Marvel et le cinoche

Quelques mots écrits sur le vif hier soir:

Il y en a eu plein, des super-héros portés à l'écran, avec des degrés divers de ratages et d'enfantillages, mais là, j'ai quand même été impressionné... Je reviens d'aller voir X-Men 3, je me recolle les tympans (les décibels des cinés espagnols avoisinnent ceux des concerts de techno), je me frotte les yeux.

D'abord, les super-gentils ne sont pas entièrement gentils, et les super-méchants ne sont pas entièrement méchants. Qui dit personnalités compliquées dit surprises, et les ficelles ne sont pas trop grosses, sauf peut-être pour ceux qui ont lu les milliers d'albums de la série, ce qui n'est pas mon cas parce que j'étais privé de saloperies amerloques quand j'étais petit.

La qualité de tournage m'a envoûté, on a parfois l'impression de voler. Une caméra fluide, parfois vive, parfois ample. Des effets spéciaux gigantesques, évidemment, à la hauteur du budget, mais qui ne font pas dans le m'as-tu-vu, ils coulent de source dans l'histoire.

La cohérence a été un peu plus travaillée: on ne peut plus ignorer la situation politique tendue provoquée par l'apparition de toute une frange mutante de la population. Pour compliquer le tout, ces mutants se trouvent maintenant confrontés au choix de renoncer à leur état par la découverte d'une cure.

Evidemment, il faut débrancher l'esprit critique scientifique, parce que la biologie y est traitée façon grand spectacle à grande vitesse. Mais c'est beau, ça m'a fait vibrer le super-héros coincé dans ma chair d'ici-bas. Il faut aussi éviter d'y chercher une réflexion sur la destinée humaine en plein chamboulement. Ya des mutants, point barre.

Oserai-je le dire, j'ai même eu l'oeil un peu mouillé, à un moment déchirant – je pèse mes mots – que je ne vous décrirai pas pour ne pas vous dévoiler l'histoire. Vous comprendrez à quoi je fais allusion lorsque vous aurez vu le film.

Avec le recul:

Il y a du poncif psycho, mais pas trop. La variété des personnages donne de la dynamique et permet d'éviter, sauf petits dérapages, les manichéismes grandiloquents.

Bonus: Il y a une mini-séquence placée tout à la fin des crédits. ça pouvait pas finir aussi simplement, n'esspa?

Marvel fait un méga carton avec les adaptations cine des SH.
Faut dire qu'il y a matière.

Fans des comics Marvel dans les années 80, et malgré des qualités inégales, je jubile.
Je me rappelle encore des conversations d'ados avec mon frère où on fantasmait sur une hypothétique adaptation sérieuse au cinéma des SH en général, et des X-Men en particulier.

Hollywood m'a exaucé (de ce point de vue), j'essaie de les voir tous comme un gosse qui se gave de bonbons.
Des fois, le bonbon, on aime pas le parfum, mais on s'y replonge dès qu'il y a un nouveau paquet.

MOi, les adaptations de SH qui fonctionnent je n'en connais pas beaucoup... Je citerais Batman (sauf celui avec Governator) et les deux premiers Xmen, ce 3e opus m'ayant énormément déçu. Je l'ai trouvé plat, sans intérêt, nanaresque presque.

Mais bon, c'est vrai que c'est très au dessus d'un Dardevil (pas difficile, c'est vrai).

Grand fan de comics devant l'éternel (plusieurs milliers de comics chez moi dont la quasi intégralité des publications LUG et SEMIC) je suis parvenu jusqu'à présent à m'organiser pour voir (cinéma et/ou DVD) toutes les adaptations "récentes" de SH. (En effet, il doit manquer à mon palmares quelques nanars dont j'ignorais l'existence jusqu'à récement tels les adaptations de Captain America etc...).

Bref : Leo !

Je ne suis pas du tout d'accord avec toi.
As tu vu les deux premiers opus de X-Men au cinéma ???

Ce dernier épisode a certes des effets spéciaux efficaces, mais... c'est tout !!!

Le scénario est complètement absent, il n'y a aucun dialogue, aucun jeu d'acteur, aucune intensité dramatique autre que celle créée par les effets spéciaux etc...

Ce film est un clip (de musique ou de publicité) très réussi. C'est tout.

Un exemple concret : l'attitude de potiche de phoenix tout au long de "l'assaut final", où elle reste à la pose sur son rocher sans bouger d'un iota (et c'est petit un iota :-)). Puis elle se met à bouger tout à coup quand dans le script c'est à elle de jouer...

