Soleil vert - Le film - (attention spoilers)

Je crée ce topic pour défendre ce film et en réponse à [color=darkblue]Galvin[/color, qui n'a pas aimé :

		Galvin a écrit : Comment expliquer ..? Hé bien d'abord, je l'ai trouvé vieux justement (pas "vieilli", pour ça il faudrait que je l'ai vu à l'époque). Mais j'ai un problème général avec le cinéma de cette époque. Je trouve toujours ça très statique, très "raide", dans la réalisation. Surtout c'est le son qui me dérange. Mais ça, ça vient peut-ête du doublage VF, je sais pas. A noter quand même : j'ai beaucoup aimé la séquence d'ouverture (les plans "découpés" qui s'enchainent en accélérant) Pour en revenir au film en lui-même : J'ai trouvé que le trait était un peu gros. C'était peut-être visionnaire à l'époque, mais je trouve qu'aujourd'hui, peut-être parce qu'on est plus sensibilisés aux problèmes écologiques, ça fait très préchi-précha de gros calibre. J'aurais préféré un peu plus de retenue. J'ai trouvé ça assez caricatural, et que ça nuisait beaucoup à la force du propos. Il y a des trucs qui ne "collent pas" dans l'histoire (spoilers, si certains ne l'ont pas encore vu...) : - Les animaux sont censés avoir disparu. Pourtant, un des personnages arrive à se procurer une belle pièce de boeuf toute fraiche. Curieux. - Le flic ripoux qui vient réclamer les faveurs sexuelles de la compagne du businessman assassiné. Cinq minutes plus tard, le même joue les chevaliers blancs en expulsant le réceptionniste de l'immeuble qui s'est montré un peu brutal. Pourquoi pas. Mais quand suite à ça, la fille qu'il vient de prendre quasiment de force lui tombe dans les bras, c'est un peu expédié comme retournement. - Le top : l'usine secrète à la fin. Tout le long du film, on se demande quel est le terrible secret du Soleil Vert, des mecs se font assassiner, d'autres deviennent fous... Et à la fin, on trouve une usine remplie d'employés moyens qui s'acquittent tranquillos de leur job. Tout ça AMHA, bien sûr. Bref : déception.

		Citation : Je trouve toujours ça très statique, très "raide", dans la réalisation. Surtout c'est le son qui me dérange.

C'est un aspect de ce cinéma qui ne me gène pas. Je suis d'ailleurs souvent agacée par le cinéma d'aujourd'hui, trop agité, à la mise en scène trop effervescente.

		Citation : ça fait très préchi-précha de gros calibre. J'aurais préféré un peu plus de retenue. J'ai trouvé ça assez caricatural,

Et pourtant, je trouve au contraire que nos villes ressemblent de plus en plus au New York du film : Surpeuplées, envahies de pauvres sans emploi et sans domicile. Des immeubles souvent délabrés.

		Citation : Les animaux sont censés avoir disparu. Pourtant, un des personnages arrive à se procurer une belle pièce de boeuf toute fraiche. Curieux.

Non, pas tout à fait : Dans uns scène, Shirl propose à Thorn de fuir à la campagne, ce à quoi il répond : "C'est interdit, les fermes sont de vraies forteresses. Les bonnes terres sont gardées..."
Tous les aliments naturels sont extrèmement rares et coûteux et réservés à l'élite.

		Citation : Le flic ripoux qui vient réclamer les faveurs sexuelles de la compagne du businessman assassiné. Cinq minutes plus tard, le même joue les chevaliers blancs en expulsant le réceptionniste de l'immeuble qui s'est montré un peu brutal. Pourquoi pas. Mais quand suite à ça, la fille qu'il vient de prendre quasiment de force lui tombe dans les bras, c'est un peu expédié comme retournement.

La fille en question : Shirl, c'est du "mobilier". C'est à dire un objet loué avec l'appartement si le nouveau locataire veut bien, elle est destiné à le servir comme une esclave pour ce qui est des choses domestiques comme des choses sexuelles. Le "mobilier" est généralement battu et maltraité.

Lorsque Thorn lui ordonne de coucher avec lui, elle le fait parce que c'est son rôle. Pour Thorn aussi la chose semble évidente (il est loin de n'avoir que des côtés sympathiques)
Puis arrive le concierge qui se met à frapper toutes ses amies "mobilier" qui sont présentes. Thorn leur sauve la mise (il peut bien s'offrir une call-girl sans apprécier que l'on frappe les femmes, je ne vois rien d'incohérent là-dedans)
Pourquoi Shirl attire-t-elle Thorn dans ses bras ?
Elle l'explique : elle a peur, sa situation est précaire, le nouveau locataire ne voudra peut-être pas d'elle. Si elle doit retourner à la rue, ce flic peut lui être utile. Et puis elle ne sait pas comment sera ce nouveau locataire...
D'ailleurs il sera plutôt horrible : il lui demande sur un ton lubrique d'être un boute en train lors de ses réceptions...

