Hamilton - l'aube de la nuit

J'ai beaucoup entendu parler de ce long cycle SF-horreur, qui a ses fans et ses anti-fans.
Je voudrais juste savoir ce que vous en pensez.

Bonjour oman,
J'ai lu le cycle en entier chez Ailleurs et Demain et je dois dire que je suis assez partagé.
Coté positif, "l'aube de la nuit" est un space opera très très ambitieux.
L'arrière-plan (la civilisation humaine galactique éclatée en différents rameaux) est intéressant et bien dépeint (quoique pas franchement original), certains personnages sont attachants et Hamilton a un réel talent pour accrocher le lecteur. Si tu le commences, tu risques d'avoir du mal à t'arrêter.

Coté négatif, toute la partie "horreur", le retour d'outre-tombe des défunts-très-méchants-mais-c'est-pas-vraiment-leur-faute-les pauvres est, à mon humble avis, un parfait ratage. J'ai vraiment eu l'impression que l'auteur cherchait à personnifier une menace vraiment, mais alors vraiment, terrifiante et... qu'il n'y est pas parvenu. Le résultat est fumeux. Le problème, c'est que l'essentiel de l'histoire repose sur cette menace...

Coté négatif encore, ce bouquin est vraiment too much : trop de personnages, trop de théatres d'opérations, un héros trop fort, une héroïne trop touchante, etc.

Bref, au bout du compte, un space opera plutôt marquant, tout en angles (du très bon, suffisamment bon pour aller au bout en dépit du reste) et que je place à tout point de vue très en dessous des oeuvres de Banks ou de Varley.
A noter que je me suis réconcilié avec Hamilton à la lecture de "Dragon déchu", bien meilleur et (car ?) bien plus court, et d'une novella originale et assez bien foutue dans le recueil "Faux rêveur".

		Citation : Bref, au bout du compte, un space opera plutôt marquant, tout en angles (du très bon, suffisamment bon pour aller au bout en dépit du reste) et que je place à tout point de vue très en dessous des oeuvres de Banks ou de Varley.

Ah voilà, cette comparaison m'intéresse, car la culture est tres haut placée au panthéon de mes oeuvres SF. Et l'on compare parfois L'aube de la nuit à la culture, Dune, voire à Fondation.

		Citation : une héroïne trop touchante

... ;-)

Alors, vu mon pseudo, je dirais que je ne vais pas être objective sur ce coup là.

Personnellement, j'ai adoré ce cycle qui dépayse totalement.
Il est vrai que le retour des âmes de l'au-delà a de quoi surprendre et j'avoue que je n'ai pas pu m'empêcher de m'exclamer outrée : "mais qu'est-ce qu'il nous raconte ? des revenants ? il va pas nous faire avaler ça quand même ?" mais si, mais si, et en plus, passé ce moment de surprise dubitative (!) on se laisse prendre au jeu car l'affaire est rondement menée. Ca en devient presque (presque j'insiste) plausible dans le cadre de la SF. Il ne faut pas s'arrêter à la première impression de naïveté que peut dégager ce concept de revenant mais rentrer dans le délire de l'auteur et finalement c'est ce qui fait le coeur de l'intrigue et tout son intérêt.

Je dirais que ce qui m'a finalement laissé un petit arrière goût amer, c'est la fin qui, après ce long voyage se termine plutôt abruptement à mon avis.
Mais de tout manière, je recommande ce magnifique périple à tout amateur de space opéra et/ou à tout non amateur de space opéra...

Pour plus d'informations http://www.mauvaisgenres.com/laube_de_la_nuit.htm

Heu... comparer L'aube de la nuit à Dune ou à Fondation... pas vraiment. Vraiment pas même. J'ai beau chercher, à part le fait que l'histoire se déroule très très loin, dans très très longtemps, aucun point commun.
Comparer L'aube de la nuit et le cycle de la Culture... on est déjà plus proche. Ce sont tous les deux de vrais space op', de dimension galactique, bien spectaculaires comme on les aime.
Si on pousse la comparaison on s'aperçoit qu'on a en fait ici deux représentants des deux courants majeurs du space op' :
- L'aube de la nuit c'est plutot "la fantaisy dans l'espace" (la formule n'est pas de moi), le bon vieux space op' à la papa, baston et laser... même si la formule ne rend pas vraiment justice à Hamilton.
- Le cycle de la Culture est plus ambitieux. Certe, il y du souffle, on en prend plein les mirettes, mais l'oeuvre de Banks est (beaucoup) mieux construite/écrite, (beaucoup) plus ambitieuse. On peut la lire à plusieurs niveaux. Plus de fond en fait.

Je ne vois pas pourquoi on veut à tout prix comparer telle oeuvre à telle autre.

Je ne vois effectivement pas de comparaisons possibles (oui je sais on peut toujours en faire si on veut) entre Dune et L'Aube de la Nuit et je n'ai pas envie d'en faire. Les deux ont leurs qualités, leurs défauts et c'est ce qui en fait des oeuvres uniques. Je me régale en lisant ces bouquins et je suis contente qu'il en soit ainsi.

Par contre, c'est quoi le cycle de Culture ? tu peux me donner plus d'infos ? je ne connais pas.

Pour plus d'info sur le cycle de la culture de Iain M. Banks :
http://www.cafardcosmique.com/auteur/banks.html

Compte parmi ce qui s'est fait de mieux en SF (et oui, carrément) ces dernières années si l'on n'est pas allergique au space opéra.
Et si on est allergique au space opéra, l'occasion de changer d'avis.

Vraiment très très bon.

J'ai honte de mon inCulture... ;))
Merci !

C'est un plaisir.
Je t'envie. Si tu as aimé Hamilton, tu vas surement ADORER Banks.

Au cas ou ce serait encore nécessaire (...), je précise que je ne suis pas très objectif. Tout comme oman, je place tout le cycle de la Culture très haut dans mon panthéon SF personnel.

L'aube de la nuit est un roman tout à fait divertissant, mais malheureusement un peu trop long, stéréotypé et d'une profondeur inexistante. De l'action, du sexe, un univers assez tripant et un talent indéniable pour décrire les scènes de bataille. A mon avis, absolument rien à voir avec du Banks, qui détourne les codes du space opera avec un regard mi-critique mi-amusé, à mille lieues des personnages assez caricaturaux de Hamilton. Mais pour le décorum, il est vrai que ces deux univers peuvent paraître assez proches (mais uniquement en apparence). Banks, c'est quand même largement plus subtil.

C'est en gros du bon vieux space-op' à la papa matiné d'un chouilla de cliché à la Bordage, avec pour faire original des morts-vivants à la place des ET.
Réhaussez le tout d'un souffle épique façon Tolkien, et vous avez le cycle.

J'ai bien réusmé ?