avec, là-haut, très haut, si haut que le regard n'y pouvait pas toucher, le ciel de métal qui était aussi le sol du niveau 44. On disait que la Cité comprenait plusieurs centaines de niveaux. On disait d'Elle s'étendait sur tout le globe, qu'Elle n'avait pas de commencement ni de fin." (Mecanic jungle)

Chez Pelot, cela renforce l'oppression et l'aliénation humaine. Mais pour les autres auteurs qui font évoluer leurs intrigues dans des univers circonscrits, fermés, quel est l'intérêt. Je pense notamment à ces histoires qui sur plusieurs générations ont pour cadre un vaisseau spatial, Voyage sans escale de Aldiss et la nouvelle Paradis perdus de Le Guin, et les Monades urbaines et L'homme dans le labyrinthe de Silverberg (dont on finit par sortir).

Oui, pourquoi des univers clos dans des oeuvres de sf ?
Quels sont vos propres exemples de tels univers ?
   Consulter le profil de vda  Envoyer un message privé à vda  
  Ajouter ce sujet à mes favoris Culture SF
   Répondre   |   page 1 / 1   |  
morca

Inscrit le :
27/04/2004
5844 messages
RE : la SF et les univers fermés 24/04/2007 à 00h19  
Le cerveau en ébullition VDA en ce moment... :)) ?

Bon, j'avais fait un long message, pour élargir le débat, qui, par avance, reste forcément étroit, pour aller jusqu'à dire que, par exemple, Dune est un monde clos. Mais je préfère me limiter au clos stricto-sensu, même si je trouve cela dommageable.

J'ignore si le clos est signature spécifiquement sf (je veux dire, en quantité d'écrit utilisant l'effet, car, Huis-clos, par exemple, bien sûr). Mais on peut imaginer que notre genre de prédilection se devant de construire un monde, et l'auteur ayant toute possibilité de le plier en fonction de ce qu'il veut mettre en oeuvre, le monde clos apparaisse avec une plus haute fréquence que dans d'autres littératures...
heu, ça va, ça suit ??? :)))

donc, alors, pour la question du pourquoi, bin, ça doit dépendre du projet de chaque auteur.
Le clos peut avoir une valeur angoissante (Alien, Cube, pour rester dans le cinoche, où ça fonctionne bien) comme tu disais. J'imagine qu'il peut parfois servir à circonscrire, à dégager le propos, à le minimaliser en somme. ???
(je pense, au cinoche, à "Dark star" de Carpenter, ou là, le coté limité (budget aussi) sert, ama, à réduire la scène comme sur une pièce de théatre : un vaisseau, trois types, et hop, un film comique.)
J'ai pas d'autres idées immédiates du pourquoi...

sinon, en bouquin, j'ai pas d'idée à part le fantastique "Pour une autre terre" de AEVV (Sandrine pas taper ;D ) - un vaisseau aussi...
Y'a aussi, "Mémoires trouvés dans une baignoire" de Lem, où là, le côté labyrinthique est plus en avant, ama.
Je compte pas les nouvelles, car je pense qu'il va moins de soi de faire tenir un récit en monde clos sur tout un roman, que sur une nouvelle. Dans le premier cas, faut quand même en vouloir... !

Comme je ne lis que Philip Dick, je ne dirais pas que je trouve certains de ses mondes bien plus clos et claustrophobogène qu'un vaisseau spatial, mais bon...

J'ai déjà fait un long message, en fait :s
pfff...
Signature de morca C'est pas vrai, je ne suis pas misanthrope. La preuve, j'ai des amis humains.
dernière édition : 24/04/2007 à 00h57   Consulter le profil de morca  Envoyer un message privé à morca  Visiter le site de morca  
sandrine

Inscrit le :
17/09/2005
2610 messages
RE : la SF et les univers fermés 24/04/2007 à 07h40  
quitte à répondre à côté et pour me relier à un autre trhead cher à Morca, les écrivains de SF utilisent peut-être le principe du monde clos justement pour l'image finale de l'oeuvre qui voit les occupants/victimes d'un tel environnement en sortir ou réaliser sa nature. Un pur moment de sense of wonder, bien que cela soit plus proche du conceptual breakthrough ;-).

