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Le mot du mois de juin


  Sujet proposé le 06/06/2008 à 18h13 par Leo
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bruss

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08/05/2007
2888 messages
RE : Le mot du mois de juin 09/06/2008 à 15h28  
Pas folle la guèpe...Tout le portrait d une fine mouche....tiré du livre sauter du coq a l ane
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fabieng

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27/03/2006
717 messages
RE : Le mot du mois de juin 14/06/2008 à 20h06  
Signature de fabieng tiens si j'allais faire un tour sur "Amazing Monday" ?
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morca

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27/04/2004
5844 messages
RE : Le mot du mois de juin 15/06/2008 à 01h30  
Ouais, cool ^^ !
Signature de morca C'est pas vrai, je ne suis pas misanthrope. La preuve, j'ai des amis humains.
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Bull

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16/04/2006
1657 messages
RE : Le mot du mois de juin 15/06/2008 à 15h53  
Super !
Signature de Bull Je ne dis pas que ce n'est pas injuste, mais je dis que cela soulage.
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morca

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27/04/2004
5844 messages
RE : Le mot du mois de juin 15/06/2008 à 22h10  
La guêpe venait de traverser la ville à vive allure. Elle approchait maintenant du périphérique - une zone sensible. La circulation était dense. Un calcul rapide lui fit prendre l'option la plus simple : filer droit. Elle prit vitesse et hauteur pour éviter d'être happée par l'aspiration créée par le passage des véhicules. Ce ne fut pas suffisant. Un instant, tout ne fut plus que couleurs et bruits, une vraie spirale infernale. Par miracle, la guêpe réussit à se rétablir et se posa, tant bien que mal, sur le rail de sécurité central. Elle aperçut alors ce qui avait failli mettre un point final à sa course : un transport lourd, qui s'éloignait désormais à grande vitesse.
Une inspection rapide lui apprit que deux crochets maintenant l'aile postérieure gauche à l'antérieur avaient cédés, déchirant les membranes.
Pas assez pour l'empêcher de continuer.
Pour traverser la deuxième portion de voie, elle fut plus circonspecte : suivant le rail central jusqu'à un point surplombant l'autoroute, elle s'offrit un observatoire qui lui permettrait de...
Maintenant !
Elle traversa cette fois sans dommage. Elle s'était écartée de son trajet initial et recalcula rapidement sa nouvelle route.
En quelques minutes seulement, fendant l'air, elle arriva en vue d'un bâtiment, construit dans une cuvette. La zone était ceinturée de grillage électrifié, trop haut pour le survoler. Le temps perdu lors de la traversée de la voie rapide ne permettait pas de chercher une solution alternative. Elle fonça droit sur le grillage, espérant ne pas en effleurer le maillage meurtrier. Un quart de seconde, elle replia ses ailes et passa le barrage sans encombre, pour reprendre son parcours.
Elle s'infiltra dans les interstices d'une bouche d'aération, suivit le conduit, quelque peu ballotée par les mouvements d'air. Passer les grands ventilateurs fut un jeu d'enfant.
Dans la grande salle, nul ne prêta attention à l'insecte qui fila droit sur une structure fuselée, y repéra une ouverture infime - mais pas pour elle - et s'y engouffra.
Il faisait chaud soudain. Dans l'obscurité, la guêpe poursuivit sa marche entêtée. Elle parcourut un dédale de tuyaux et de câblages pour arriver à une carte électronique de belle dimension. Sans hésitation, elle se dirigea en un point précis de la plaque : un élément rectangulaire surmonté d'une pièce plastique convexe. La guêpe y enfonça son dard.
Prêt de l'élément ainsi agressé, figurait une inscription dont la guêpe n'avait cure : "Reset".
Puis elle attendit.
L'insecte ignorait qu'à quelques secondes près, des milliers de guêpes avaient effectué une mission similaire et restaient désormais, elles aussi, immobiles.
Revenue à la configuration d'usine, la pièce électronique perturberait le fonctionnement de l'engin dans son ensemble pendant quelques heures. Les missiles resteraient dans leurs silos le temps nécessaire. Il n'y aurait pas de riposte. Inutile pour les guêpes de rentrer à leur base : elles n'en auraient, dans tous les cas, pas le temps.
Signature de morca C'est pas vrai, je ne suis pas misanthrope. La preuve, j'ai des amis humains.
dernière édition : 15/06/2008 à 22h15   Consulter le profil de morca  Envoyer un message privé à morca  Visiter le site de morca  
E-Traym

