Blabla 17

Alors, là, j'ai besoin qu'on me rassure sérieux...
Maintes fois ai-je entendu dire que Babel 17 était un incontournable de la sf, un merveilleux livre traitant du langage...
Je viens de terminer la deuxième partie.
Et je sens que si ça continue je vais laisser tomber...
1. Le langage : bin pour l'instant, j'en entends pas beaucoup parler, si je puis me permettre. Quelques notes par-ci par-là, mais pas plus...
2. Par contre, beaucoup de blabla, dont j'ai l'impression qu'il comble plus qu'autre chose, parfois à grand coup de cliché (ah, la scène du recrutement de l'équipage, dans un bouge mal famé, avec duel entre marins - pardon stellaires - et le pilote qui avale les p au lieu des r - oui mon ca'itaine, 'arfaitement mon ca'itaine. Ca fait peut-être rire l'Orphée noir, mais moi, bof, je m'ennuie). Et la visite de l'armement du Baron par Wong... pfff..
3. Un style - traduction bien sûr - que je juge brouillon, et qui me fait lâcher la lecture. Je dois reprendre souvent, car, par réflexe, j'ai sauté des paragraphes...

alors, pitié, dites-moi qu'après, il va y avoir un peu plus de réflexion sur le langage, comme promis, j'ai assez attendu, j'en ai marre, je vais m'enerver et bouffer le livre... (c'était pas une nouvelle, à la base ???)

j'avoue que je m'attendais un peu à un genre Hard sciences humaines - c'est mon premier delany - et je suis un peu chamboulé de me retrouver chez Barbe-rouge, ce qui n'est pas trop mon style...

Grand delaniophile devant l'éternel, je m'empresse de répondre.

Bien sûr, ce n'est pas un traité de linguistique, donc le langage est le sujet principal, mais comme souvent chez Delany (voir aussi Nova), le sujet principal est accompagné de beaucoup de thèmes différents, qui ont tendance aux yeux de certains à le noyer.
Le conseil que je te donne est de le lire en entier, car tu auras le fin mot de l'histoire.

Lire Delany, c'est avant tout se laisser porter par ce qu'il écrit. Et je trouve que ce roman est vraiment très bon, fin et intelligent, comme tu le verras si -je t'en prie, tu peux le faire, alors fais le !- tu le lis jusqu'à la fin.

ah ! Merci, je me sens mieux...

Je plussoie, ce qui n'étonnera personne, j'imagine ! Cela dit, Morca, la scène du "recrutement" de l'élément manquant de la triade ne t'a vraiment pas fait frissonner ?

bin, frisonner, heu, pas trop...
j'ai peut-être gaspillé tout mon capital frisson ? c'est une question qui vaut ouverture que je vais sans doute faire de suite...
J'avoue que la rencontre Wong - général Forester, ou plutôt l'explication de la lecture des pensées par observation des réactions musculaires m'avait laissé légèrement dubitatif, même si, effectivement, le corps parle plus qu'on ne le voudrait, ou pense... mais c'est le passage du recrutement dans le bar qui m'avait un peu assommé - les poncifs du roman de pirates, le contrôleur "stable" - rampant dirait un aviateur - candide voire stupide etc... Du coup, un peu désarçonné, j'étais un peu sorti du livre...
Je me demandais pourquoi la triade devait être polygame. C'est en fouillant que j'ai vu - ah, c'était lui - la bisexualité revendiquée de l'auteur... Je comprends qu'il intègre ces thèmes dans son travail - si ça le travaille - et, pourquoi pas, qu'il offre une caricature des romans maritimes, avec le bon noir qui ne p'ononce pas les ', etc.
Ces éléments étaient pour moi soient inutiles, artificiels, soient nécessaires pour l'auteur mais mal "cimentés". Je me trompe peut-être.
En tout cas, le décrochage et la mise à distance n'aide pas au frisson...

Etonnant, les différences de lecture : je n'ai jamais rien vu de ce que tu as remarqué, bien qu'étant une fan de ce roman ! Dans la scène du bar, ce qui m'a fascinée, c'est la "lecture" du combat sur le corps de quelqu'un d'autre, par exemple (encore un langage, donc !).

Je ne dis pas du tout que les éléments que tu soulignes sont absents, au contraire c'est intéressant pour moi parce que tu sembles effectivement le lire "de + loin" que je ne le fais : moi, je m'y laisse couler en oubliant mon esprit critique, mais en me laissant porter par les images.

		Citation : Je me demandais pourquoi la triade devait être polygame. C'est en fouillant que j'ai vu - ah, c'était lui - la bisexualité revendiquée de l'auteur...

Il faut dire qu'à l'époque, Delany faisait ménage à 3 avec sa femme (incarnée dans le roman par la poétesse) et son amant à lui, à qui est dédié le roman.

Ce n'est pas non plus par hasard que le nom du vaisseau fait allusion à un poète français que l'auteur adore (et moi aussi, mais vous vous en foutez).

+1 (+ Verlaine).

Olivier, tu m'impressionnes ! Une véritable encyclopédie biographique des auteurs !

		Citation : Une véritable encyclopédie biographique des auteurs !

De ceux que j'apprécie.

Je n'ai rien à dire d'un Niven, d'un Heinlein ou d'un Vernor Vinge ni d'un Tolkien ou d'un Vance.

puisqu'on s'en fout, +1 sur rimbaud aussi...


:p