Non, allez voir X-Men 3 ( tous ces mutant mis à l'écran moi ça m'éclate toujours autant), mais ne dites pas que c'est une bonne adaptation de comics...


P.S : pour les puristes : psylocke et jubilee sont bel et bien dans le film.

Moi, je n'aime pas collants ou alors lorsqu'il s'agit de cambrioler une banque.
Mais, tout le monde s'en fout.

PS : j'ai bien aimé Hellboy. Il n'est pas chez Marvel, je sais. Je me demande si ce n'est pas un indicateur d'ailleurs.

C'est vrai que pour le scénario, il faut apporter sa propre imagination dans la salle. Et c'est vrai que c'est vraiment pas profond, humainement. Je suppose que j'inscrivais en temps réel sur l'écran mes propres sous-titrages, exégèses et liens hypertexte, porté par le spectacle. Je me revoyais, gamin, quand on jouait les super-héros sur les toits des immeubles. Je ne me souviens plus le nom que j'avais, mais j'avais de ces super-pouvoirs de la mort qui tue. Non, personne n'a dévalé quinze étages par voie aérienne. On défiait la gravité, voyez vous :)

Les deux premiers X-Men étaient plus fouillés, c'est vrai, et faisaient plus honneur à la richesse de l'univers des comics. Mais dans celui-là, j'ai vibré avec le mouvement, béatement, les muscles tressaillants. Le voir sur grand écran a certainement contribué (les autres adaptations, je les ai vues en dvd).

Pour faire justice aux X-Men, il faudrait 300 heures de film avec des acteurs sachant autant montrer visage humain que faire de la cascade. Et bon sang, c'est tristement vrai que Phoenix fait la potiche, alors que son état aurait pu faire l'objet de tout un tas de conflits intérieurs et de dialogues flamboyants dans sa confrontation avec les autres.

Mais bon, le ciné reste le cinoche... J'attends le Kubrick du 21ème siècle qui saura marier le coeur et la tête, la magie et la vie, le spectacle et le réalisme...

Est-ce que vous savez s'il y a de l'adaptation ciné de Sandman dans l'air?

J'ai été un gros fan des marveleries dans les années 70's et consommais à l'époque beaucoup de LUGeries, Strange, Titans, Special Strange and co (que je possède en version informatique). J'ai été plutôt bon public en allant voir les adaptations cinés. Je trouve d'ailleurs qu'elles ont fait l'objet d'un dégommage injuste: évidemment que ce n'est pas du ciné d'auteur, mais franchement, les scénars du gang de STan Lee n'ont jamais pissé très loin...
Et c'est bien la magie du ciné moderne que de réussir à reproduire un effet BD, je pense en particulier aux Spidermans. Pour Daredevil, il est vrai qu'il nous manque des persos genre la Veuve Noire ou la Dynamo Rouge, mais que ce soit les X-Men ou les Fantastic Four, j'ai eu l'impression de retrouver les BD's de mes 12 ans. J'attends donc avec impatience des adaptations gros budget pour Iron Man, Captain Marvel, Silver Surfer (de préférence avec la musique de Joe Satriani), Iron Fist et les Gardiens de la galaxie...

Moi y en a être bon public finalement :)

		Citation : J'attends donc avec impatience des adaptations gros budget pour Iron Man, Captain Marvel, Silver Surfer (de préférence avec la musique de Joe Satriani), Iron Fist et les Gardiens de la galaxie...

C'est vrai qu'un petit Surfing With The Alien, ça donnerait un peu de pêche à une envolée du Surfeur d'Argent. Et si en plus le scénario, et tout le reste suivait, ça serait le bonheur.

Si vous vous voulez un film de super-héros completement déjanté et qui retourne bien les règles des super-héros, essayez Mistery Men. Bon c'est pas du Marvel mais ça vaut certains de leurs comics genre She Hulk première version.

Je confirme pour Mistery Men. C'est à se rouler par terre en se pissant dessus. Tous les poncifs de la superhéroïque -- et au-delà -- sont passés à la moulinette qui grince des dents. En plus, l'ambiance disco de chez le super-vilain est impayable. Un kifovoir (traduction gauloise de must-see).

		"Franz" : Silver Surfer (de préférence avec la musique de Joe Satriani),

Ouh, ça nous rajeunit pas comme référence. Ah, la folle jeunesse la fac!