Roland Lehoucq dans Le monde

Approche très décevante intellectuellement de la part d'un astrophysicien...
A moins que ce ne soit le filtre journalistique qui déforme et réduit les propos du bonhomme.

Je ne trouve pas qu'elle soit décevante. Elle est tout simplement réaliste. De plus, R. Lehoucq laisse la porte ouverte. Il suffit de trouver d'autres moyens de propulsion et de changer de paradigme.
Personnellement, je considère que l'espace appartient dans l'immédiat aux dispositifs robotisés. Dans l'avenir, on verra. Cependant, je suis beaucoup plus pessimiste quant aux intentions que masquent la (re)conquête de l'espace.

Je suis d'accord pour le réalisme. Mais ils auraient pu insister sur les "solutions alternatives", les articles de Roland Lehoucq dans Bifrost sont très réussis et montrent combien les pistes de réflexion sont nombreuse. Et n'oublions pas qu'il a écrit le délicieux Faire de la science avec Star Wars. (ed Le Pommier.)

Pour ma part, j'apprécie toujours qu'on tienne compte du réel. Par exemple, on ne cesse de découvrir des exoplanètes, et comme les méthodes d'obserations vont s'amélioler, on va en trouver de plus en plus. ça ouvre la voie à plein d'extrapolations possibles, comme du temps où on ne savait rien sur Mars et Vénus…

		Citation : Personnellement, je considère que l'espace appartient dans l'immédiat aux dispositifs robotisés.

Et encore, l'espace très très proche, vu le temps que l'on met à sortir du système solaire : c'est pas demain qu'on enverra des robots sur des exoplanètes.

Sinon, +1 avec Le Gaidol. Franz, il faudra que tu m'expliques pourquoi tu trouves ça décevant, je l'ai trouvé au contraire très pragmatique.

		Citation : Et encore, l'espace très très proche, vu le temps que l'on met à sortir du système solaire : c'est pas demain qu'on enverra des robots sur des exoplanètes.

Ce qui est plutôt une bonne nouvelle, non ? Explorer le système solaire occupera nos descendants pendant qu'ils réfléchiront à comment aller plus loin. En espérant qu'ils préfèrent se balader autour de Jupiter plutôt que de vendre des trucs pour pouvoir acheter d'autres trucs… Quoique, on dirait que l'homme préfère vendre et acheter qu'explorer et comprendre…

Je suis pour l'homme dans l'espace, avec des robots, des stations, des habitats, tout ce qu'on veut du moment qu'on ne reste pas plantés là à pourrir la planète en vidant les dernières réserves de pétrole et en regardant TF1 parce que de toute façon on va dans le mur…

Mais je m'égare…

Et puis, dans l'espace, personne n'entend Sarko crier…

Mais on pourrait tomber sur un exoSarko!

Article remarquable de réalisme. Certes, il peut casser des rêves mais ceux qui rêvaient prendront conscience en lisant cet article que leurs rêves en étaient. Je trouve cela positif : l’essentiel est de rêver en le sachant. ;)

		Caroline : Et n'oublions pas qu'il a écrit le délicieux Faire de la science avec Star Wars. (ed Le Pommier.)

Et hop, le lien vers la chronique ! ;)

		Citation : Nous ne retournerons pas sur la Lune exactement comme nous l'avons fait lors du programme Apollo (de 1969 à 1972), dont on a perdu la mémoire technique.

Arrrg ! C’est quelque chose que j’apprends et que je trouve très inquiétant !

Que ce soit à l’aune de nouvelles techniques et de nouvelles règles de sécurité que l’on bâtisse les futurs programmes spatiaux me paraît évident et souhaitable, ce n’est pas pour autant qu’il est bon de perdre la mémoire technique de ce qui a été fait même si les techniques oubliées sont sensées ne plus être utilisées.


<Hors- Sujet>

En même temps pourquoi devrais-je être surprise que l’on perde une mémoire technique alors que je l’ai maintes fois remarqué dans ma vie professionnelle ?

