Les illustrateurs

Les couvertures des livres paraissent de mieux en mieux ciblées au contenu, et je m'en réjouis. Je me souviens comme je pleurais sur Les clowns de l'Eden avec une couv qui n'avait strictement rien à voir avec l'histoire.

Alors je me demande comment fonctionne maintenant la collaboration entre les illustrateurs, les auteurs, les éditeurs. Est-ce que les auteurs ont leur mot à dire? Est-ce que les illustrateurs ont une marge de liberté? Comment ça marche?

la toute première illustration de ce texte :

Ouarf! Dans l'édition américaine aussi, on aimait les gros engins métalliques. C'était l'Age de l'Espace Industriel... Et je vois que Bester, décidément, n'arrêtait pas de changer les titres de ses bouquins.

oui.

Celui-là existe sous trois titres (Extro, The computer connection, The indian giver).

C'est aussi parfois la faute aux éditeurs US & GB qui donnent des titres différents, par exemple The stars my destination est connu en GB comme Tiger ! Tiger ! parce que l'allusion au poème de Blake était plus claire pour les anglais.

Chez J'ai Lu, il y avait beaucoup d'illustrations de Chris Foss, aucune n'ayant le moindre rapport avec l'histoire.
A mon avis, choisies pour la beauté de l'oeuvre.

A l'inverse, toujours chez J'ai Lu, les illustrations de Csernus étaient clairement en rapport avec le roman.
Visiblement pas trop de règles à l'époque.

Je croyais que l'omniscience était un délire métaphysique, mais en fait ça existe sur Terre... ou alors Sandrine a plusieurs cerveaux... pauvre de moi qui n'en ai qu'une moitié pas tout à fait terminée...

Reste à déterminer en fonction de quoi J'ai Lu jugeait si un auteur méritait une couverture en rapport avec son livre...

Mon expérience personnelle a été la suivante avec le Fleuve Noir. Dans la mesure où, d'une part, ils acceptaient les couvertures illustrées (par opposition aux couvertures photographiques) et, d'autre part, ils ne souhaitaient plus travailler avec un illustrateur unique, ils m'ont laissé faire appel au talent de David Sala.

Celui-ci a été relativement tranquille pour composer ses images, tant sur le fond que sur la forme. Assez bizarrement, c'est sur cette dernière que les problèmes ont éclos. Il a été confronté à des critiques on ne peut plus subjectives de la part de personnes qui ont un goût artistique pour le moins douteux et qui avaient même du mal à se cacher derrière le "marketing" pour justifier leurs choix. Heureusement pour lui, nous avons eu des défenseurs "de l'intérieur" et finalement, les couvertures finales de mes deux romans correspondent globalement à sa vision initiale.

Entre David et moi, la collaboration a été plutôt simple. Je n'ai imposé qu'une seule chose, la présence d'un loup à l'image (sous l'apparence qu'il souhaitait). Pour le reste, il a fait ce qu'il a voulu puisque je lui faisais entièrement confiance pour retranscrire au mieux, en une seule image, ce qu'il ressentait du texte.

Il faut savoir que la clientèle SF / Fantasy semble très difficile à satisfaire. Faire preuve d'originalité en couverure est en général immédiatement puni par une défiance vis-à-vis du livre. En gros, un space op' sans vaisseau spatial à l'image et un conte d'heroic-fantasy sans barbare ne fonctionnent pas. Telle est en tout cas la perception des éditeurs.

Pour mon prochain roman en revanche, la question ne se posera pas. Ma future collection n'utilise que des photos. J'imagine que j'aurai néanmoins mon mot à dire sur celle qui sera choisie.

Tout dépend au bout du compte du rapport auteur / éditeur. J'imagine qu'il doit être très variable d'une maison à l'autre.

BàV.

j'ai eu la chance de pouvoir choisir mes illustrateurs chez Oxymore, dans la défunte collection epreuves puis chez eons...
parce que ce sont de petites structures et que je suis chiant là dessus (enfin chez oxymore, Léa Silhol nous demandait qui on aimerait comme illustrateur...)

Je leur ai fait part de ce que j'aimerais
et ensuite, ils ont super bien bossé.

		DOA : Il faut savoir que la clientèle SF / Fantasy semble très difficile à satisfaire. Faire preuve d'originalité en couverure est en général immédiatement puni par une défiance vis-à-vis du livre. En gros, un space op' sans vaisseau spatial à l'image et un conte d'heroic-fantasy sans barbare ne fonctionnent pas. Telle est en tout cas la perception des éditeurs.

L'iconographie (con)sacrée :) ça marche à l'envers de la pub, où on essaye de plus en plus de cacher le produit à vendre.

		DOA : Pour mon prochain roman en revanche, la question ne se posera pas. Ma future collection n'utilise que des photos. J'imagine que j'aurai néanmoins mon mot à dire sur celle qui sera choisie.

Tu veux dire, des photos prises directement d'une banque d'images, et non produites ou travaillées pour l'occasion?

		KAAN : Je leur ai fait part de ce que j'aimerais et ensuite, ils ont super bien bossé.

Finalement, le monde est plutôt beau :)

Le monde est plutôt beau ?


Bwodf ... beaucoup de revues et magazines paient leur illustrateurs à coup de lance pierre, voire leur disent que paraître dans leur colonne est un privilège surtout s'ils ont un gros tirage (et donc ne les paient pas).
C'est une pratique qui tend à se développer chez certains...
donc dire que le monde est beau est... faux...
Perso, je n'ai pas entraîné mes illustrateurs dans des plans "t'as bien travaillé, mon gars. Merci, au revoir",
j'ai traité avec des personnes qui rémunèrent leurs illustrateurs

		Citation : Entre David et moi, la collaboration a été plutôt simple. Je n'ai imposé qu'une seule chose, la présence d'un loup à l'image (sous l'apparence qu'il souhaitait). Pour le reste, il a fait ce qu'il a voulu puisque je lui faisais entièrement confiance pour retranscrire au mieux, en une seule image, ce qu'il ressentait du texte.

Au moins, tu étais sûr qu'il avait lu ton texte :-)

J'adore les illustrations de David Sala. Dommage pour le prochain, j'apprécie rarement les photos en couv'.