Népo + Dorémieux

Bonjours, sauriez vous m'indiquer une lecture, sachant que les ingrédients ne sont pas évident à réunir?! Il n'y a pas si longtemps je me suis réveillé avec une question trépidante: Que vit un personnage dans une peinture de Giorgio de Chirico (alias Népo)? Ayant lut mes classiques, je me suis très vite dirigé vers le domaine de l'Imaginaire et SF, où je tombe sur Alain Dorémieux et reste sans voix face à ces nouvelles (seul en haut de la tour/Quel cataclysme?/Vers un ailleurs lointain/Pour toujours à l'intérieur du cube). Son univers est caractérisé par la solitude, c'est un univers sombre mais PAS oppressant, se déroulant sur des vastes étendues comme une ville vide de ses habitants ou un gigantesque complexe abandonné, le sentiment du crépuscule dans ses paysage mentaux (ou plutôt le fait d'être entre le rêve et la réalité) et enfin l'absence d'un véritable but où le personnage déambule à la recherche d'une pseudo-vérité. Voilà ça astreint déjà pas mal.
Pour résumer: SF/Imaginaire/Solitude/Sombre/Vaste et incernable comme un rêve, comme une peinture de Népo!


Merci de votre avis

PS: PAS de Paul Auster

		Citation : SF/Imaginaire/Solitude/Sombre/Vaste et incernable comme un rêve, comme une peinture de Népo

Bougre, bougre, bougre...!
Difficile alchimie que celle ci..! Si tant est que j'ai convenablement décrypté ta demande: la recherche de nouvelles ou romans d'ambiance similaire.
Je ne connaissais pas Népo. Un petit tour sur Google m'a renseigné. Devant ces toiles un nom d'évidence s'est imposé: celui du Bazllard de Vermilion Sands via les paysages ouverts et les protagonistes sans cesse à la recherche d'un avenir qu'ils savent inéxistant.
Seule différence: les personnages ballardiens me semblent néanmoins moins solitaires et torturés que ceux de Dorémieux, plus en acceptation de leur devenir, plus fatalistes....!

Ecrivain, anthologiste, traducteur, rédac' chef (Fiction)... Dans le Dorémieux, tout est bon!
(j'ai lu, il y a longtemps, les recueils Couloirs sans issue et Promenades au bord du gouffre : j'en garde un puissant souvenir)

		lacoute : Bougre, bougre, bougre...! Difficile alchimie que celle ci..!

+1

		lacroute : Devant ces toiles un nom d'évidence s'est imposé: celui du Bazllard de Vermilion Sands

Pour Vermillion Sands, je crois qu'il s'était plutôt inspiré de Dali.
En tous cas, il aimait le surréalisme.
Je viens de reprendre un recueil de ses articles; il y en a plusieurs sur le sujet
(avec un commentaire sur Les Muses troublantes de Chirico... qu'il trouve oppressant)
...
"Les images du surréalisme sont l'iconographie de l'espace intérieur"
...
Toutefois, "Sombre/Vaste et incernable comme un rêve"..: j'ai du mal à associer Ballard à cette expression.

		lacroute : Seule différence: les personnages ballardiens me semblent néanmoins moins solitaires et torturés que ceux de Dorémieux, plus en acceptation de leur devenir, plus fatalistes....!

+1
Dans La forêt de cristal, Le monde englouti.., ils finissent par embrasser l'apocalypse.

		Citation : Toutefois, "Sombre/Vaste et incernable comme un rêve"..: j'ai du mal à associer Ballard à cette expression.

Tout à fait. Dali convient davantage. Surtout "sombre" qui ne colle pas trop. Cf l'aspect très lumineux des nouvelles issues de Vermilion Sands. ^
Quant à "incernable comme un rêve" celà ne me gène guère: les protagonistes de VS s'offrant des ittinéraires aléatoires, oisifs et soumis au hasard.


Tiens, juste en passant, Vela n'ayant pas retenu cet aspect en ouverture de thread.
"La Vana" de Dorémieux et en extrapolant, les femmes voisinnent en ressemblance avec le côté vamps inaccessibles de Ballard in VS

		lacroute : Surtout "sombre" qui ne colle pas trop.