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12/10/2006
277 messages
RE : Le mot du mois de juin 16/06/2008 à 10h26  
Il vit sous terre en compagnie des taupes, est myope et pétomane.
Je le nomme Onomatopéman ou Homonomataupe selon mon humeur, britannique ou gauloise.
C’est une espèce rare d’individu velu à la forme indistincte, changeante, qui creuse des tranchées dans les forêts magiques du nord-est de mon esprit. Il s’exprime étrangement, articule mal et mange des mots.
Il est agaçant.
Je l’ai aperçu ce matin alors que je roulais sur l’autoroute A4 en direction de Paris.
Il était dans mon champ de vision, légèrement à gauche en haut du pare-brise.
Il me fit un petit « prout » pour éveiller mon attention auquel je répondis par un « grrrr » d’agacement.

— Dis donc E-Traym, tu p’rais s’rire ! Oumf, oumf oumffffff….
— Laisse-moi tranquille Homono ! Je conduis et je n’ai aucune envie d’entendre une fois de plus tes histoires à dormir debout !
— Rôôôô l’aut… S’la joue sérieux ! Allez… T’prendras bien n’cup’tion c’rébral p’dant c’temps d’bouchon ?
— Merdeuhhhh ! Fous-moi la paix j’te dis ! Tu vas me faire emboutir la voiture là ! Devant ! Chié !
— T’connais l’récit d’ce pauv’ hom’papillon qu’était am’reux c’te m’chante fille guêpe ?
— J’veux pas l’entendre ! bzzzz… bzzzz ! Ca va me foutre le bourdon je sens !
— ‘lez, ç’va t’détendre…

Et, sans se soucier de moi, il commença tout en pétant, à me débiter ceci :

« Prouttttt, fouiiiiit…— odeur nauséabonde dans la voiture —
Dans la natur’, y’a des spécimens étranges, de drôles de choses ailées.
Rar’ment vu c’là j’dois dir’… Et p’rtant l’histoir’ q’j’vais t’conter E-Trrr, est véritab’…

La voici traduite en langage courant…

Dans un jardin verdoyant et peuplé de couleurs fleuries, peu avant l’aube, voletait un papillon.
C’était un Acherontia atropos plus connu sous le nom de Sphinx tête de mort.
Ses sens avaient été alertés par le bzzzz bzzzz fort sonore de quelques guêpes bourdonnant non loin de là.
« Shhhruupppp » pensa t-il, « Du bon miel dans ce coin-ci… Je vais après quelques coups d’ailes, je sens, me gaver… ».
Le gros lépidoptère gourmand, croyant sincèrement que les guêpes faisaient du miel, papillonna quelques centaines de mètres et tournoya autour d’un nid vrombissant. Il se posa sur une branche d’un chêne-liège, non loin d’une Polyste hébraeus ou hyménoptère… ou guêpe… pour ceux qui comme moi je le précise, n’entendent rien aux termes entomologistes.
Celle-ci se lamentait, triste, comme à l’habitude :
« Bouzzzz… bouzzzzz ! Que je suis malheureuse ! Bouzzzz… Bouzzziiiiibouzzzzz ! Que depuis trop longtemps seule je suis ! Bvvvvvvzzzzz… Bvzzzz . »
Voyant cet imposant mâle tatoué d’un crâne d’humain mort sur son dos, la belle guéguêpe jaune et noire interrompit sa complainte :

— Salut mon joli, j’t’ai jamais vu dans le coin… Tu cherches quelquechose… ou quelqu’un ?
— B’jour, j’m’pelle Sfounx ! J’viens pour l’miel des b’seilles. J’ai l’droâââ ! J’suis h’bilité ! J’crains pas l’veûûnin !

Taille34, car c’est ainsi qu’elle s’était surnommée, s’approcha de celui qu’elle prenait déjà pour un beau musclé décérébré et, en lui roulant ses grands yeux globuleux, elle dodelina de la tête.

— Dis-moi que j’te plais beau parleur.
— Ben vous m’plaîtes bin beaucoup hein, mais j’ai faim. Z’êtes une femelle ?
— Quelle question ! Bien sûr… Je suis une lépidoptère de la famille des Sphingidés… Ca te parle peut-être ?