C'est souvent frappant dans les histoires d'arches stellaires (Univers de Heinlein vient à l'esprit mais les exemples sont légion) lorsque le héros découvre l'espace et le fait qu'il se trouve dans un vaisseau.

Il existe même une nouvelle où le cliché est inversé à savoir que les passagers, qui se croient en route pour une étoile lointaine, découvrent qu'ils sont dans un simulateur (je ne me souviens pas des références).
   Consulter le profil de sandrine  Envoyer un message privé à sandrine  
vda

Inscrit le :
16/02/2006
1528 messages
RE : la SF et les univers fermés 24/04/2007 à 08h32  
Bien sûr Morca a raison le monde clos n'est pas un domaine réservé de la SF (on pourrait par ailleurs y ajouter le fantastique avec les maisons hantées, les sombres forêts, etc - ok, j'y connais rien en fantastique, ça m'a toujours filé les chocottes -), et le théâtre en a et en joue encore beaucoup, ne serait-ce qu'avec l'unité de lieu chère à Boileau et qu'il est bien difficile de faire voler en éclat (j'attends de voir Lorenzaccio sur scène et je reviens).
Mais au théâtre, la contrainte naît de l'acte de représentation. Pour la SF, ce qui m'intéressait, dans ce sujet, c'était les contraintes que ce choix d'un univers fermé fait peser sur le milieu et les personnages qui y évoluent.

Ainsi, Delicium Circus est fait d'une succession de cercles qui en principe ne communiquent pas et qui ne sont connus (dans leur finalité) que par le coeur de cette organisation géométrique.
J'ai bien aimé aussi l'idée des bulles qui contiennent des espaginés. Autant de bulles d'illusion qui sont à la fois le monde et la prison de leurs habitants. Bulles que fait éclater Pelot avec son personnage de Citizen. Après les bulles, un espace circulaire, sorte de no man's land peuplé d'être en attente de pénétrer l'illusion. Et après la ceinture, ... lisez le livre.
Bref, une impression d'homme-hamster qui si elle montre l'aliénation humaine, a selon moi un aspect comique / sarcastique. Pelot nous dit : regardez ce que vous êtes, ô vous qui vous croyez libres.
L'univers fermé qu'il a créé est une contrainte et un signifiant du roman.

Faut que j'arrête le café, sûr.
   Consulter le profil de vda  Envoyer un message privé à vda  
Lisbei

Inscrit le :
23/05/2005
2802 messages
RE : la SF et les univers fermés 24/04/2007 à 09h37  
Je ne suis pas étonnée que Morca cite Dune, car quand tu parles de mondes clos, vda, je pense immédiatement à Herbert, qui les a beaucoup pratiqués, que ce soit dans Dosadi, dans La barrière Santaroga ou dans La ruche d'Hellstrom. Mais dans son oeuvre, le monde clos se traduit souvent par qqch du style "Nous contre Eux", où "nous" et "eux" sont interchangeables. Cf la Révérende Mère à la fin de Dune : "Vous ne pouvez pas lâcher ces gens (les Fremen) sur l'univers !"

Visiblement, chez Herbert, la contrainte de la clôture sert à accumuler les forces de ceux qui y sont enfermés. Il a d'ailleurs beaucoup fait allusion (je ne sais + si c'est dans Dune ou dans L'Empereur-dieu) au "spannungsbogen", qu'il traduit par "la tension de la corde de l'arc", à savoir le temps que l'on s'impose avant de passer à l'action (ou "à l'acte"), et dans lequel les Fremen seraient passés maîtres. Mais on pourrait en dire autant des dosadis.

Sinon, peut-être que la SF pourrait appeler le monde clos (et qu'est donc le Nautilus, sinon un monde clos ??) en ce qu'elle est utilisée par ses auteurs comme un laboratoire sociologique, si j'ose écrire. Ce côté "lamelle de microscope" serait plus évident dans la description d'un monde clos. Par ailleurs, on pourrait dire qu'il n'existe que des mondes clos : une planète en est un (et ce peut être encore souligné si elle n'est pas habitable, et que les humains y vivent "sous globe", comme dans le cas de Révolte sur la Lune, par exemple), et ce qui permet d'en sortir (le vaisseau spatial) en est un aussi.