En effet.
Et je ne sais trop comment entendre ce terme : xela, l'employais-tu au propre et/ou au figuré?

		lacroute : les femmes voisinnent en ressemblance avec le côté vamps inaccessibles de Ballard in VS

Toujours dans un article de Ballard sur le Surréalisme :
"Ce mouvement se distingue aussi par la remarquable beauté de ses femmes : Georgette Magritte, modeste sphinx aux yeux de Joconde apprivoisée; l'incomparable Meret Oppenheim, conceptrice du service à thé doublé de fourrure; la mystique Leonora Carrington, peintre des fantasmes infiniment fragiles; et, les dominant toutes, la madone de Port Lligat, Gala Dali, ex-épouse du poète Paul Eluard, qui la décrivit avant de mourir comme celle "dont le regard transperce les murailles". On pourrait écrire un livre, ou, du moins, un article sur ces extraordinaires créatures - nymphes d'une autre planète, que dans vos oraisons tous mes rêves gardent souvenance."

D'abord merci beaucoup d'avoir jeté un coup d'œil par ici, autant vous dire que sur plusieurs forums ma requête est restée ignorée. D'après une brève discussion avec le bibliothécaire du coin, deux livres sont sortis du lot: La Route, de Cormac McCarthy et Meddik, de DiRollo. Bon, il est vrai que la conversation a pris une tournure post-apo, quasi inévitable vu les critères, d'ailleurs ça ne m'ennuie guère tant que l'auteur évite de se centrer trop sur ses personnages et tomber par la même occasion dans le concret. J'ai eu de très bons échos concernant La Route mais parait il, l'accent est mis sur le lien père/fils, du coup je l'ai déposé dans ma pile, prendre un peu de poussière. J'ai lu donc Meddik, un livre qui vous marque, un peu de la même manière qu'un Chuck Palahnuik ou un Bret Easton Ellis. Certes, Meddik n'est pas vaste et incernable mais tout de même il préserve les autres critères à savoir: Solitude,Sombre,Désespoir ainsi que l'effet Rêve/Réalité sans exagérer. Bon ceci explique cela, c'était une parenthèse à lire pour les intéresses.
Concernant Ballard (justement je lis pour l'instant La Trilogie de béton, très chirurgical ce monsieur) je discerne bien dans ma "pile à lire", le Monde englouti + Sècheresse et Nouvelles complètes 1956/1962 mais je me demande si Vermilion sands ne serait pas inclut dans les Nouvelles complètes?
Aussi une amie m'a soufflée Avec les moines-soldats, de Lutz Bassmann et là j'hésite, d'après les brèves critiques c'est les écrits de Volodine qui me viennent en tête! Et vous, qu'en pensez vous ?

PS: [à Jim] c'est au sens propre que j'analyse le terme "Sombre"

		Citation : mais je me demande si Vermilion sands ne serait pas inclut dans les Nouvelles complètes?

Si..!
Mais à y réfléchir, la solitude n'y est guère au rendez-vous. Chaque nouvelle, à mon souvenir, s'articule autour d'un petit groupe d'individus où l' on suit l'errance oisive de chacun affrontée à celle de l'autre.

Hé Jim, l'extrait fournit semble vraiment contenir l'essence des profils féminins inclus dans VS. Etonnant.

		xela : je me demande si Vermilion sands ne serait pas inclut dans les Nouvelles complètes?

Les nouvelles du recueil y sont bien incluses (en partie seulement dans le 1er tome car certains textes sont postérieurs à 1962).

Je te mets un lien vers l'index des chroniques où sont présentés plusieurs Di Rollo, La route, Vermillion Sands et tant d'autres...

Tiens, un mec vraiment seul, et comment ne pas l'être autrement: le héros de "L'Oeil Du Purgatoire" de Spitz, il cause à des tas de poussière. Et décoré en outre d'un énorme dédain face à son semblable. Mais pour le côté "vaste": cà ne colle pas. Tant pis.

C'est vrai ça ne colle pas mais j'ai tout de même adoré! Comme quoi, déroger à un ou deux critères n'est pas bien grave!

[à Jim ] C'est à propos du sens figuré et propre, car maintenant que j'y repense j'ai tendance à dire les deux. En effet le sens imagé selon moi peut être introspectif (selon les états d'âmes du personnage) et extrospectif (selon les états d'âmes de l'auteur).

Chouette, quelqu'un qui aime Dorémieux !

As-tu essayé les premiers textes de Matheson père ? La solitude y est souvent de mise.