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Leo

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Sol, Terra, Luna -- ou -- Les toponymes en SF

09/04/2007 à 07h31 
Le débat fait rage en pages 6 et 7 des lectures du mois. Afin de ne pas le laisser se perdre dans l'éphémère, je lance ce thread.

Pourquoi, à l'âge de l'hyperdrive, certains auteurs appellent le soleil de son nom latin, Sol, et la Terre, Terra ou Sol III?

Imaginons une rencontre entre deux civilisations spatiales. Après un fastidieux apprentissage des langues des uns et des autres, les extra-terrestres nous informent que leur planète-mère s'appelle, euh, disons, Aday. Il se trouve que le mot aday signifie aussi la terre nourricière, l'humus, le terroir, la patrie, les champs, que sais-je encore. Et l'étoile autour de laquelle tourne Aday, la planète, se nomme Laj, qui, étymologiquement, est dérivé d'un mot qui désignait le jour, ou la lumière du jour. Ceci, dans la langue de travail de l'équipage, qui s'appelle le tagadouk, et qui n'est qu'une des nombreuses langues de la planète Aday.

Question: Les écrivains de langue tagadouque, lorsqu'ils écrivent des space operas, comment vont-ils appeler leur planète et leur soleil?

Je n'ai pas la réponse, mais ça m'intéresse. Et on peut élargir le débat au problème de tous types de toponymes en SF, et aux langues, et à la grosse farce du traducteur universel, etc.
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Galvin

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09/01/2006
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RE : Sol, Terra, Luna -- ou -- Les toponymes en SF 09/04/2007 à 10h30  
Zut, j'avais pas vu.
Bon, ben, soyons propres, la discussion dont Léo parle est ici.
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Bull

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16/04/2006
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RE : Sol, Terra, Luna -- ou -- Les toponymes en SF 09/04/2007 à 11h16  
Bien joué Leo.
Dur de ne pas être d'accord avec ton raisonnement. En français, La Terre est vraiment très proche de la terre. Dans ce cas, cette situation qui m'énèrve tant, (pour rappel l'utilisation, très courante, de Terra dans les textes de SF quand les personnages parlent entre eux de La Terre) ne concerne surement que les textes français ou les traduction, non ?

Je m'explique :

Ce n'est pas la faute du traducteur , si dans la V.O il y a écrit Terra, et bien il va laisser Terra. Et que peut-il y faire si dans la langue française Terra est furieusement proche de La Terre ???

Peut-être aussi, qu'en anglais ou en allemand par exemple, l'emploie de Terra pour désigner La Terre est plus commun qu'en France ?

Bref, il est fort possible que cette problèmatique vous laisse totalement indifférent, mais bon, moi, ça me gâche presque certaines lectures...

Signature de Bull Je ne dis pas que ce n'est pas injuste, mais je dis que cela soulage.
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Leo

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31/05/2006
646 messages
RE : Sol, Terra, Luna -- ou -- Les toponymes en SF 09/04/2007 à 13h03  
On pourrait comparer avec les noms des pays ou des peuples. Souvent, le nom d'un peuple n'est pas inventé par le peuple lui-même, parce qu'entre soi on dit dit simplement "nous autres" ou "le peuple des hommes" (*authentique), sous-entendu les autres sont des sous-hommes.

Un peu comme quand on disait "la civilisation" aux siècles passés, ça désignait un seul type de civilisation - la nôtre. Les autres, c'était des "peuplades". Pareil avec notre "gouvernement" éclairé, et les "régimes" des étrangers.

Bon, tout ça pour dire que souvent, le nom d'un peuple vient d'une appellation donnée par un peuple voisin, parfois un sobriquet, mais il est adopté par le peuple en question.

Pareil pour les rivières, les vallées... La vallée du village, c'est "la vallée". Et la rivière de la vallée, c'est "la rivière", pas de quoi se fouler. Ce sont les gens de la vallée voisine qui vont l'appeler "la vallée sombre" ou "la vallée aux chênes", etc, pour la distinguer de leur propre vallée.

Donc, la planète, c'est la Terre. Jusqu'au jour où des extra-terrestres vont nous dire comme notre planète est marrante, avec ses calottes polaires (ils n'en ont pas sur leur planète torride), et ils vont l'appeler Tsu-Bai, ce qui signifie "la planète brillante (comme la glace)" dans leur langue.