		Citation : Le top : l'usine secrète à la fin. Tout le long du film, on se demande quel est le terrible secret du Soleil Vert, des mecs se font assassiner, d'autres deviennent fous... Et à la fin, on trouve une usine remplie d'employés moyens qui s'acquittent tranquillos de leur job.

Pas du tout, l'usine est quasiment déserte : il n'y rencontre que deux personnes.
Le parcours des corps est très bien expliqué avec le morcellement des tâches, qui fait que probablement très peu de gens savent véritablement ce qui se passe :
- Il y a ceux qui pratiquent l'euthanasie
- puis le corps est pris en charge par ceux qui les mettent dans les bennes
- puis il y a ceux qui conduisent les bennes jusqu'au disposoir
- puis changement de chauffeur (qui probablement ne savent plus ce qu'ils transportent)
- on décharge, et à partir de là, tout est mécanisé.

Et puis de ce film je garde toujours de grandes images :
Cette ville polluée et surpeuplée où tout le monde est brillant de sueur en permanence. Grise, sale, aux rues surpeuplées le jour et désertes la nuit.

Cette scène de la mort de Sol au "foyer" où se déroulent des images champêtres sur la symphonie pastorale, qui nous émeuvent, alors qu'elles sont pourtant courantes pour nous, parce qu'ellee tranchent tellement avec le reste des images du film faites de grisaille, de poussière et de crasse.

		Citation : Surpeuplées, envahies de pauvres sans emploi et sans domicile. Des immeubles souvent délabrés.

et les quartiers riches, hautement protégés, ce qui rappelle ce qui se fait aux US.

J'avoue que je l'ai vu il y a longtemps (mais plusieurs fois). J'appuie totalement Gracie dans sa démarche... OUAAAIS... !!!! VAS-Y !!!! SOLEIL VERT, C'EST BIEN... !!!!

		Citation : Cette scène de la mort de Sol au "foyer" où se déroulent des images champêtres sur la symphonie pastorale,

me fait pleurer à chaque fois... (on a ses faiblesses).. par contre, dans mon souvenir, c'était le morning mood de grieg... :S... défaillance...
dsl, de ne pouvoir argumenter plus, car je n'ai pas le film chez moi... si nécessaire, je le chercherais >:-'

La seule chose qui a été infirmée dans ce film c'est la disparition de la nourriture.On pensait à l'époque que la surpopulation allait entrainer une pénurie alimentaire.Or le rendement agricole a considérablement augmenté et ce sont surtout les ressources de la mer qui sont menacées aujourd'hui.

C'est vrai, soleil vert, mais nous avons tout de même toujours des craintes sur la nourriture avec les effets pervers de l'élevage (grippe aviaire, vache folle) et de l'agriculture intensifs (OGM).

		Citation : l'agriculture intensifs (OGM).

Euh... l'agriculture intensive ne concerne pas que les OGM.

		Citation : Euh... l'agriculture intensive ne concerne pas que les OGM.

Euh... Oman, ce n'est pas ce que j'ai dit, ce n'était qu'un exemple. :-)

Un film que j'apprécie particulièrement.

+1 avec Gracie. En ce qui me concerne, il me semble d'ailleurs l'avoir déjà dit (pardon de radoter, c'est l'âge...), la question "vous faites partie des meubles ?" m'avait choquée, de façon quasi littérale, comme peu de choses l'ont fait depuis (au cinéma du moins).

"C'est vrai, soleil vert, mais nous avons tout de même toujours des craintes sur la nourriture avec les effets pervers de l'élevage (grippe aviaire, vache folle) et de l'agriculture intensifs (OGM). "

Oui, l'équation nourriture= mort est tj valable

		Citation : Citation : Les animaux sont censés avoir disparu. Pourtant, un des personnages arrive à se procurer une belle pièce de boeuf toute fraiche. Curieux. Non, pas tout à fait : Dans uns scène, Shirl propose à Thorn de fuir à la campagne, ce à quoi il répond : "C'est interdit, les fermes sont de vraies forteresses. Les bonnes terres sont gardées..." Tous les aliments naturels sont extrèmement rares et coûteux et réservés à l'élite.

C'est d'ailleurs l'image du film qui m'a le plus marqué :

Même dans les situations les plus catastrophiques, il y a toujours une (plus ou moins grande) minorité de privilégiés qui semblent réussir à tirer leur épingle du jeu.
C'est très rassurant quand on est un optimiste comme moi, car devant toutes ces oeuvres (livre ou film), il y a toujours une petite arrière pensée, proche de :

"Ouais, ça va mal, c'est sûr. Mais pour moi et les miens, je trouverai bien une solution. "

C'est d'ailleurs l'absence de cette "branche" de secours qui explique l'énorme "claque" que j'ai reçu en lisant "Génocides" de T. Disch.



L'autre impression qui me reste de ce film, c'est que tôt ou tard (avec l'analyse que j'avais faite à l'époque où j'avais vu le film), une partie de l'espèce humaine serait "élevée" pour servir de bétail au reste ...