Le vosgien

		Bifrost : Comment Bifrost s'est-il tiré du piège de la prolificité inouïe de l'écrivain...? A suivre..!

Ton avis d'amateur du bonhomme m'intéresse beaucoup.

Son œuvre m'a toujours attiré, même si jusqu’alors mes tentatives d’approche se sont révélées infructueuses
(mais je suis mauvais public pour les romanciers : si un roman ne m’accroche pas fermement dès les premiers chapitres, je m’évade…)

Je vois que dans ce Bifrost, l’entretien est mené par Claude Ecken et non Richard Comballot : curieux de voir ce que ça donne, là aussi, car si je sais gré au second de son travail auprès des auteurs francophones (sans quoi je n’aurais pas acquis son recueil Voix du futur…), à mes yeux ses interviews suivent des fils qui se ressemblent trop et je m’en suis lassé.

Jim, dans cette interview-ci (Ecken/Pelot), on est plutôt dans le registre "tu m'emmerdes avec tes questions". Ce qui lui donne une coloration relativement peu banale.

Sinon, de mon point de vue, dossier impec. qui m'a donné envie de lire un maximum de trucs du monsieur (d'ailleurs commencé à relire la poignée de nouvelles de l'auteur disséminées dans ma bibliothèque).

Jim

		Citation : Son œuvre m'a toujours attiré, même si jusqu’alors mes tentatives d’approche se sont révélées infructueuses

Je perçois Pelot d'abord par son usage des mots et de l'agencement qu'il leur applique. Son style. Sa manière. Sa marque. Je traque ses trouvailles, un sourire aux lèvres avec néanmoins le dépit de me dire: "Si tu essayais c'est ainsi que tu ferais mais tu ne pourras jamais"
C'est un des rares écrivains de SF que je perçois presque physiquement quand je le lis, comme perché au-dessus de mon épaule et me susurrant à l'oreille: "T'as vu, bien balancé non..? T'aurais dit autre chose, toi..?".
Et puis, je sens l'homme, ses rythmes de pensée, sa façon d'être, ses faiblesses, ses forces, son entêtement, ses renoncements, sa fidélité à certains idéaux.
Et puis ses livres m'ont tant marqué politiquement à une époque où un homme se cherche.

"Un nuage d'oiseaux fous traversa le ciel d'est en ouest, gribouillant sur le papier de soie vierge et bleue un graphique d'oscillations emballées" Parabelum Tango.

Tu n’es pas simplement pelotphile, tu es carrément pelotisé ! ;-)

		lacroute : un sourire aux lèvres avec néanmoins le dépit de me dire: "Si tu essayais c'est ainsi que tu ferais mais tu ne pourras jamais"

J’ai eu bien souvent cette impression avec mes premiers coups de cœur d’auteurs SF, me disant « J’aurais aimé avoir cette idée, et l’avoir exprimée avec ces mots ».

		lacroute : Et puis, je sens l'homme, ses rythmes de pensée, sa façon d'être, ses faiblesses, ses forces, son entêtement, ses renoncements, sa fidélité à certains idéaux. Et puis ses livres m'ont tant marqué politiquement à une époque où un homme se cherche.

J’étais peut-être trop « vieux » (ou détaché ?) à l’époque où je suis « tombé en science-fiction », à moins que je n’aie pas découvert le bon auteur, pour ressentir cela ; mais il me semble que je m’en approche avec un auteur que je lis aujourd’hui : Lucius Shepard.

		Citation : "Un nuage d'oiseaux fous traversa le ciel d'est en ouest, gribouillant sur le papier de soie vierge et bleue un graphique d'oscillations emballées"

Très beau.
(Très fort, même.)

		Citation : Je m'autocite Et puis, je sens l'homme, ses rythmes de pensée, sa façon d'être, ses faiblesses, ses forces, son entêtement, ses renoncements, sa fidélité à certains idéaux. Et puis ses livres m'ont tant marqué politiquement à une époque où un homme se cherche. Jim [ ] ... mais il me semble que je m’en approche avec un auteur que je lis aujourd’hui : Lucius Shepard.

Je n'ai pas écrit ces phrases sans te cibler, Jim... j'étais persuadé que tu t'en serais pas loin en pensant à Lucius Shepard.. et tu sais le temps qu'il m'a fallu pour adhérer totalement à l'auteur de "Sous des cieux étrangers". Alors, espoir..!