Elle se moquait, bien évidemment, vous l’avez compris.
Ce pauvre Sfounx était un pur bêta, le bêta-crétin de service.
Il tomba dans le panneau.

— Sphingidés ? C’m’ f’mille ! On s’accouple alors ?
— Pas de problème mon lapin… Ferme les yeux s’il te plaît…

Et elle le dévora en commençant par la tête.
Ses mandibules cliquetaient en clac, schclic, schloc et à midi, Taille34 repue, s’endormit sur sa branche.

SCHBOUM !

Je venais d’emboutir la voiture devant moi.
La porte du véhicule qui me précédait s’ouvrit violemment et un individu au corps massif s’en extirpa.
Il claqua violemment la portière et se dirigea vers moi.
Onomatopéman se volatilisa et je sortis de ma torpeur.
Ensuite, un poing traversa le pare-brise et s’abattit violemment sur mon visage.
Et enfin, je vis des papillons, des guêpes en fleurs et des chenilles dévorant des feuilles tendres.
J’entendis une voix :

— Dis donc E-Traym, tu p’rais s’rire ! Oumf, oumf oumffffff…
— Encore toi Homono ? Tu crois pas que t’as fait assez de dégâts aujourd’hui ?
— Rôôôô l’aut… S’la joue relou ! Allez… T’prendras bien n’cup’tion c’rébral p’dant c’temps d’bulance ?

PIPOPEP… PIPOPEP… PIPOPEP… PIPOPEP

TUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUT

Après, je suis mort.


     
morca

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27/04/2004
5844 messages
RE : Le mot du mois de juin 24/06/2008 à 04h23  
L'INVASION DES GUEPES GEANTES
Bon sang où est la typo "thriller" ? ^^

Edward saisit la .22 qui sommeillait sur le siège arrière puis sortit de la Ford A en maugréant. La voiture - acquise quelques semaines plus tôt - allait bientôt rendre l'âme. Il épousseta son Perfecto, claqua la portière et ferma les yeux.
Rien, pas un bruit.
Il scruta les alentours. Tout n'était que ruines. Ca et là, gisaient les formes tordues et caricaturales de ce qui avaient été des êtres humains. Sans doute certains étaient d'anciennes connaissances. Il ne tenait pas à le vérifier. Et puis, là-bas, le cadavre d'une guêpe. Il s'en approcha.
"Ils en ont quand même eu au moins une", s'exclama-t-il. Il ausculta l'insecte. Mort d'une balle dans le crâne. "Dit-on "crâne" pour les guêpes ? demanda-t-il à la forme recroquevillée. Dit-on "cadavre" seulement, même quand ça fait cette taille..."
Il resta un instant immobile, examinant la question, puis conclut en crachant rageusement sur le monstre.
D'une poche, il extirpa une boite métallique. Un balle, une balle et une .22, c'était là son seul arsenal. Cela lui suffirait pourtant, du moins l'espérait-il.


Les guêpes géantes étaient apparues soudainement. Nul ne pouvait expliquer ce phénomène. Au début, les théories allaient bon train : évolution soudaine mais naturelle, espèce venue des profondeurs de la terre, mutation causée par les essais nucléaires. Puis, au fur et à mesure de l'invasion, le silence se fit. La paralysie gagnait le pays comme dans un corps un poison distillé. Les journaux ne parurent plus. Les radios se turent.
Les guêpes dévastaient les villes à une vitesse effrayante. Une véritable armée, relativement peu nombreuse, mais rapide, souple, intelligente, et mue comme par un sixième sens. L'homme ne semblait pas pour elle une simple proie, mais un ennemi qu'elles s'acharnaient à faire disparaître avec un génie inexplicable.
Où était l'armée aujourd'hui ? Où étaient les avions, les chars ?
Edward n'osait allait plus loin dans ces réflexions, de peur de verser dans le cynisme. Il préférait agir : il avait, lui, une théorie précise quant à l'origine de ces insectes. Il n'avait, pourtant, même pas tenté de l'exposer. Qui l'aurait cru ?
Quand il appris que cette ville avait été la première a tomber - il y avait quelques incertitudes sur ce point - il comprit. Non pas clairement, mais l'idée s'insinua. Après maintes réflexions, cette idée, qui lui avait semblé de prime abord fantasmagorique, se développa, se compléta, s'argumenta, pour finalement devenir une idée fixe. Oui, il savait d'où venait les guêpes. Il le savait même très précisément.

