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Olivier

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L'employé

Jacques Sternberg


L'employé
Illustration : Siné
Première parution : 1958

 Pour la présente édition :

Editeur : Editions de Minuit

La critique du livre
Lire l'avis des internautes (2 réponses)

Quiconque a lu La cantatrice chauve d’Eugène Ionesco est bien en peine pour expliquer de quoi parle ce chef-d’œuvre.
Eh bien il en est de même avec L’employé de Jacques

Sternberg

, où l’on trouve aussi une cantatrice chauve d’ailleurs, qui apparait aussi furtivement que dans la pièce d’Eugène Ionesco.
Disons que nous sommes chez des espèces de pieuvres lovecraftiennes, sur une Terre fantasque, puisqu’en s’enfonçant dans les profondeurs des Philippines, on se retrouve du coté d’Auxerre : bon voyage !
Le voyage justement. Car on y voyage beaucoup, et même aux quatre coins de l’Univers, dans des planètes particulièrement délirantes, à vous faire passer Sheckley, Jouanne ou Bob Shaw pour de tristes sires.
Le délire est même le maître-mot de L’employé. On y perd en effet tous nos repères. Les personnages changent sans cesse, d’apparence comme de lieux, et il leur pousse même des visages au fond d’une dent, et des mains au bout des doigts. A plumes ou à écailles, ils finissent même par tout perdre. Tout perdre, et même leurs emplois d'employé. Emplois de gratte-papiers sans gloire, d’emballeurs et metteurs sous plis, comme pour mieux souligner l’absurdité de notre monde kafkaïen et de son fonctionnement. L’absurdité justement. Qu’est-ce qui est absurde finalement : notre monde ou le roman de

Sternberg

? Car à part l’amour, qu’est-ce qui a un sens ? Surtout si l’amour est aussi passionné qu’impossible, c'est à dire absurde...

Autant le dire tout net, il est impossible de raconter, de résumer L’employé.
L’employé est une véritable expérience, un trip hallucinant, dans lequel on ne peut que foncer tête baissée.
Bien sûr, les tenants d’une littérature orthodoxe avec un début, un milieu et une fin, et surtout une histoire cohérente entre les deux y seront pour leurs frais. Bien qu’il y ait une fin, époustouflante d’ailleurs, dans L’employé.
Par contre, si vous cherchez quelque chose de différent, d’audacieux, mais surtout de réussi, de fascinant même, L’employé est fait pour vous. En particulier si vous aimez le Volodine de Rituel du mépris et d'Alto solo.
L'employé est aussi une formidable leçon de littérature, de déconstruction du roman, aux antipodes du barbant et inepte Nouveau roman.
Un Grand prix de l'humour noir plus que fortement mérité, donc.




Attention, elle n'a rien à voir, ou si peu, avec le livre :

Cet ouvrage s'adresse d'abord aux employés d'assurances, aux dactylos nymphomanes et aux emballeurs, et tout particulièrement à ceux d'entre eux qui disposent d'un bon passage à niveau dans leur corridor. Il constitue une utile contribution à la connaissance de notre temps, précisant sur quelques points mal connus l'influence exercée par les institutions commerciales dans des domaines restés jusqu'à présent en friche, tels l'amour fou, les voyages d'agrément, les dîners en famille et les sautes de temps.
Il montre ensuite qu'au milieu d'une existence parsemée d'embûches d'autant plus redoutables qu'elles se dissimulent sous l'aspect d'une monotonie sournoisement quotidienne, l'employé moderne garde toujours présente à l'esprit une vue profonde de ses devoirs, tant à l'égard de sa famille que de ses collègues, de son président-directeur général, de la clientèle de l'établissement, bref, de la société : société dont la marche vers le progrès ne se ralentit pas et qui ne saurait tolérer de voir les assassins en liberté, les notes de gaz impayées et les brodeuses sur fiches en perpétuel congé de grossesse, la seconde déclinaison faire irruption dans le domaine de la chimie administrative, le salguèse s'acapter en dérèsant des soptes d'aramides – de voir en somme un salarié de rien du tout se permettre d'arriver au bureau à dix heures passées.


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