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« Je connaissais un couple.
Elle c’était une Weight-watcher addict.
Obnubilée par son poids ; et pourtant dieu sait qu’elle était svelte.
Lui était monteur en apesanteur d’ascenseurs cosmiques particuliers ; à une époque où afficher sa salle de bains à 560 kilomètres d’altitude était le comble du snobisme. Entendons nous bien, le reste de la maison restait au sol : la technologie ne pouvant mieux faire, question de poids.
Monsieur, à la demande de Madame, en construisit un à la verticale de la cheminée de leur petit pavillon de banlieue. Cà brinqueballait, çà tremblotait, grêle et légère structure métallique, comme sous le souffle du Mistral la patte d'un flamand rose endormi.
Eau chaude, eau froide, canalisations interminables accompagnant la cabine de monte. Le mitigeur, les sels de bains et le peignoir-éponge sponsorisé NASA : le tout au sommet en compagnie des onguents, des tubes dentifrice et des cotons-tige sous apesanteur. La salle de bains avait du gite, bâbord tribord, comme une vigie de galion pirate agitée par les vents cosmiques.
Et au pied de la baignoire sabot, un pèse-personne sur lequel était écrit « ELLE ».
Et tous les soirs, en post-ablutions immédiat, avant que madame ne se glisse enfin, au sortir de l'ascenseur, entre les draps matrimoniaux :
_« Chéri j’ai perdu 60 kilos en cinq minutes.. !
_"Super..! Bon, vas enlever ton scaphandre et te laver au robinet du jardin..!"
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