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RE : Fabrice Colin
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19/10/2006 à 13h01
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De cet auteur je n’ai lu que Kathleen. Je crois me souvenir que je me devais de donner à Lisbeï mon avis sur ce livre. Ce thread en est l’occasion. ;)
J’ai apprécié Kathleen mais autant le dire tout de suite puisque nous sommes sur un forum dédié à la SF/F/F, ce roman ne me semble relever ni de la SF, ni du fantastique (ou alors très très légèrement), ni évidemment de la fantasy.
Le thème en est la reconstitution de la vie d’un homme, Louis.
Cette vie, nous la percevons via plusieurs récits intriqués : un récit fait par Charles, le fils de Louis appelé au chevet de ce père désormais atteint par la maladie d’Altzheimer, ce père qui l’a ignoré (mais pourquoi ?), ce père qu’il surnomme Poopdeck Pappy et dont il connaît si peu la vie, un récit biographique sur Louis dont on finit par comprendre qu’il est autobiographique (ce n’est pas spoiler que de le dire) et également un récit de type "onirique" encadré de paratextes troublants, incomplets voire incohérents.
Avant de vivre à Paris, Louis est gardien du Prieuré où il a passé sa triste enfance sur fond de première guerre mondiale et où Gurdjieff vient désormais s’installer avec sa secte.
C’est là qu’il va timidement rentrer dans l’aréopage du gourou et qu’il va rencontrer Kathleen qui n’est autre que Katherine Mansfield, la poétesse née en Nouvelle-Zélande (qui mourra de la tuberculose peu après avoir rejoint la secte de Gurdjieff).
Cette rencontre va le marquer pour la vie. Sans doute peut-on parler d’un amour fou. Quand Louis sera vieux et qu’il s’éteindra progressivement, ravagé par la maladie, c’est Kathleen qui occupera toutes ses pensées malades.
Le roman est parsemé de photos et d’illustrations.
Franchement, Fabrice Colin écrit bien et j’ai été envoûtée par l’ambiance de ce roman. Certains textes (ceux faisant partie du récit "onirique") ne dépareraient pas dans une anthologie du surréalisme et là, c’est sûr, on peut ne pas aimer mais cela n’a pas été mon cas. Loin de là.
Assez spécial mais bien maîtrisé, Kathleen est un beau livre de littérature générale, souvent troublant voire bouleversant.
Pour conclure, un passage extrait du récit relatif à Charles :
Contexte : Louis va mourir. Charles est arrivé de Nouvelle-Zélande pour le voir. Il est maintenant dans sa chambre et tient dans ses mains Récit de Belzébuth à son petit-fils , œuvre à laquelle s’était attelé Louis et qui est sensée retranscrire la pensée de Gurdjieff.
" Bouquin titanesque, glorieusement imbitable. Le premier tiers est corné. J’ouvre une page au hasard. "Quant aux particularités de la Très Saint Vibration Unique aux sept propriétés, tu ne les comprendras que lorsque je t’aurai expliqué en temps voulu […] toutes les lois fondamentales de création du monde et d’existence du monde. "
Bordel.
Et c’est quoi, les lois fondamentales d’existence du monde, Poopdeck ? C’est quoi, la loi qui dit que tu es dorénavant condamné à te baver dessus jusqu’au restant de tes jours, à griffer le vide en haletant, à te contorsionner dans l’attente de ta très sainte piqûre ?"
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 "Mes doigts sont verts et quelquefois ils tombent." (Le troupeau aveugle – John Brunner)
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dernière édition : 19/10/2006 à 13h04
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RE : Fabrice Colin
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18/10/2007 à 09h42
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J’ai (enfin) lu Dreamericana. Un moment de lecture agréable sans plus. Je crois que j’attendais trop de ce livre. L’écriture m’a plu mais j’ai peu accroché au propos. Je comprends donc ton avis, Lisbeï.
Comme dans Kathleen, l’auteur sort des sentiers battus : il joue avec la mise en page, la typographie, parsème son roman d’illustrations. Une fois de plus c’est à partir de fragments de vie et d’informations que le lecteur doit reconstituer l’histoire. Ca tombe bien, j’aime assez ces structures décousues. Cependant si l’écriture m’a plu, j’ai peu accroché au propos.
Certes, la première partie de Dreamericana est prometteuse (Le créateur en manque d’inspiration, "son" monde qui devient progressivement de plus en plus inquiétant, le Kubrick uchronique, …). Quant à la deuxième partie sur Antiterra, il a vraiment fallu le talent d’écriture de Fabrice Colin pour que j’y trouve "un peu de sel".
Et puis … et puis, il n’y a pas la poésie et la tristesse qui sourdent tout au long de Kathleen.
Ceci dit, il est aussi fort probable que faute de culture, je sois passée à côté de clins d’œil et d’allusions notamment celles relatives à Vladimir Nabokov qui donne son nom (mais pas son prénom) à un des personnages du roman (le président). Depuis, j’ai acheté au pif un roman et des nouvelles de Nabokov (Feu pâle et Un coup d’aile) pour voir ce que ça donne.
En parallèle avec Dreamericana, je lisais Les aventures de Luther Arkwright de Bryan Talbot une sorte de monument BDesque de 212 pages et 942 grammes qui exclut d’emblée les lecteurs presbytes non corrigés.
C’est curieux, il y avait beaucoup de similitudes entre cette histoire et la deuxième partie de Dreamericana (du steampunk, des univers parallèles, une catastrophe imminente qui va tout anéantir, un individu sur lequel on compte pour empêcher tout ça, ...)
Marrant ces coïncidences de lecture.
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 "Mes doigts sont verts et quelquefois ils tombent." (Le troupeau aveugle – John Brunner)
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