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Olivier

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02/09/2004
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La cité du soleil

Ugo Bellagamba


La cité du soleil
Première parution : 2005

 Pour la présente édition :

Editeur : Gallimard
Collection : Folio SF

La critique du livre
Lire l'avis des internautes (2 réponses)

Voici un recueil de 3 novellas, textes dont le format se situe entre le roman et la nouvelle.
3 textes radicalement différents.
"La cité du soleil" s'inspire bien sûr de l'ouvrage éponyme de CAMPANELLA, publié ici dans une version remaniée par rapport à celle originelle parue dans le recueil éponyme au Bélial'.
Laura arrive à l'aéroport, où doit l'attendre Paul, son compagnon. Or Paul n'est pas là. Il n'est pas chez lui non plus. Il semble avoir disparu. En fouillant son appartement, Laura va trouver un poème énigmatique, qui semble contenir la solution au problème de cette mystérieuse disparition.
On ne peut s'empêcher de penser ici à Edgar POE, et en particulier à "La lettre volée", car l'intrigue se base sur la réflexion pure, qui mène Laura en vadrouille aux 4 coins de la Provence. L'auteur y a ajouté sa connaissance de l'œuvre de l'utopiste italien CAMPANELLA, et pour cause, puisqu'il s'agit du sujet de son mémoire.
Si le récit est intéressant, il n'en est pas pour autant transcendant. La fin, que je trouve un peu bâclée, n'exploite pas suffisamment le thème de "La cité du soleil", m'ayant ainsi un peu laissé sur ma faim.
"L'apopis républicain" suivi de "La stratégie Alexandre".
L'Empire tyrannique de Napoléon ne s'est pas écroulé, et les 100 jours n'ont pas eu lieu non plus, pas plus que la Restauration et tout ce qui s'en est suivi. Non, son Empire s'est mué en théocratie absolutiste basée sur panthéon égyptien, puisque la religion égyptienne antique a remplacé tous les autres cultes, devenant l'unique religion d'Etat. Mars et la Lune sont colonisées, et L'Aiglon est parti sur Titan, en mission scientifique. Il sera, avec son équipage, le premier homme à poser le pied sur ce fameux et mystérieux satellite.
C'est justement le moment qu'ont choisi les républicains pour fomenter la révolte et balayer la tyrannie théocratique, afin d'instaurer une république laïque et démocratique.
Des descriptions de Titan et ses mers d'hydrocarbure, mais aussi de ce mystérieux monument à la Stonehenge (clin d'œil très probable à "2001"), à la réflexion philosophique et politique sur le tyrannicide et sa légitimité (peut-on légitimer le meurtre en tant que moyen au nom d'une fin que l'on estime juste) voici un texte ambitieux. Si l'on sent encore de nettes influences, à qui l'auteur rend un hommage appuyé en ayant encore un peu de mal à se défaire, ce texte n'en reste pas moins un brillant mélange d'uchronie et de réflexion philosophique rehaussé d'un zeste de hard-sf. Nous avons donc au final un texte de haute volée, de ceux que l'on aimerait lire plus souvent sous la plume d'auteurs français.
La suite, située quelques décennies après, n'apporte pas grand chose. Là où "L'apopis républicain" offrait une fin ouverte, propice pour un vagabondage de l'imagination du lecteur quant au devenir de l'humanité et des conséquences de ce qui s'est passé sur Titan, sa suite n'est qu'une banale petite nouvelle de space-opera, où humains et ET se foutent sur la gueule.
On aurait préféré une suite à "La cité du soleil", sur les conséquences de l'amour entre deux personnages au sein de cette utopie, ferment de désordre dans cette cité parfaite, et qui aurait plus logiquement appelé à une suite.
"Dernier filament pour Andromède"
Il s'agit peut-être du texte le plus ambitieux du recueil. Space-opera philosophique mettant en scène l'extinction d'une race d'ET, les Hu, arrivés à un tel degré d'évolution qu'ils sont des êtres d'énergie pure. Méditation sur la vie, son origine et son devenir, sur fond de théorie des cordes, nous sommes donc à des années lumière de l'action trépidante de "La stratégie Alexandre". C'est même tout au contraire de ce dernier un texte lent, ainsi que le reconnaît l'auteur dans sa postface, mais d'une agréable lenteur, de celle qui prend le temps d'exposer son univers et ses implications, et en particulier ses sinistres manipulations au nom du pouvoir et de sa soif.

Si l'on ne peut crier au génie, car il faut admettre que notre auteur est encore débutant, on ne peut pourtant s'empêcher d'y déceler déjà un potentiel très prometteur.
De la variété des textes à leur incontestable ambition intellectuelle, tout porte à croire qu'Ugo

BELLAGAMBA

aura une bonne place dans l'avenir de la sf. Car après tout, SPINRAD a bien débuté avec "Les solariens" et ZELAZNY avec "Toi l'immortel", romans qui sans atteindre le génie, laissaient déjà voir de riches potentialités. Le temps a confirmé ces intuitions. Souhaitons donc qu'il en soit de même avec Ugo

BELLAGAMBA

. Galop d'essai prometteur, certes, mais juste prometteur. Ne vous attendez donc pas à lire un livre mémorable, mais plutôt un bon livre, celui que vous pourrez vous vanter d'avoir lu quand Ugo

BELLAGAMBA

aura atteint sa maturité d'écrivain (et c'est bien tout ce qu'on lui souhaite). Vous aurez ainsi le bonheur d'avoir vu se confirmer votre intuition, à savoir que vous avez lu le galop d'essai d'un futur grand auteur.

Bonne lecture !




Paul Grimal a disparu, ne laissant derrière lui qu'un ensemble de notes concernant la Cité du Soleil, cette fabuleuse construction mentale de l'Italien Tommaso Campanella. Des indices convergeant tous vers l'impensable : la Cité du Soleil existerait, quelque part... Mais comment rejoindre une utopie ?
Depuis plus de deux siècles, la dynastie des Bonaparte règne sur le monde. Un règne qui devrait se trouver légitimé par la mission d'exploration que mène l'Aiglon aux confins du Système solaire. À moins qu'un assassinat politique ne bouleverse les plans impériaux...
La Voie Lactée se meurt, dévorée par l'entropie. Pour la myriade de peuples qu'elle abrite, il n'y a aucune alternative. D'autant que cette fin des temps est orchestrée par les Archontes, désireux de vivre l'Apocalypse jusqu'à son terme. Pourtant les Hu, race faible et mineure, refusent l'inéluctable, notamment Hu-Jon, prêt pour la plus folle des odyssées.

Avec "La Cité du Soleil", Ugo Bellagamba nous propose trois textes d'une rare ambition où la science-fiction s'inscrit au coeur même de notre Histoire, quelque part entre Robert Silverberg et Umberto Eco.


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Tancrède   

Tancrède

    

Ugo Bellagamba



Cette critique est signée Nighthaunter
30 réponses y ont été apportées. Dernier message le 17/02/2012 à 16h28 par Lisbei

Science-fiction

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