Poèsie et SF

J'ai cité sur le bistrot un extrait du poème ci dessous. Il m'évoque irrésistiblement le plaisir de s'évader par l'imaginaire.
En connaissez vous d'autres?

élévation


Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par-delà le soleil, par-delà les éthers,
Par-delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes!

Baudelaire, Les fleurs du mal III

Ben moi, quand je pense à poésie et SF, je ne pense pas à un poème en particulier, mais à un procédé : le Scifaïku ou comment adapter les règles du Haïku japonais à la science-fiction.

Le manifeste

Booz endormi (Hugo)

euh Cyril : "I flip a burger"...

En parlant de Scifaïku... en voilà quelques uns !


"Alerte !
Le micro- réacteur à rotation ionique déconne !
Impossible de passer en vitesse lumière ! "

"Enfer !
Le multi- fusionneur à rotation triphasée est désynchronisé !
L'écran de protection va se couper !"

"Enfer !
Le pulso- polarisateur à transmission neutronique déconne !
Ils vont nous rattraper !"

"Mon commandant !
Le multi- réacteur à temporalisation ascentionnelle vient d'exploser !
Nous allons être vaporisés !"

Merci, merci. Mais arrêtez je vous en prie... vos applaudissements me gènent... ma modestie pourrait s'en ressentir, et l'honnêté m'oblige à vous avouer que ma capacité à générer des Haïku de SF est le fruit d'un long travail de réflexion...

;D

1, 2 , 3
Preuve qu'il n'était point ordinateur

J'ai bien l'impression que mon lien précédent ne menait nulle part... ou plutôt à une erreur.
Donc, pour me rattraper, voici quelques liens (valides) vers le générateur de Haïku.

Le générateur de Scifaïku
Le générateur de Haïku (tout court)
La liste complète des générateurs


Pour revenir au sujet, je me souviens du poète Martin Silénus dans le cycle d'Hypérion de Dan Simmons.

(John Keats se rappelle les propos de Martin au sujet de la condition de poète :)

Etre un poète, un vrai poète, me disais-je, c'était devenir l'avatar de l'humanité incarnée. Accepter de revêtir le manteau du poète, c'est porter la croix de Fils de l'Homme, et souffrir les affres de la naissance de la Mère Spirituelle de l'Humanité.
Devenir un vrai poète, c'est devenir Dieu.

"1, 2 , 3
Preuve qu'il n'était point ordinateur "

Excellent !

Quelques mots du regretté Robert Sheckley, parus dans Galaxies l'an dernier :

Je suis dithyrambique, je chante le corps électrique, éclectique, diamétral, synoptique, racorni et décharné, gras et luisant...

blanche neige ! blanche neige : O claire dame
O reine d'au delà des mers occidentales
O lumière pour nous qui errons ici
Parmi le monde des arbres entrelacés

gilthoniel O ELBERETH
vifs sont tes yeux et claire ton haleine
Blanche neige, blanche neige nous chantons pour toi
dans une terre lointaine au delà de la mer

o étoiles qui dans l'année sans soleil
par sa lumineuse main futes semées,
dans les champs venteux maintenant brillante et claire
nous voyons votre floraison d'argent essaimée !

O Elbereth GILTHONIEL
nous nous souvenons encore nous qui demeurons
dans cette terre lointaine sous les arbres
de talumière stellaire sur les Mers Occidentales.

Et encore de TOLKIEN dédié à tous les amateurs de bière ...
There is an inn a merry old inn
beneath an old grey hill
and there they brew a beer so brown
that the man in the moon himself came down
one night to drink his fill...

Dans un autre genre :
eau salée vent qui cingle
fouet qui déchire !
lève, ô lève ta rame, mon frère !

j'aimais le vent du large
j'aimais oh combien j'aimais
quand il chantait dans les voiles
et moi je chantais avec lui
liberté douce liberté
ni sergents ni corvées ni impôts
toute la mer à nous avec ses îles d'or
ses vagues crêtées de perles
et ses courants profonds.
La mer comme le ciel où passent les anges...
Je ne savais pas qu'on pouvait
être enchaîné sur la mer
lève, oh lève ta rame, mon frère. (in : le sang des astres)

je vous fais grâce de L. CAROLL !

oui oui et encore oui à la poésie en SF

Ah ! Chers Amis du XXIème siècle, mon coeur se réjouit à la vue de ces poèmes. Je n'en connais point les auteurs, et cela me chagrine quelque peu.

Toutefois, pour répondre à l'aimable invitation de PLUTON "Roi des Enfers et du Monde Souterrain en Général", je m'engage sur mon honneur à composer une ode à la Très Divine Vénus. Je vous demande seulement de bien vouloir m'accorder quelques temps afin de ciseler mes mots.

Votre dévoué,
Lord Byron

LORD BYRON =

		Citation : je m'engage sur mon honneur à composer une ode à la Très Divine Vénus.

"blanche, Vénus émerge,et c'est la nuit"

... j'attendrai donc avec patience ta versification sur l'astre divin, ô noble BYRON ...