Les robots sexuels vont-ils tuer Meetic..?

En fouillant le Net de droite et de gauche je suis tombé sur çà:



Je ne connais pas le magazine. Et à la limite je m'en fiche. Par contre le titre "Les robots sexuels vont-ils tuer Meetic" m'a interpellé. De là à me dire qu'il pourrait être bon sujet pour CSF il n'y a eu qu'un pas et je l'ai franchi.

Cette question me fait dire, de prime abord, que la fiction dépasse ici prévisionnellement la réalité d'autant que la notion "Meetic" appartenait il n'y a pas si longtemps au domaine de l'anticipation, c'est l'invention du Net (autre anticipation de jadis) qui la fait naitre.

Mais au-delà de ce constat il y a une nuée de questions éthiques qui se profilent et que la SF a du, par le passé, choisir de présenter et d'extrapoler comme à son habitude.

Ca me rappelle une excellente nouvelle de Dorémieux : Partenaires pervers S.A.
Un bel exemple d'anticipation !

Là, je pense romantiquement au petit robot solitaire de Mel Hunter que Scifictif nous a présenté sur "Des étoiles plein les yeux".

http://www.culture-sf.com/forum/Des-etoiles-plein-les-yeux-156900-3

		Citation : Mel Hunter pour sa touchante évocation en série de ce robot solitaire qui cherche/attend l'Homme sur une Terre déserte et dévastée :

... et s'il avait été programmé pour assurer une descendance au cas où... sur le thème "Je suis la dernière femme sur Terre et quelqu'un frappe à la porte".
Cà, c'est un truc à la Robert F. Young. S'il a traité le sujet (?) je suis sûr qu'il l'a fait avec une pudeur infinie.

...pudeur infinie que n'a pas retenu Paul Gillon pour son cycle BD de "La survivante"

		Citation : Les robots sexuels vont-ils tuer Meetic..?

Ah, si Asimov était encore de ce monde, n'aurait t'il pas dégainé ses Trois Lois de la Robotique..? Peut-être, lui aussi, a t'il déjà abordé le rivage de ce thème délicat..? Mais mes souvenirs de "Les Robots" et ses satellites ne me remontent rien tant ils sont lointains.

Encore que l'indice visuel suivant me laisse à penser qu'Asimov y a pensé..!

Olivier:

		Citation : Dorémieux

Sur le thème il était inévitable qu'il apparaisse.
La nouvelle semble issue de "Couloirs sans issue". Je ne l'ai pas. Dommage.

Sur cults3d.com, il est possible de télécharger des fichiers pour les imprimantes 3D.
Entre les figurines starwars et les portes outils d'atelier, ils ont un chapitre intitulé "coquin" qui ravira entre autre, la gent féminine esseulée. Dans ces conditions on peut tout imaginer.
Ce qui me gène le plus en fait, dans ce titre, c'est qu'implicitement la concurrence est mortelle. Si un jour meetic casse sa pipe, ce sera la faute à un modèle économique à la con.
J'aurais préféré: "Les robots sexuels vont-ils défoncer Meetic ?".

Ma lecture du cycle des robots étant plus fraiche, je confirme: il y a pensé, re-pensé, et écrit.
Notamment cette nouvelle dans "Un défilé de Robot" qui revient très souvent en illustration de ce recueil, "Satisfaction garantie". Pour tester un robot humanoïde, un ingénieur le laisse à la maison... pour voir la réactions des humains je crois. Le robot refait la décoration intérieure (oui oui) et la femme de l'ingénieur commence à l'apprécier. En l'occurence, à la fin de la nouvelle le robot l'embrasse de lui-même, parce qu'elle souhaitait en mettre plein la vue à ses amies et afficher un amant magnifique.
Et quelques tomes plus tard, dans les Robots de l'Aube, le pauvre Jander ("jumeau" de Daneel) avant d'avoir le cerveau robloqué avait été choisi comme amant par Gladia, et c'était parfaitement assumé. Elijah a même un temps pensé que c'était pour ça qu'il avait robloqué.
Sinon, on peut parler d'Hari Seldon et de Dors, pour ceux qui ont lu les prequels de Fondation.

Robot ménager fait femme : "Helen O’Loy" de Lester del Rey.
Femmes faites robots ménagers : "Les Femmes de Stepford" d'Ira Levin.

Et le cinéma exploite aussi le filon car il faut bien ajouter de la romance ou un aspect plus sulfureux aux histoires originales.
On peut penser à Blade Runner ou AI.

Et songez au troublant robot de Métropolis, au charisme hypersexué propre à soulever les foules (la libido comme libération ?).

Et je pense immédiatement à L'I.A. et son double (Evolution's Darling) de Scott Westerfeld, où l'union charnelle permet à une intelligence artificielle incarnée dans un corps robotique d'accéder à la conscience. Une singularité moite, en quelque sorte.