Mémoire vaisseau spatial

Bonjour, bonjour,

Je suis étudiant en master d'architecture et j'ai choisi comme sujet de mémoire d'analyser d'un point de vue architectural (qui ne veux pas dire juste le design), les espaces des vaisseaux spatiaux. L'idée serais de comparé des espaces ayant la même fonction dans différents vaisseaux spatiaux (3 ou 4 par type d'espace). Je suis donc à la recherche de différents vaisseaux spatiaux qui me permettrais de pouvoir faire mes analyses sur les espaces suivants :
- Le couloir en gravité artificiel (exemple 2001 : l’odyssée de l'espace )
- lieux de stockage en apesanteur
- Lieux de vie en gravité artificielle (refectoire, chambre, cuisine, ...)
- La structure
- Lieux permettant une activité inédite grâce à l'apesanteur (autres que ceux cité ci dessus) - (exemple : salle d'entrainement dans la stratégie ender
- salle des machines
- salle de commandement
- système de support vie (oxygène, thermique)
- Propulsion / carburant

Voila, pour composer mon corpus, je voudrais mélanger différentes sources : livres, BD, films, illustrations.

Merci d'avance pour votre aide =)

- lieux de stockage en apesanteur:
Espace de toutes les craintes, cache de toutes les terreurs où, par exemple, s'enracinent et surgissent soudain les menaces extra-terrestres (ou autres) qui vont chambouler le huis-clos routinier du vaisseau. Lieux immanquablement sombres et silencieux où seuls résonnent en échos incessants le moindre choc contre le métal, les cris d'un équipage peu à peu décimé. "La faune de l'espace", "Alien" et ses suites..etc
N.B.: encore qu'en y réfléchissant un tantinet: Alien ne s'était pas embêté avec l'apesanteur.

- Lieux de vie en gravité artificielle (refectoire, chambre, cuisine, ...):
Je pense ici, bizarrement en premier, au vaisseau tout entier, assujetti dans sa totalité à la gravité artificielle et dont, qui plus est, les passagers assimilent l'existence au monde, à la Terre. Ce sont les Arches Stellaires où souvent l'humain a régressé au fil d'un voyage qui dépasse la durée moyenne de vie d'une génération. Il n'y a plus d'origine, l'objectif final s'est perdu.
Ici tout le travail de l'auteur est de laisser le lecteur découvrir peu à peu le mécanisme d'enfermement d'une société recomposée dans un espace clos.
"La Nef des Dieux" de Pierre Suragne, "La Geste du Halaguen" de Guy Scovel..etc

- système de support vie (oxygène, thermique)
Les cultures hydroponiques immanquablement baignées d'une lumière aveuglante (ou clignotante en cas d'avarie sévère du vaisseau). Pas d'exemple en mémoire pour l'instant mais çà ne doit pas manquer.
Les moyens techniques qui permettent au voyageur d'hiberner, de "franchir' ainsi le temps, d'échapper à l'effet Arches Stellaires, de sauvegarder sa vie à l'échelle de voyages au-delà d'une espérance de vie standard. Chaque tome de Earl Dumarest, l'homme qui cherchait le chemin de la Terre d'E.C. Tubb.

Coté graphismes: le meilleur des illustrateurs, ou du moins le plus représentatif en ce domaine me semble être Christopher Foss.
Il me semble me souvenir qu'un art book est consacré en totalité aux "éclatés fil de ferriques" de certains vaisseaux spatiaux de dessinateurs connus, recensant les fonctions et le design probable de chaque pièce derrière la 2D. Mais là ma mémoire flanche, je l'ai vu, en vrai ou sur le net, mais ma mémoire ici flanche pour fournir plus de précisions.

Je me souviens d'un autre art-book qui au début des 80's était aisément trouvable. Il s'intitulait:"Images de la SF" (je l'ai sous les yeux) où l'un des chapitres était: "Engins spatiaux). Un autre, dans la même collection s'appelait même "Vaisseaux de l'espace".

Certains dossiers de Bifrost sont peut-être intéressants, ceux, scientifiques qui essaient d'aligner l'imaginaire de la SF avec la réalité probable, nos connaissances actuelles. Celui qui, par exemple, démonte le voyage spatial lointain sauce Space Opera, en le mettant côte à côte avec les nécessités énergétiques phénoménales, disproportionnés qu'il implique pour l'instant.

PS: je possède "Vaisseaux de l'espace" et c'est justement celui qui imagine derrière la 2D l'histoire de chacun d'eux via le texte et les coupes fil-de-ferriques.



Bon, allez, c'est tout pour aujourd'hui..!

