Sport/SF

Même plongé dans vos livres et ou dans votre travail, vous avez très certainement entendu parler de l'opposition de style entre l'Espagnol Nadal et le Suisse Federer.

----------------------Attention : ce qui suit n'est qu'un avis personnel---------------------


J'avoue préférer, et de loin, Nadal, dont le style me rappel l'efficacité de Isaac Asimov.

Federer, lui m'ennuie, aucune émotion, une technque parfaite, beaucoup de "style", mais aucune âme. Bref, du vrai Bradbury.

---------------------------------Fin de l'avis personnel---------------------------------------------

Conclusion : vous êtes plutôt des lecteurs

1) Nadal (pourquoi, exemples)

ou

2) Federer (pourquoi, exemples)

		"Bull" : beaucoup de "style", mais aucune âme. Bref, du vrai Bradbury.

Bull, Bull, Bull....
Comparer la SF et le tennis, bon on peut dire c'est de l'audace, mais:
Bradbury, pas d'âme.
Chroniques Martiennes, pas d'âme.
Argh.

On mettre ça sur l'effet de la canicule...

		Citation : On mettre ça sur l'effet de la canicule...

+1
As tu lu les chroniques martiennes les yeux fermés ;D ?

[mode HS]
Je préfère Federer le calme, posé, au jeu complet, fluide, technique, sur tout type de surface plutôt que le chien fou de Nadal qui n'excelle que sur la terre battue. Federer me rappelle Sampras, joueur que j'admirais énormément.
[/mode HS]

La comparaison Nadal/Asimov VS Federer/Bradbury est plutôt bien trouvée en fait.

J'adore Bradbury et j'apprécie grandement le style technique et tactique de Federer.
Je crois que ce n'est pas la peine que je rappèle ce que je pense d'Asimov...
Détail amusant, en regardant la finale hier, mon frère a spontanément comparé Nadal à une "machine" (un robot ?). Traduisez : tout en puissance, rien en finesse.

Mon bon Gutboy :
Je savais que ce type de réaction risquait d'apparaître au premier plan, d'où mes précautions type : attention ceci n'est qu'un avis personnel.

En fait ce qui m'intéresse nettement plus, c'est la notion de style en SF.

Celui de Asimov, simple efficace me convient à merveille. D'où mon rapprochement avec le jeu de Nadal (je ne suis pas un expert ès tennis, loin de là, mais cette information semble paratgé par tous les médias.) Et je me défini donc comme un lecteur de type "Nadal"

Et pourtant, je me rends compte depuis quelques temps que des nuances dans l'écriture, la manière de conter, euh,j'avoue que je m'aventure là dans des régions que je maîtrise particulièrement mal, donc je m'arrète. Ceci dit, ce mystérieux "STYLE" semble être porté aux nues par nombre de lecteurs. Ce sont ces lecteurs que je qualifierai de type "Federer".

Pourquoi certains lecteurs sont plutôt de type Nadal et pourquoi d'autres sont plutôt de type Ferderer ???

Je ne sais pas. D'où l'initiative de ce sujet.

P.S : je sais cette dichotomie est particulièrement schématique et vraisembablement très incomplète pour nombre de lecteurs

P.P.S : canicule, pas canicule, inodation, pas inondation, qu'il fasse beau ou mauvais etc..., Bradbury sera toujours aussi chi...

edit : P.P.P.S : Oman, j'ai étudié Chroniques martienne ET F451 il y a 20 ans. Je persiste donc et je signe. Il n'a y a que "l'homme illustré" à sauver.

Sauf que Nadal et Asimov n'ont rien à voir à mon avis.

/HS/

		Oman : Sauf que Nadal et Asimov n'ont rien à voir à mon avis.

Tu ne trouves pas Asimov "simple et efficace" ou tu connais (trop) bien le style de Nadal et ma définition ne te plais pas ?

/HS/

Mon très cher Bull:

En ce qui me concerne, ET Asimov ET Brabury me plaisent.
ET Federer ET Nadal me laissent indifférents.

D'où je suis en réalité hors-jeu pour comparer les uns aux autres.

Quand même, Bradbury sans style, il faut que tu te rappelles qu'au moment de peser les âmes, il y a des choses qui seront plus lourdes que d'autres.
Moi j'dis ça, c'est pour ton salut, tu vois.

