A travers la mer des soleils

Vu que cette lecture m'ennuie un brin - d'où l'étirement temporel dans lequel elle s'inscrit, oui, je n'ai pas peur de l'avouer, Benford a me semble-t-il été mieux inspiré que dans A travers la mer des soleils - en m'attachant au texte, j'ai trouvé ces deux références à un pur chef-d'œuvre de la science-fiction, à ce jour inégalé.

Les voici :

Il travaillait sur la dindorabais elle-même. Elle se présentait sous la forme d'une masse imposante et gluante, baignant dans des produits nutritifs. Sa croissance était d'une telle rapidité qu'une équipe devait en couper régulièrement des tranches, à l'aide de bras asservis, pour qu'elle n'épuise pas complètement ses ressources. Matière pseudo vivante, dont toute anomalie génétique avait été soigneusement éliminée. Malthus, au cube.

Une dizaine de pages après, le chef-d'œuvre est nommé, un s en trop, Planète à gogos.

Hard-science et références. Mangez du poulgrain, c'est nourrissant, à défaut d'être gustatif.

Jingle
pilpiloupilettepilpilou ô gai dol

slogan
Si tu ne souhaites pas t'ennuyer un brin, opte pour Benford et Brin et leur roman à quatre mains : Au coeur de la comète.

Fin du message publicitaire.

+1 J'avais beaucoup aimé Au coeur de la comète

Ceci dit, ennuyeux ne signifie pas inintéressant. Le centre galactique, dont A travers la mer des soleils est le tome 2, est plein de thèmes, sans doute trop nombreux et pour cette raison plus pointés du doigt que détaillés. Certains pourraient trouver qu'il s'agit là d'une qualité de Benford, qu'ainsi il ne se montre à aucun moment didactique. Ce serait oublier le personnage de Nigel, véritable tête-à-claques, l'homme qui a toujours raison, véritable cassandre, par les yeux duquel le lecteur est trimballé sur le Lancer.

Le thème que j'ai le plus apprécié ? Celui de l'exercice démocratique à bord du Lancer. Un grand moment de rigolade. Une belle charge de l'auteur contre l'intelligence du groupe, et l'usage grégaire qu'il fait de sa liberté de choix. Panem et circenses.

Je conseille vivement de lire Benford. L'auteur est intelligent, ses livres aussi.

Ah, vous avez donc remarqué le brin, mister LeGaidol.