Dans les romans de Le Guin, la clôture est involontaire, et vécue comme une privation par les personnages dont nous parle le roman, que cette clôture soit consciente, c'est-à-dire connue des personnages en question (Les Dépossédés, Planète d'exil) ou pas (La main gauche de la nuit, Le nom du monde est Forêt, La cité des illusions)

Mais en même temps, cette problématique semble complètement étrangère à beaucoup d'auteurs.
   Consulter le profil de Lisbei  Envoyer un message privé à Lisbei  
Franz

Inscrit le :
30/05/2005
3144 messages
RE : la SF et les univers fermés 24/04/2007 à 11h29  
L'univers clos est également une "facilité" d'écriture permettant de caracteriser à l'extrême un pitch ou des comportements en neutralisant certains paramètres afin d'en grossir d'autres (je pense par exemple à la civilisation pré colombienne plutôt archaïque dans le vaisseau-arche de l'univers captif de Harry Harrison). Cela permet d'alterer le spectre dimensionnel en insistant finalement sur le champ d'expérience littéraire que représentent les petites fourmis derrière la paroi du bocal.
Et ce quelle que soit la taille de l'univers clos en question, que ce soit une arche, une ville (Dosadi), une planète (Arrakis) un Big Dumb Object (Ringworld ou Rama) voire même des bizarretés genre Omale , Orbitsville ou le Grand Vaisseau de Reed
Signature de Franz C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases...
   Consulter le profil de Franz  Envoyer un message privé à Franz  
Lisbei

Inscrit le :
23/05/2005
2802 messages
RE : la SF et les univers fermés 24/04/2007 à 12h04  
Franz, si je peux me permettre Dosadi est le nom de la planète. La ville s'appelle Chu, et c'est la seule de la planète, qui est toxique par ailleurs (d'où certainement ta confusion). En fait, il y a double clôture, dans ce roman, entre Chu et Dosadi, d'une part, et d'autre part entre Dosadi et le reste de l'univers, à cause du "Mur de Dieu" qui interdit le passage.
   Consulter le profil de Lisbei  Envoyer un message privé à Lisbei  
Franz

Inscrit le :
30/05/2005
3144 messages
RE : la SF et les univers fermés 24/04/2007 à 12h21  
Mais bien sur tu peux te permettre Lisbei :)
J'avais gardé un sacré souvenir de la lecture de Dosadi, entreprise quand j'étais ado dans la foulée de ma première expérience herbertienne. Une sorte de Dune en beaucoup plus sombre... Et justement, cette facilité qu'a Herbert de prendre l'humanité comme sujet d'expérience est assez fascinante: elle justifie l'emploi chez lui de ces univers clos afin de se concentrer sur le sujet. On retrouve cette logique à bord de nef dans l'excellent et malheureusement méconnu destination vide.
Signature de Franz C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases...
   Consulter le profil de Franz  Envoyer un message privé à Franz  
Nostromo

Inscrit le :
01/12/2006
1019 messages
RE : la SF et les univers fermés 24/04/2007 à 12h32  

Citation :

Franz:On retrouve cette logique à bord de nef dans l'excellent et malheureusement méconnu destination vide.

+1
Herbert prisait les univers clos et fut peut être le premier à introduire les dernieres évolutions de la sociologie dans la SF.
LeGuin a pris la suite.
   Consulter le profil de Nostromo  Envoyer un message privé à Nostromo  
Olivier

Inscrit le :
02/09/2004
9588 messages
RE : la SF et les univers fermés 24/04/2007 à 15h23  
Enfer clos de Claude Ecken, pour les personnes ayant le coeur très bien accroché.
Ce n'est pas de la sf, plutôt de l'horreur.
Signature de Olivier "Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
   Consulter le profil de Olivier  Envoyer un message privé à Olivier  Visiter le site de Olivier  
   Répondre  |   page 1 / 1   |  

Science-fiction

, fantastique, fantasy : Culture SF, toutes les littératures de l'imaginaire

© Culture SF 2003 / 2014 - Conception et réalisation : Aurélien Knockaert - Mise à jour : 08 juin 2014

nos autres sites : APIE People : rencontres surdoués - Traces d'Histoire