Et quand nous autres humains allons leur parler de notre planète, il y a des chances qu'on l'appelle Tsubai, ou Soubaille mal prononcé, ou "la Brillante", et voilà c'est parti, on a un nom de planète, et dans quinze mille ans on a oublié d'où vient le nom, ou bien on va dire qu'il fait allusion à la civilisation "brillante" de l'époque.
dernière édition : 09/04/2007 à 13h03   Consulter le profil de Leo  Envoyer un message privé à Leo  
Galvin

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09/01/2006
888 messages
RE : Sol, Terra, Luna -- ou -- Les toponymes en SF 09/04/2007 à 16h38  

Leo :

Souvent, le nom d'un peuple n'est pas inventé par le peuple lui-même, parce qu'entre soi on dit dit simplement "nous autres" ou "le peuple des hommes" (*authentique), sous-entendu les autres sont des sous-hommes.

Si je peux me permettre, il n'y a pas de sous-entendu sur des sous-hommes dans ces cas de figure, mais plus brutalement une délimitation binaire : les hommes (le groupe) / les non-hommes (le reste du monde). Je chipote un peu.


Leo :

Bon, tout ça pour dire que souvent, le nom d'un peuple vient d'une appellation donnée par un peuple voisin, parfois un sobriquet, mais il est adopté par le peuple en question.

Exemple ?
La nécessité d'un nom apparait en cas de contact entre deux groupes. Ca ne signifie absolument pas que le nom d'un groupe soit choisi par l'autre, à plus forte raison s'ils possèdent déjà des noms (je vais y revenir).


Leo :

Ce sont les gens de la vallée voisine qui vont l'appeler "la vallée sombre" ou "la vallée aux chênes", etc, pour la distinguer de leur propre vallée.

Encore une fois, j'émets de fortes réserves sur cette idée que le nom est forcément octroyé par un tiers. C'est la connaissance de plusieurs lieux, et donc le besoin de différenciation qui provoque le besoin d'un nom, sur ça on est d'accord. Maintenant nous avons deux cas de figure :

1. Le peuple en question est originaire de cette vallée et n'en est jamais sorti depuis des temps immémoriaux. A ce moment le mot "vallée" est synonyme de "cette vallée". En l'absence d'altérité, le nom commun se confond avec le nom propre. Si le peuple sort de sa vallée et va voir dans la vallée voisine, encore une fois deux possibilités :
1.1. La vallée est habitée par un autre peuple et il y a contact. A ce moment, ils adopteront immédiatement la dénomination du peuple indigène dans son dialecte pour nommer le lieu, disons "Tal". Peu importe que "Tal" signifie également "vallée" dans l'autre dialecte, on parle ici de noms propres. Les gens de la vallée 1 diront "Vallée" pour leur propre territoire, et "Tal" pour l'autre. Si les deux tribus ont l'esprit géographe, ils créeront un nouveau terme pour le nom commun "vallée", car en réalité "Tal" et "Vallée" sont des noms qui ne désignent pas un type de terrain, mais un endroit précis : ce sont des noms propres, leur traduction est donc infondée (j'y reviens plus bas). Ils n'ont aucune raison de réutiliser ces noms propres. Pour revenir à l'origine du sujet, "Vallée" est une "vallée" comme "Terre" est une "planète".
1.2. La vallée 2 est inhabitée ou il n'y a pas de contact établi avec les habitants. Ils créeront un nouveau nom pour cet endroit. Mais encore une fois, ils n'utiliseront pas "Vallée" : "Vallée" est leur vallée, pas celle-ci ! Ils créeront donc un nouveau nom propre, et comme précédemment, au besoin, un nom commun qui englobe les deux lieux (mais qui ne pourra pas être "Vallée", qui désigne une vallée particulière, vous suivez ? ).

2. (je m'étale, je sais, désolé). Le peuple n'est pas originaire de cette vallée. En arrivant, il reconnaitra ce lieu comme "une vallée", mais lui donnera également un nom propre, qui ne sera pas forcément utilisé de manière usuelle mais qui existera (comme quand je dis que je vais "en ville", je ne précise pas de quelle ville il s'agit : par défaut, mon interlocuteur sait que je parle de la ville voisine). On retrouve également les cas de figure de 1. : s'il y a des habitants, le plus simple est d'importer le nom local, peu importe sa signification, on adopte uniquement le son désignant l'endroit. (sauf si vous êtes un colon, dans ce cas selon la tradition vous réduisez la population locale en esclavage, vous rebaptisez tout ce que vous voyez et vous interdisez le dialecte local).