Il s'engouffra dans une ruelle sombre, marchant jusqu'à une demeure familière. C'était là qu'habitait son vieil ami, Max Powell. La maison était dans un triste état. Il n'eût pas à pousser de porte pour y pénétrer. Tout en avançant dans le hall d'entrée, il rassembla ses souvenirs. Il fallait passer sous l'escalier qui montait au premier. Là, une porte menait à l'atelier. Défoncée également. Il approcha avec précaution, tous les sens en alerte.
L'atelier baignait dans une atmosphère étrange, causée par un brouillard léger qui prenait corps sous l'effet d'une lumière pourpre. Edward arma sa Model 57 puis pénétra les vapeurs surnaturelles. C'était bien ça.

En face de lui, à même le mur, une simple porte, ouverte. Simple - en apparence.
Edward s'approcha lentement. A chaque pas, l'émotion qui le traversait allait crescendo. Là, de l'autre côté de la porte, était un autre monde. Une grande prairie d'herbes folles agitées par le vent, ondoyante, une marée végétale dont les vagues se fracassaient sur les racines d'immenses chênes rouges. Le spectacle courrait jusqu'à l'horizon, où se couchait un soleil rougeoyant. Edward laissa échapper un cri de stupeur. Là-bas, au loin, une immense construction, rivalisant avec les plus hautes architectures humaines : un nid démesuré, bourdonnant d'activité. Immédiatement, Edward reprit contact avec la réalité et, fébrilement, referma la porte. Voilà, se dit-il, une bonne chose de faite. Il s'adossa à la porte et, comme épuisé, se laissa glisser jusqu'au sol. Là, son regard perdu dans le brouillard s'embruma en retour.

Il se souvint du temps où lui et Max, habitant tout deux cette même rue, passaient des soirées, des nuits entières à parler de leurs études. Edward, étudiant laborieusement la chimie, ne comprenait pas tout ce que disait Max. Mais il aimait son énergie et son imagination sans limite. Max, qui lui excellait en physique, avait un dada : le voyage dans le temps. Edward l'écoutait des heures durant imaginer les théories les plus farfelues sur le sujet. Tous les mois, c'en était une nouvelle. Puis, un jour, il avait fallu se séparer : l'esprit de Max se viciait. Sa marotte devenait une manie pure. Il devenait impossible de le côtoyer tant son humeur était exécrable, la passion rongeant son cerveau tel le ver une viande avariée. Il finit par être renvoyé de la faculté. Edward avait essayé de le soutenir, plus que quiconque, mais la tâche était trop lourde. Par le hasard des rencontres, la General Motors lui fit de l'oeil. Pragmatique, il abandonna ses études pour intégrer une équipe qui travaillait sur un nouveau système réfrigérant. Ils allaient déposer le brevet quand les guêpes apparurent.
Il n'eut plus de nouvelle de Max. Celui-ci était apparemment allé jusqu'au bout de sa folie. Au-delà, donc, de la théorie. Et il en était mort, tout l'indiquait.

Le visage d'Edward s'assombrit, se rappelant l'action funeste qu'il devait commettre : Max devait mourir encore une fois, il le fallait. Rien d'autre ne pourrait entraver l'inéluctable dégradation de cette âme gauchie vers la folie et son résultat tragique. Résolu, il reporta son attention sur la machine.
Il n'était pas besoin d'avoir fait des études pour en décrypter le fonctionnement. Près du montant droit de la porte était fixé un boîtier de taille respectable.Celui-ci comportait une série de roues dentelées en cuivre, frappées de chiffres dans l'ordre numérique. Sur le dessus, une sorte de levier. Le tout ressemblait vaguement à un bandit manchot, dont le contenu réel importait peu. Les roues dentelées permettaient bien sûr de définir une date. Le levier devait amorcer le mécanisme. Cette dernière hypothèse serait facile à vérifier.
Edward chercha une date à inscrire. Juste avant l'arrivée des guêpes sans doute. Mais toute attente augmentant l'incertitude quant à la réussite de l'opération, il fallait que Max soit là. Edward se souvint alors de son vingt-cinquième anniversaire. Où plutôt, il ne s'en souvint pas : l'alcool à haute dose provoque des effets que même un chimiste ne peut saisir. Max était présent ce soir-là. Il ne dormirait pas seulement : son état devait friser le coma éthylique. C'était bien le meilleur moment.
Edward régla la machine, abaissa le levier, puis saisit la poignée. La porte s'ouvrit sur la rue silencieuse et déserte. Rien n'avait changé, sauf qu'il faisait nuit. Il franchit le seuil.


