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L'irrésolution et l'indécision caractérisent la fin des romans du Maître du Haut Château ou du Monde Inverti.
Le lecteur curieux cherche généralement les clés de l'histoire, à superposer les trames, à démasquer les personnages, à défricher les lieux de l'action, à séparer le faux du vrai, à reconstituer un paradigme, (...) à comprendre bien naïvement.
Car une fin ne permet pas toujours de trouver la cohérence de l'ensemble, et elle peut aussi parachever l'histoire sur une nouvelle ambiguïté...
Et, si nous partagions nos impressions sur ces fins indécises.
En voici deux pour commencer:
ATTENTION MEGA SPOILERS
- La Séparation de Priest.
Dans la réalité de Jack, son frère jumeau Joe a été tué dans l'ambulance qu'il conduisait dans le Blitz.
Comment Joe pourrait-il raconter sa propre mort dans ses propres carnets, et ainsi survivre de l'ambulance de la croix rouge? (ce sont les dernières pages du livre)
- 1984 de Orwell.
Le dernier chapitre:
"Winston, plongé dans un rêve heureux, ne faisait aucunement attention à son verre que l’on remplissait. Il ne courait ni n’applaudissait plus. Il était de retour au ministère de l’Amour. Tout était pardonné et son âme était blanche comme neige. Il se voyait au banc des prévenus. Il confessait tout, il accusait tout le monde. Il longeait le couloir carrelé de blanc, avec l’impression de marcher au soleil, un garde armé derrière lui. La balle longtemps attendue lui entrait dans la nuque.
Il regarda l’énorme face. Il lui avait fallu quarante ans pour savoir quelle sorte de sourire se cachait sous la moustache noire."
Il y a ceux qui diront que Winston est mort fusillé, et les autres, qui y voient le prolongement de ce "rêve heureux".
Dans ce cas, la vision de sa propre mort est une allégorie terrible. (un doppelganger qui rappelle la fin du film Fight Club)
Cette rêverie est restituée par le narrateur (omniscient à l'image de Big Brother), et le journal de Winston n'est plus maintenant que le témoin de son impuissance.
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