La forêt de cristal

J'ai moi aussi mis un certain temps à m'habituer à cette forme d'écriture.
De magnifiques descriptions, tel est mon souvenir.
En tous cas l'immersion dans cette foret pétrifiée est réussie : tout est vert et humide, on la voit, on y respire. Une grande réussite.
Deux autres romans de cet auteur sont de la même veine : Sécheresse et Le Monde englouti.

Je viens de le lire et c'est vraiment beau.

Mais pour l'écriture, j'avoue que pour ma part elle m'a presque détourné de l'histoire. Toujours est-il que ça n'a pas amoindri mon plaisir pour autant.

Pour ce qui est des dualités, je suis tout à fait d'accord, et je remarque qu'on les trouvait déjà de manière présente dans Le vent de nulle-part. Cette bipolarisation systématique semble conduire les romans catastrophes de Ballard.

Juste une petite précision sur:

		Citation : Première parution : 26/02/2001

Il me semble que la première année de parution en VF c'est 1967 (et je possède chez moi une version PdF seconde génération qui date de 1977)

		Citation : Il me semble que la première année de parution en VF c'est 1967 (et je possède chez moi une version PdF seconde génération qui date de 1977

oui.

Splendide, le fond comme à forme. Si on pourrait reprocher que les explications physiques voire une tentative de parabole à l'échelle de l’univers ne soient pas plus étayées, ce phénomène de cristallisation et de Doppelgänger fascinent. Court récit, avec une jungle comme je n’en ai jamais lu ni vu. (C’est à dire que je n’ai jamais vu de jungle ;)

Il te reste à lire le splendide Monde englouti et le clairvoyant Sécheresse.
Le vent de nulle-part est lui, dispensable.

		BdN : une jungle comme je n’en ai jamais lu ni vu.

Inoubliable, cette jungle de cristal.

Ma lecture remonte à loin mais je crois que je trouvai que les personnages manquaient un peu d'épaisseur... Bémol sans grande importance tant j'étais émerveillé par la force picturale et métaphysique du roman !

		Olivier : le splendide Monde englouti

Ça fait plaisir à lire. Car c'est le premier roman de SF que j'achetai et je lui garde une affection particulière.

Ces trois romans sont assez étonnants.
Le monde englouti est probablement celui qui est le plus proche du roman catastrophe à l'anglaise.
On y trouve toutefois des images marquantes, comme ces pôles transformés en mangroves moites et étouffantes.
Sécheresse est déjà plus ballardien, avec l'importance des images qui restent gravées dans la mémoire du lecteur. Et une vision de l'humanité qui anticipe déjà IGH.
Quand à La forêt de cristal c'est le ballardisme triomphant, qui revisite Conrad. Avec une sorte de dimension artistique (sculpturale) et poétique qui n'est pas sans échos avec les fameux sables ballardiens du premier tome de l'intégrale des nouvelles. On n'y trouve pas encore la folie et dégénérescence sanglante des dernières nouvelles.

		Jim : Ma lecture remonte à loin mais je crois que je trouvai que les personnages manquaient un peu d'épaisseur... Bémol sans grande importance

C’est un bémol que je partage. Surtout pour les Noirs dans cette histoire qui sont désignés par des qualificatifs restreints et superficiels « un noir », « un mulâtre » et n’auront ni l’ombre d’une parole, ni une once d’épaisseur, si ce n’est physique. Pas même un chouïa de libre arbitre malgré leur nombreuses apparitions. Quand en plus, la dualité noir blanc est mise au centre de l’histoire, je ne pense pas faire le bien-pensant en affirmant que - même sans l’intention - cette indifférence à ces personnages revêt une opinion... Malgré ça, la forêt brille par sa force évocatrice. Vivement le monde englouti ^^

Quelle est la traduction ?
Celle de Saunier ou celle, plus récente, de Michel Pagel ?