Il fallait faire le tour du pâté de maison pour se retrouver à nouveau devant la maison de Max. Cette fois, la porte était bien là. Heureusement, elle n'était pas fermé à clé. A pas de loup, Edward s'engouffra dans la demeure. Deux mètres et il stoppa, croyant percevoir un son rauque. Au bout de quelques secondes, il comprit : dans sa chambre, au premier étage, Max ronflait. Edward monta les premières marches, évitant tout bruit, puis, tétanisé, se figea.
IL était là.


Edward avait du sentir une présence au milieu même de son rêve éthylique car il s'éveilla à cet instant précis. Il vit une forme indistincte et bafouilla :
-"M...Max ?"
Puis, sa vue s'éclaircissant - tant bien que mal - il fut, lui aussi, saisi d'effroi. Il fallut plusieurs minutes aux Edward pour réagir.
-"C'est... mon dieu !"
Une minute encore.
-"Le voyage dans le temps" répondit laconiquement Edward.
Edward saisit les implications de la phrase. Du moins, en partie. Il essaya de se relever mais Edward pointa sur lui une arme.
-"Dans ton état, tu vas chuter et réveiller tout le quartier. Ne bouge pas".
-"Pourquoi ?" demanda Edward.
Edward sentit sa gorge se nouer. D'une voix étranglée, il dit :
-"Je vais tuer Max".
-"Tu es fou !" cria Edward. Il voulut poursuivre mais le canon de sa Winchester le rappela à plus de discrétion. "Je suis fou" conclut-il dans un souffle, le visage dans les mains.
Edward eut un sourire amer et répliqua :
-"T'adresses-tu à toi-même ?"
Il releva la tête et prenant appui sur la rampe, tenta de se mettre debout.
-"Je ne te laissera pas faire"
D'une poussée du canon de la .22, il s'obligea à se rasseoir.
-"Espères-tu me faire peur ? lâcha-t-il ironiquement. Si tu me tue, tu te tues aussi."
-"Je crois que je meurs dans tous les cas." annonça-t-il froidement. "Ecoute. Cela te dépasse. Je t'en prie, crois-moi. C'est la seule solution."
Edward vit une larme couler sur son visage éteint. Il crût. Abattu, il se ramassa, prenant une position quasi-foetale, laissant le passage à son double. Celui-ci hésita, puis reprit la montée des marches. Dans son dos, il s'entendit confier d'un ton clair :
-"J'espère que je le ferai sans le faire souffrir."
-"J'espère bien que tu n'auras pas à le faire" se répondit-il. Puis il grimpa jusqu'au palier. La porte de la chambre de Max était ouverte. En toute autre situation, le ronflement grotesque aurait déclenché l'hilarité. Il entra sans craindre de réveiller sa victime, approcha le canon de l'arme du crâne du dormeur et appliqua son doigt sur la gâchette. Oui, il le fallait. Il se rappela les guêpes, les morts, la destruction. Il imagina le nouveau futur qui allait se dessiner. L'humanité poursuivrait sa route sans obstacle. Elle entrerait fière et volontaire dans les années 30. Progrès et prospérité.
Il appuya sur la détente.