Il ne faut pas se leurrer. Les divers plans de restructuration qui ont sévi dans l’industrie française ont coup-de-pied-au-cul-té beaucoup trop de tempes grisonnantes qui dans maints domaines de production n’ont pas eu le temps de transmettre leur savoir aux jeunes qui arrivaient (quand par bonheur ils arrivaient). Que l’on ne se leurre pas, les périodes de recouvrement entre l’Ancien qui partait et le Jeune qui arrivait furent souvent inexistantes. Parfois le jeune n’arrivait pas d’ailleurs. Un PC était sensé le remplacer ou un système expert (Ah ! Ah ! Vous dire le nombre qui sont passés à la poubelle…).
Dans les salles de contrôle de processus industriels, on a vu moins de gens. On a beaucoup plus cliqué.

D’ailleurs je ne devrais pas vraiment parler au passé…

Le malaise que je ressens est le suivant : devant un problème d’exploitation d’une unité industrielle, on sait souvent ce qu’il faut faire mais ceux qui le font ne savent pas forcément toujours POURQUOI ils le font. C’est en tout cas nettement plus flagrant aujourd’hui qu’ "avant". On peut d’ailleurs s’interroger sur la capacité à "reprendre en manuel" une unité industrielle pilotée automatiquement et qui se mettrait subitement à dériver.

D’ailleurs je m’interroge.

En fait j’ai ma réponse.

Elle n’est pas rassurante dans certains cas.

Ne croyez pas que je fais dans l’obscurantisme L’automatisation, la robotisation sont inéluctables. Je dirai juste que les périodes de transition ont été (sont ?) très mal gérées, c’est tout et que les pertes de mémoires techniques sont parfois absolument affolantes.

J’ai dit "parfois", hein ? ;)

		Caroline : [...]Quoique, on dirait que l'homme préfère vendre et acheter qu'explorer et comprendre…

Ah ! Ah ! Cough ! Cough ! Je te mets en spéciale kassdédi un petit diaporama (*) qui me fait bien marrer…
Ce n’est pas tout à fait le fond de ton propos mais à bien y réfléchir ça n’y est pas étranger.

(*) Faire défiler les diapos à l’aide de la souris.


<Hors-Sujet>

La fin de l'article me semble assez ouvert justement. En substance, R.L. plaide pour un changement complet de technique. Or, ça fait longtemps qu'on sait que la propulsion chimique peut nous envoyer jusqu'à la Lune, éventuellement jusqu'à Mars mais pas plus loin.
Nos vieux rêves ne nous mèneront pas plus loin que Mars (et encore...), il faut donc en inventer de nouveaux.

HS derechef

		zomver remarque : Le malaise que je ressens est le suivant : devant un problème d’exploitation d’une unité industrielle, on sait souvent ce qu’il faut faire mais ceux qui le font ne savent pas forcément toujours POURQUOI ils le font. C’est en tout cas nettement plus flagrant aujourd’hui qu’ "avant". On peut d’ailleurs s’interroger sur la capacité à "reprendre en manuel" une unité industrielle pilotée automatiquement et qui se mettrait subitement à dériver.

On a le même problème dans mon domaine (la gestion) avec les systèmes dits "intégrés". Les gens savent utiliser le logiciel mais perdent la connaissance théorique qui leur permettait de comprendre ce qu'ils faisaient. On rentre des données brutes à un bout de la chaîne, la bécane crache les statistiques à l'autre bout.
Personne ne sait ce qui se passe entre les deux. Les traitement sont écrits par des informaticiens qui ne sont pas eux-même gestionnaires, et le résultat est parfois hasardeux (voire franchement aberrant). On en arrive au stade où l'on est incapables de repérer des erreurs.

Une note d'espoir : depuis deux-trois ans, des théoriciens de la gestion commencent à remettre en cause le "tout informatique", pointant du doigt la rigidité et le fonctionnement occulte des systèmes informatiques.

/HS

		Galvin : […]ça fait longtemps qu'on sait que la propulsion chimique peut nous envoyer jusqu'à la Lune, éventuellement jusqu'à Mars mais pas plus loin.

Certes et une partie de l’intérêt de cet article est bien de le rappeler explicitement.

		Galvin : La fin de l'article me semble assez ouverte justement.

J'ai dû mal m'exprimer. Je prêchais le réalisme à l’heure où je te parle. Que la fin soit ouverte, c’est sacrément vrai et ça fait plaisir.

Espérons que dans un lointain futur, nos descendants pourront dire à propos de ces voyages spatiaux qui nous font rêver :

"Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait." - Mark Twain ;)