Ou est-ce que je voulais en venir ? Ha oui.


Leo :

Donc, la planète, c'est la Terre. Jusqu'au jour où des extra-terrestres vont nous dire comme notre planète est marrante, avec ses calottes polaires (ils n'en ont pas sur leur planète torride), et ils vont l'appeler Tsu-Bai, ce qui signifie "la planète brillante (comme la glace)" dans leur langue.

L'idée est séduisante mais non. Ou plutôt c'est une possibilité, mais pas la meilleure, vu que ça, c'est l'attitude typique du colon qui vient imposer sa propre langue et tout ce qui va avec. S'il s'agit d'extraterrestres soucieux d'établir un contact non-belliqueux, le plus simple pour eux est de nous demander comment on appelle notre petite planète (soit dit en passant, s'il veulent voir des calottes glacières il va falloir qu'ils se magnent le pseudopode).
Vu qu'il y a pas mal de langues sur notre globe, après un petit flottement on va décider de leur communiquer un terme qui puisse être considérer comme générique un peu partout chez nous. D'où le choix du latin, langue utilisée internationalement (et langue morte, comme ça pas de jaloux) : on leur répondra "Terra". Comme les syllabes "Ter-ra" ne voudront rien dire dans leur langue, ils adopteront le terme tel quel en temps que nom propre. Ils en profiterons pour nous dire que leur planète s'appelle "Kzhjeirfc" (attention à bien aspirer le "h"), qu'on utilisera également pour désigner leur planète, alors même que dans leur langue (celle de référence, leur équivalent au latin), ça veut dire "maison". (ET téléphone maison...)

C'est là le truc : la différence entre noms communs et propres, ces derniers n'ayant pas vocation à être traduits ou compris autrement que comme désignant ce qu'ils nomment. Exemple : Burkina Faso signifie littéralement "la patrie des hommes intègres". Quand on parle de cet état d'Afrique, on utilise toujours le nom Burkina (Faso), et jamais sa traduction en français (à moins de rechercher un effet de style). Ignorer la signification du nom n'empêche personne de savoir où ça se situe.

Désolé pour le long post et (probablement) pour l'orthographe.
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Leo

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31/05/2006
646 messages
RE : Sol, Terra, Luna -- ou -- Les toponymes en SF 09/04/2007 à 22h00  
Oui, effectivement, je n'ai donné qu'un seul cas de figure. ça m'est sorti comme ça tout d'un coup entre deux portes, et j'ai pas trop fait dans la nuance.

Pour les exemples de noms de peuples donnés par les peuples voisins, il faudra que je recherche tout ça sur internet, parce que je n'ai plus mes bouquins d'ethnolinguistique sous la main. Mais il y a pas mal d'exemples.

En caricaturant, ça donnerait:
-Vous les Gros-pifs, vous avez pas le droit de chasser sur nos territoires!
-Ah ouais? Ben tu vas voir si les Ropifs (il n'a pas compris le mot) on va pas continuer à chasser sur les territoires où nos ancêtres les Ropifs ont toujours chassé... Eh les potes, les Ropifs, vous avez entendu ce qu'ils disent, les Oreilles-pointues?
Etc. Et les appellations restent parfois, même quand les sobriquets sont compris. Ils sont brandis comme étendards par défiance.

Evidemment, il y a plein d'autres cas de figure. Si la France s'appelle comme ça, c'est pas grâce aux Gaulois.

La remarque de Bull est juste, je crois, sur comment les anglophones perçoivent Terra comme un mot magique et grandiose. Pour un italien, ça n'a rien, mais alors rien d'exotique. Et pour un Chinois, c'est carrément du -j'allais dire du chinois... bon, du latin alors. Et puis, si le gouvernement mondial parle le chinois mandarin quand les extra-terrestres arrivent, on va probablement pas leur donner Terra comme nom du bled. En gros, moi j'ai rien contre Terra, mais il faut le prendre dans le contexte de la SF de la culture occidentale, où on parle toujours l'anglais de Margaret Thatcher dans trente-six millions d'années sur tous les mondes colonisés. :)
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