"L'idée serais de comparé des espaces ayant la même fonction dans différents vaisseaux spatiaux"

Je ne suis pas sûr de bien comprendre la question, donc ma réponse est peut-être complètement à côté de la plaque ;-) .
Comme expliqué ci-dessus, la fonction d'une zone dans un vaisseau n'est pas déterminée par des considérations techniques (exemple: fonction de stockage pour une zone de stockage). Le lieu est déterminé à partir de sa fonction narrative. Il est le "story world", il est le "support architectural" de l'état d'esprit du personnage principal. La bataille se passera dans un lieu confiné: il faut que le héros se batte (pas qu'il puisse fuir); on veut savoir ce qu'il a dans le ventre, ce gars. Donc l'auteur créé un lieu qui a les caractéristiques psychologiques requises. Ensuite, il donne à ce lieu une crédibilité. S'il a besoin d'un lieu de bataille, il choisit un lieu étroit. Il ne va pas utiliser une énorme hanguar à vaisseaux bien éclairé. Il va plutôt utiliser une capsule de secours, par exemple.
L'auteur ne créé pas un vaisseau, puis met ses personnages dedans. Il créé ses personnages, et ensuite imagine un vaisseau qui permet de "porter" le récit et le cheminement du personnage. "Alien" dans l'Enterprise serait ridicule. Une histoire réussie est justement un récit où tout interagit: les lieux, la psychologie du personnage, l'intrigue et le thème.
Je pense qu'il est important de distinguer les différents types de récit avant de comparer les vaisseaux.

Steph

		Citation : Je pense qu'il est important de distinguer les différents types de récit avant de comparer les vaisseaux.

Pertinent.

Je pense ici, pour aller dans le même sens, à la "Geste du Halaguen" de Guy Scovel. Un vieux Marabout SF (cité plus haut) qui décrit (sur mes seuls souvenirs et tant pis pour l'effet spoilier) une Arche Stellaire, gigantesque boule creuse oxygénée, à soleil central où les passagers vivent, procréent, meurent sur les flancs internes. La pesanteur y est d'effet centrifuge. Le ciel, diurne ou étoilé, y est "en dedans" mais les habitants n'en savent rien. Au bout de nombreuses générations, les voyageurs ont oublié l'objectif d'une Nouvelle Terre à atteindre et ont régressé vers un Néo-Moyen-Age.

L'auteur, dont la finalité est la révélation au lecteur ébahi de "la boite fermée" pris pour un univers supposé à tord infini, portee tous ses efforts à brouiller les pistes en multipliant les références moyenâgeuses. Le vaisseau n'est "révélé" que dans le dernier chapitre. Il n'est, avant, jamais décrit comme tel. Le lecteur est immergé, malgré quelques doutes de plus en plus marqués et fréquents, dans une ambiance de châteaux, de chevaliers, de quête sainte.. etc

Le vaisseau existe bel et bien mais n'est jamais décrit tel quel (sauf à l'ultime fin), la narration maquille et trompe, les indices sont rares et amenés avec beaucoup de précautions.

Donc, ici, la seule volonté de l'auteur mène la danse dans le sens du trompe-l'oeil. La forme narrative est primordiale pour assurer la mise en abime. Elle ne doit pas créer, décrire, expliquer le vaisseau, mais le masquer. Le récit conditionne donc, pour reprendre le propos de Steph, la nef spatiale; sans lui il ne serait rien et pour "structurer la nef" il faudrait relire le texte après avoir démasqué le pot aux roses.

Steph:

		Citation : "Alien" dans l'Enterprise serait ridicule

En lisant ceci, je me suis souvenu, presque du coq à l'âne, d'une interview d'Alfred Hitchcock donnée à François Truffaud. Il y expliquait avec beaucoup d'humour les mécanismes de pensée qui l'avaient conduit à tourner à sa façon une des scènes célèbres de "La mort aux trousses". Celle de la route campagnarde rectiligne coupant un champ de mais immensément plat, le soleil à son zénith, le point minuscule du monoplan sulfatant les cultures. Cette scène que l'Hollywood de l'époque aurait traditionnellement posé de nuit, en lieu clos, peuplé de sons angoissants, rapide et violente, Hitchcock l'avait voulu en contre-pied total (presque comme un défi), lente, longue voire interminable dans sa préparation, calme et sereine dans sa phase ascendante, en plein soleil dans une immensité sans vrais horizons, peuplé d'éléments à priori sans danger. Et le moins que l'on puisse dire est que le tout est une franche réussite.

Alors maintenant, Alien et l'Enterprise ne me semblent pas si peu interpénétrables que cela. Je me demande même si un ou deux épisodes de Cosmos 1999 (la base lunaire Alpha est aussi clean et éclairée que l'Enterprise, loin de la noirceur des soutes du Nostromo) ne se sont pas essayés aux corps étrangers type Alien. Mais n'est pas Hitchcock qui veut.

N'empêche, Steph, tu as raison. Mon propos sur Hitchcock ne remet pas vraiment en cause ton argumentaire. La scène est suffisamment atypique et ne construit pas une généralité à prendre en compte. Mais le contenu (la scène de poursuite et ses péripéties) est directement influencée par le contenant (le ciel immense, le soleil, le calme..etc)

Bongu, le sujet est passionnant.
J'y viens avec ma vieille SF, les souvenirs qui m'en restent et mon intérêt modéré pour le Space Opera. D'autres que moi y seraient, ô combien beaucoup plus efficaces.

Mais avant d'aller plus loin (car derrière le sujet se cache une immensité peu à peu à découvrir) il conviendrait, Steph tu as raison, que l'initiateur du thread pointe son nez, recadre sa demande pour plus d'efficacité.

Perso, çà ne me gène pas de digresser multi-azymuths mais je ne voudrais pas gâcher le sujet.