Mais c'est une idée intéressante de comparer SF et Tennis

Pourrait-on comparer Leconte et Dantec?
1 set pendant lequel Leconte était le meilleur joueur du monde et le reste du match à faire du n'importe quoi?

AMHA
Concernant des auteurs de la même génération,Zidane pour, s'il n'en fallait citer qu'un: simak
Sinon, toutes générations confondues, Zidane, toujours pour: Bradbury, Pelot, Ballard, Priest, Sturgeon.. et pardon à celles et ceux que j'oublie qui ont su mettre des fleurs ou des c******* à leurs mots..!

Dans un premier temps, et pardon à ceux qui verraient ce genre d'analyse sportive au bistrot, je vous livre mon point de vue sur la partie tennistique de la comparaison; car je pense que cela pourra éclairer des partis pris ultérieurs plus littéraires

Nadal:
une technique efficace? Assurément, et pas que sur terre
frustre? bien qu'incomparable aux canons classiques auxquels colle Federer, elle me semble un peu sous-estimée, ce que de plus en plus de commentateurs soulignent désormais
une grande âme? combattif ET démonstratif, dans la lignée d'un Connors ou d'un Hewitt
Federer:
une technique parfaite? beaucoup de style? dans l'acceptation traditionnelle du genre (fluide, variée, offensive...), incontestablement
un manque d'âme? je pense qu'il a suffisament montré par ailleurs ses qualités de lutteur (son étonnant "baisser-de-bras" lors de cette finale fait plutôt figure d'exception); mais il n'est guère démonstratif, et à l'instar de Sampras, cette apparence peut lui donner tort en laissant supposer un manque d'envie.


Donc, amha, sur le plan littéraire, un auteur "Nadal" pourrait être un chez qui prime l'efficacité du récit et l'emploi d'un style simple, en apparence, car cette simplicité pourrait masquer le travail sur les mots; un auteur "Federer", un chez qui l'élégance, le lyrisme, sont immédiatement sensibles et le sens des propos se révèlerait de manière plus diffuse, ce qui ne serait pas signe d'un manque de profondeur.

		Citation : Federer me rappelle Sampras, joueur que j'admirais énormément.

+1

		Citation : Bradbury sera toujours aussi chi...

-1


Mon rapport au style est , grosso modo, qu'au début de mes lectures sf, je m'en fichais, que par la suite, j'exigeai une histoire prenante ET une zolie plume, que maintenant je ne sais trop où je me situe : j'aime le style de Silverberg qui semble couler de source (avec Asimov, j'ai surtout eu un problème avec ses dialogues que je juge trop mécaniques, pas assez naturels) mais je me régale aussi de phrases de plusieurs lignes si elles sont signées Shepard alors...

ça me paraît difficile, les comparaisons entre l'écriture et le sport, tout comme les comparaisons entre l'écriture et les arts (musique, graphisme...). L'écriture est une chose fichtrement complexe qui a ses propres règles.

Il y a des auteurs au langage fleuri sur des scénars qui puent, des auteurs au langage de zombie qui ont des scénars béton, des auteurs qui mettent un excellent grain de sel dans leur style sans rien raconter vraiment, des auteurs sténographiques qui racontent des trucs passionnants.

Et c'est presque impossible d'avoir un bon équilibre de tout à la fois: la lisibilité, la fluidité, l'implication (ce qui contribue le plus à la personnalité d'un style à mon avis), la cohérence, le suivi, l'acheminement de l'histoire, la personnalité des personnages, le rendu du fond, les allusions bien intégrées, le rythme, les ruptures de rythme, la balance entre dialogue et résumé, et j'en passe...

ça n'empêche pas de voir des correspondances, bien sûr, mais souvent les comparaisons sont très partielles, et peuvent mener à des quiproquos (genre: attends, tu fais allusion au langage? moi je parle du rythme)

Par exemple, à mon avis, Asimov est bon dans la nouvelle courte (je pense notamment à l'excellent Au prix du papyrus), sa patte d'ours y est ravageuse, mais il est pataud dans les projets d'envergure. Bradbury sait mener l'histoire mais il est un peu fade de langage. Le seul roman que je connaisse qui réunisse presque toutes les qualités que j'apprécie est La Schismatrice (et encore un coup de pub, un!), les autres romans de Sterling me laissant presque indifférent.

PS: Bien vu, Jim, ton analyse. Je ne l'aie vue qu'après avoir posté ceci.