La mort..? Et après..?

Pour une autre variation sur le mythe d’Orphée, j'avais apprécié Ortog et les ténèbres de Kurt Steiner:

« Après une héroïque mission dans l'espace, Ortog, le jeune Chevalier-Naute, est revenu sur la Terre. Mais soudain sa victoire, son triomphe lui apparaissent dérisoires : Kalla Karella, sa fiancée, est morte en son absence.
Désormais il n'a plus qu'un but : retrouver sa bien-aimée dans l'au-delà, l'en arracher peut-être, ou la rejoindre dans la mort.
Or, en ce XXXe siècle, les hommes ont construit une nécronef capable, croit-on, de braver le Temps et l'Espace. Ortog en sera le premier navigateur.
Dédoublé, à la fois vivant et inanimé, il va s'enfoncer dans le royaume des morts, traversant les cercles infernaux du feu, du poison, de la démence, pour atteindre enfin un labyrinthe à quatre dimensions.
Nouvel Orphée que rien n'arrête, Ortog y pénètre... »

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		lacroute : Tous les romans/nouvelles où le temps se déroule à l'envers pour un individu, une poignée, voir l'humanité toute entière... de la mort vers la naissance.

Sur le thème, j’ai beau n’avoir pas lu le roman de Philip K. Dick, À rebrousse temps, j’en garde un souvenir marquant de par cette illustration de couverture signée Tibor Csernus :

		Citation : j’ai beau n’avoir pas lu le roman de Philip K. Dick, À rebrousse temps

C'est très mauvais dans mon souvenir... J'allais dire avec un peu de provoc' comme beaucoup de romans de PK Dick, mais celui-là est spécialement mauvais IIRC... Et pourtant PK Dick est un de mes auteurs de SF préférés, mais il faut bien reconnaître qu'il a fait beaucoup de daubes (en romans, car en nouvelles il est toujours ou presque entre très bon et génial...)

Et celui qui, dans le ventre de sa soeur, n'est ni mort ni vraiment vivant...Bill Keller dans Dr Bloodmoney.

Si j'avais effectivement pensé à "A Rebrousse-temps" 3 posts plus haut, j'avoue ne l'avoir jamais lu.
C'est marrant, il n'apparait pas vraiment, au lu de la communauté SF, comme un des vrais ratages de l'auteur. Pas dans le meilleur de l'auteur mais toujours pas au niveau de quelques ouvrages qui étaient parus au "Masque SF"
Il m'a, par contre, toujours tenté. J'aime bien cette idée de temps qui se renverse, se retourne comme un gant. Va falloir que je m'y mette pour amener mon grain.

		Jim : Pour enchaîner sur vos belles citations, des premières phrases de nouvelles. De Le Styx coule à l'envers de Dan Simmons : "J'aimais beaucoup ma mère. Après son enterrement, après que l'on eut descendu le cercueil, la famille rentra à la maison pour attendre son retour." De La maladie des entêtés de Robert Bloch : "Le lendemain de sa mort, Grandpa est descendu prendre son petit déjeuner. Pour une surprise, c'était une surprise."

Dans la même idée, il y a la nouvelle Le Styx de Georges-Olivier Châteaureynaud. Je reprend le pitch qu'avait fait vda sur un autre fil : Le personnage principal apprend sa mort lors d'une visite à son médecin, puis se rend chez un (ici une) croquemort afin d'organiser ses obsèques.

Dans une tonalité très différente, il y a l'extraordinaire nouvelle d'Akira Yoshimura dont seul le titre La Jeune fille suppliciée sur une étagère peut donner des sueurs froides. Après son décès, la jeune fille continue de voir ce qu'il advient de son corps vendu à la science.

Dans le recueil Les soldats de la mer d'Ada et Yves Rémy, la nouvelle Mon Lieutenant, ne prendrez-vous jamais vos quartiers d'hiver ? est également une très brillante nouvelle sur le thème du revenant qui offre de l'action et une belle débâcle. Le recueil est excellent de bout en bout.

		Citation : Dans le recueil Les soldats de la mer d'Ada et Yves Rémy, la nouvelle Mon Lieutenant, ne prendrez-vous jamais vos quartiers d'hiver ? est également une très brillante nouvelle sur le thème du revenant qui offre de l'action et une belle débâcle.

Petite erreur qui n'a pas de conséquence sur le rattachement de cette nouvelle avec le sujet, mais j'ai confondu les nouvelles Celui qui se faisait appeler Schaeffer et Mon Lieutenant, ne prendrez-vous jamais vos quartiers d'hiver ? du même recueil d'Ada et Yves Rémy.

L'action et la débacle, c'est dans la nouvelle Schaeffer...

Cependant les deux nouvelles sont des variations sur le thème du revenant, de l'après mort...

Quant à Mon Lieutenant, ne prendrez-vous jamais vos quartiers d'hiver ?, c'est la première fois que je vois l'incipit de la nouvelle (les première lignes) être le prolongement du titre de la nouvelle. Autrement dit, le titre fait narrativement parti du récit.

Quant à l'idée de vaincre la mort évoquée plus haut, je pense à Dans la dèche au royaume enchanté de Cory Doctorow, dans lequel les gens effectuent des sauvegardes de leur vie à intervalles régulier pour pouvoir changer de corps au besoin... Ce qui donne qu'on vainc du même coup la maladie puisque le corps est une machine qu'on change au besoin, même pour un simple rhume (m'est avis qu'ils marchent avec les usines de retraitement des morts de Soleil vert, parenthèse personnelle qui n'a rien à voir avec l'histoire). Ainsi on obtient une société d'immortels qui n'ont pas pour autant vaincu en même temps les défauts des humains (vanité, cupidité - les deux étant liés puisque la monnaie dont on dispose se base sur la popularité. Ainsi, plus on a d'amis, plus on a d'argent - et non l'inverse... Mais je digresse un peu).
De même, il me semble qu'on peut se mettre en sommeil pour quelques centaines ou milliers d'années si l'envie - ou l'ennui - nous prend... Thème peu nouveau certes, mais toujours intéressant, nul ne sait comment sera la planète quelques milliers d'années après son endormissement - regardez La nuit des temps de Barjavel.

On peut se mettre aussi en sommeil pour des raisons de manque de place, entre autres ... sur ce thème voir Eterna de Simak, ou plus récemment Cryobun de McMaster Bujold