Globalia

Ben, moi, "Globalia", aime bien...

Imaginer une société parfaite dans le futur pour dénoncer les dérives de notre monde n'est pas nouveau, et je suis d'accord que "Globalia" n'atteint pas la force de "Tous à Zanzibar" ou d "Un bonheur insoutenable".
Mais je trouve que pour sa 1ère incursion dans la SF, Rufin s'en tire trés honorablement. Sa description d'une société vieillissante, de consommation à outrance m'a semblé crédible.
Son livre est bien écrit dans un style sobre et sans fioritures, passionnant, et je ne pense vraiment pas qu'on puisse le laisser tomber d'ennui!

Par contre, je n'adhére vraiment pas à l'enthousiasme suscité ici par Truong.
"Le successeur de pierre" m'est apparu comme un honnète thriller d' anticipation , un peu longuet, surfant sur la vague ésotérico-religieuse (parchemin, secret vieux de 2000 ans, vatican, da vinci code...) et présentant une vision trop caricaturale de la mondialisation pour être vraisemblable.
Bâti sur une excellente idée, "Eternity express" est beaucoup plus concis et percutant, plus crédible aussi. Mais le dénouement est vraiment sans surprise (le titre est déjà très explicite), et le livre m'a semblé un peu vide.

Gylles, je crois qu’il est vraiment bon que tu sois intervenu dans ce thread pour défendre Globalia. Cela équilibre l’ensemble et offre plus d’opportunités de réflexion à ceux qui veulent se faire une idée de ce bouquin.

Vive la confrontation (courtoise) des idées ! Pour illustrer cela, je cite un extrait de Le successeur de pierre, un extrait écrit à propos des discussions virtuelles que Calvin a avec ses amis via un simili-web amélioré ( puisque les gens se voient, s’entendent quand ils se parlent et choisissent les décors de leurs rencontres virtuelles):

[…] Aussi bataillaient-ils à tout propos et à tout bout de champ. Ces controverses sans objet ni limite étaient les succédanés des empoignades fraternelles d’antan : quand elles cessaient, nulle cicatrice à l’amitié. Leur seul véritable ennemi, c’était l’unanimité. […]

Ce qui se passe sur un forum Internet est selon moi, l’embryon de telles discussions même si bien évidemment les gens se connaissent souvent trop peu pour avoir établi des liens d’amitié comparables à ceux de Calvin et ses amis.

Mmmoui. Je ne dirai rien, pour ne pas spoiler, sur les liens d'amitié en question (en +, ce n'est pas le lieu), mais disons qu'en avançant dans le roman, ils se sont avérés relatifs (version light), voire illusoires (version pessimiste), amha. Vive la connaissance restreinte, dans ce cas !