Barker : enfin !

Ravi je suis pour Book of blood qui semble prometteur;
par contre,pour The midnight meat train, la bande-annonce (quelques liens) m'a dissuadé...

Pour Midnight meat train, commentaires et critiques me rassurent un peu : je tenterai probablement le coup si le film passe près de chez moi...

Pour Book of blood, je reste optimiste après avoir vu la bande-annonce en anglais.
Et puis la nouvelle adaptée est courte (servant à encadrer les autres nouvelles du cycle, d'une manière proche de L'homme illustré de Ray Bradbury) et je pense plus propice à des développements et digressions.

Clive Barker.
Je n'ai vu aucun des films qu'il a réalisé ou scénarisé, ni lu un de ses livres.
Je pensais bien aller voir Midnight Meat Train mais, sans une attention particulière pour son producteur et scénariste...
Qui est-il?
Un maître de l'horreur et de l'épouvante, j'imagine... ?
Quel est le chemin de croix pour découvrir ce Barker?

		Citation : Je n'ai vu aucun des films qu'il a réalisé ou scénarisé, ni lu un de ses livres.

Du coup, je me sens moins seul. :)

J'ai vu le film, qui a été co-produit par Barker.
C'est vraiment excellent, fidèle à la nouvelle sans être littéral comme du Zach Snyder, une belle ambiance, glauque à souhait, avec ce petit fond lovecraftien que Barker a utilisé avec une grande subtilité.
Pour ce qui est des films de Barker, ils ont pris un coup de vieux, mais pour peu que l'on sache apprécier un film sans trop s'appesantir sur son kitsch.
Les remakes récents (de Massacre à la tronçonneuse à La dernière maison sur la gauche en passant par Zombie et La colline a des yeux tout en attendant avec anxiété Freddy) montrent quand même que c'est bien dans les vieux pots que l'on fait la meilleure soupe.

Pour lire Barker, les deux premiers Livre de sang donnent un bon aperçu du nouvelliste. Pour les romans, il y Sacrements, une oeuvre assez personnelle, mais surtout son magnus opus : Imajica. Le monsieur a un peu tendance à faire des pavés, qu'il délaye parfois un peu trop (Coldheart canyon parait-il).

merci Olivier.

		wiki : Imajica est un roman de fantasy de Clive Barker, paru en 1991. Clive Barker dit d'être inspiré de ses rêves pour écrire son roman. Il a mis quatorze mois à en écrire les 825 pages.

...de diou !
C'est normal que je ne sois pas tenté ?

Le problème, c'est que Barker a du mal à écrire des romans "normaux", de 250-300 pages.
Comme je l'ai écrit, il peu parfois se prendre les pieds dans le tapis, mais il garde quand même un souffle, et sait rendre fort agréable le long voyage qu'il nous propose.
Tu peux toujours essayer sa novella chez Bragelonne, Hellraiser, où l'auteur encore jeune pose les jalons de son oeuvre à venir. Ca a le mérite d'être un texte relativement court, qu'il adaptera ensuite au ciné.

De toute façon, il ne faut pas non plus se couper les cheveux en quatre : si un livre est ennuyeux, il ne faut pas avoir honte de ne pas aller jusqu'au bout. Je n'ai pas pu finir le troisième tome de Viriconium, et la seule question que je me pose n'est pas "Est-ce que j'ai raté quelque chose ?" mais "Commment ai-je pu endurer ce supplice aussi longtems ?!"

Jamais lu de Barker
Vu en son temps Hellraiser dans lequel je m'étais profondément ennuyé, un film d'horreur classique chiant comme la pluie (pléonasme) qui verse dans le grandguignol à la fin si ma mémoire est bonne.
M'a pas trop donné envie d'en voir-lire plus jusqu'à présent.

		Olivier : Pour lire Barker, les deux premiers Livre de sang donnent un bon aperçu du nouvelliste.

Je plussoie vigoureusement.
Quelques textes très puissants dans ces recueils
(et un hommage à Poe : Nouveaux assassinats dans la rue Morgue)
Coups d'essais, coups de maître... qui lui valurent d'être adoubé par Stephen King.
Bon, il est vrai que le King est prompt à user de la formule définitive à chaque nouveau coup de coeur, mais j'imagine que quand il déclare "J'ai vu le futur de l'horreur. son nom est Clive Barker", ça doit doit faire son petit effet en termes d'exposition...

		Olivier : Sacrements

Celui-ci est dans ma PAL.
les + : ses sujets m'intéressent, les échos sont très bons
Le - : plus de 700 pages




De ses films, je n'ai vu que Le maître des illusions et l'ai trouvé très mauvais (et très différent du texte d'origine : Les feux de la rampe)
J'ai par contre bien aimé certains aspects (ambiance, exposition) de Candyman, qu'il n'a pas réalisé.
J'ai tendance à penser que le meilleur de Barker au cinéma est à venir (en train de venir ?) au travers de films tournés par des cinéastes de métier.

Concernant Hellraiser, la novella et le film, je reprends ici quelques mots de la traductrice du texte, Mélanie Fazi :

"Hellraiser est à ce jour [avril 2008] le texte le plus difficile que j'ai eu à traduire, et j'en garde le sentiment très net de ne pas avoir été à la hauteur (mais comme d'hab, je suis mal placée pour juger du résultat).
...
J'avoue que j'ai été déçue par l'accueil plutôt tiède qui a été réservé au livre. J'ai lu ici et là que c'était "le brouillon du film", à lire "par curiosité". Alors que je trouve le texte cent fois supérieur à ce que Barker en a fait à l'écran. J'ai tenté de revoir le film quand je traduisais le livre et je ne suis pas allée au bout tellement ça a mal vieilli
...
Mais ce qui est frappant, quand on revoit le film, c'est que les Cénobites y apparaissent finalement très peu. Idem dans le texte, d'ailleurs. Je me demande si ce sont les suites (que je n'ai pas vues) qui ont imposé l'image de Pinhead. En tout cas, il est quasiment inexistant dans le premier film. Le design des Cénobites est grandiose, mais l'imagerie du film a méchamment vieilli, et pas seulement parce qu'elle est très marquée années 80 (et je ne parlerai pas de cette gourde de Kirsty qui devient dans le film une tête à claques typique du ciné hollywoodien des années 80 - je hais profondément ce que Barker en a fait dans son film)."

Je trouve que Mélanie Fazi a une analyse remarquable de par sa finesse et son acuité (à l'image de ses nouvelles).
Jim, toi qui aimes le fantastique, je pense que l'on peut faire d'intéressants rapprochements entre Barker et Ramsey Campbell qui, en plus d'être contemporains, peuvent parfois avoir des thématiques assez proches.
La nouvelle de Barker, à l'origine de ce topic, me fait parfois penser au texte des Territoires de l'inquiétude sur ce représentant en livres qui se retrouve confronté à des fanatiques religieux. On y retrouve un peu cette ambiance poisseuse, cet engourdissement dans une sorte d'irréalité cauchemardesque.