Il était toujours là.
Cela ne collait pas. Edward pensait qu'en tuant Max, le futur disparaîtrait. Pas de machine, donc pas de guêpes, pas de morts, et partant pas d'Edward, pas celui-là en tout cas, pas lui-même. Mais il était toujours là. Ca n'avait pas fonctionné.
Pourquoi ? Il tenta vainement de penser et repenser les scénarios, il n'y arrivait pas. La tension était trop forte. Le corps de Max était là, le crâne encore fumant. Ce crâne qui contenait sans doute toutes les explications. Il frappa de la crosse le corps mou et cria : "Je ne comprends pas ! Je ne comprends pas !", puis, furieux, descendit les marches quatre à quatre bousculant l'autre Edward sans lui prêter plus d'attention.
La porte, qui avait-il derrière la porte ? En bas de l'escalier, il obliqua vers l'atelier, puis se ravisa. Non, la porte n'était pas encore là. Elle ne donnait que dehors. L'entrée menait à l'extérieur, la sortie à l'intérieur. Il rejoignit la rue et courut à en perdre haleine. A peine s'entendit-il s'interpeller lui-même : "Edward ! Edward !" En quelques secondes, il contourna le pâté de maisons, desquelles s'échappaient des appels, des jappements : le coup de feu avait réveillé le voisinage. Et, au dernier détour, il s'arrêta net.
Une guêpe sortait de l'atelier futur de Max. Deux autres étaient déjà dans la rue présente. Elle l'avait remarqué.
L'attendaient-elles ?
Il pointa l'arme vers les tueuses.
Ce n'est que lorsque la première guêpe fondit sur lui qu'il se souvint : il n'avait jamais eu qu'une balle.

heu... fin ^^

Bon, alors :
1. Désolé pour je sais plus qui qui disait que c'était dur à lire quand c'était long
2. Désolé parce qu'à l'heure qu'il est, je vais pas me poser la question de la cohérence de ce truc :P
3. Si quelqu'un lit, alors, le jeu : en quelle année commence l'histoire, hein ???

M****, il est temps d'aller me coucher... ^^
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dernière édition : 24/06/2008 à 05h18   Consulter le profil de morca  Envoyer un message privé à morca  Visiter le site de morca  
morca

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27/04/2004
5844 messages
RE : Le mot du mois de juin 28/06/2008 à 12h34  
Bon, dédicace spécial Bull ^^, crayonné du matin, coin-coin.

Nantes, le 26 Juin
Objet : projet Comics

Cher Mr Stanley Martin Lieber,
J'ai pour vous un projet super ! En fait, j'ai eu l'idée tout seul, c'est une série de super-héros de SF !!!
Voilà, c'est sur une autre planète, y'a des humains qui sont dans une société où ils sont exploités, ça s'appelle la ruche, ils ont tous des costumes comme des bagnards !!! (super idée, non ?)
Mais venue de la terre, une fille avec des super-pouvoirs va les libérer, c'est "La Guêpe" !!!
Ca tue trop sa race, tu vas voir, voilà un dessin dessous...
Merci de me dire quand on pourra éditer. Par contre, à moins de m'aider pour le voyage, je ne pourrais pas faire la promo aux USA.
Morca
(PS : elle a des super-pouvoirs car, petite, elle avait été attaqué par tout un nid de guêpe, et hop, le coma. Mais la dose de poison des guêpes, ça l'avait transformée)

Tu pourras trouver d'autres dessins ci-joint, avec tous les détails...

New-York, le 28 juin
Objet : votre projet
Cher Mr Morca,
j'ai bien reçu votre dossier... c'est, comment dire... spécial.
Je ne crois pas qu'on puisse éditer ça, je suis désolé, vous comprenez... Ce n'est pas que c'est mal, mais...
Et puis, tenez : le fait que les dards de votre héroïne soient expulsés au niveau de son... fondement - pour ne pas utiliser les termes du dossier - ça ne va pas, vous voyez ?
Enfin, c'est-à-dire... elle doit se retourner, alors elle est trop exposée quand elle attaque, c'est contradictoire, ça ne marche pas... D'accord ?
Je suis sûr que vous serez d'accord.
Je vous prie de croire, monsieur, dans mes encouragements les plus... empathiques.
Stan Lee

Suite dans le prochain épisode...
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dernière édition : 28/06/2008 à 12h37   Consulter le profil de morca  Envoyer un message privé à morca  Visiter le site de morca  
Gracie

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05/10/2004
1857 messages
RE : Le mot du mois de juin 28/06/2008 à 13h13  
:-))
Morca>> J'adore !
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fabieng

Inscrit le :
27/03/2006
717 messages
RE : Le mot du mois de juin 28/06/2008 à 14h30  
et bé voilà c'était pas si compliqué ! (tu vois que c'est bien juste au crayon...)
Signature de fabieng tiens si j'allais faire un tour sur "Amazing Monday" ?
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