Exutoires

Il y a tant de choses en ce bas monde qui nous font râler, rager, fulminer,(compléter avec le verbe de votre choix)... qu'il est parfois bien agréable de lire des textes qui s'attaquent à l'objet de notre courroux.

Quels sont donc ces textes qui vous ont réjoui par leur charge satirique et vous ont permis, le temps d'une lecture, de vous passer les nerfs?

Me viens d'abord à l'esprit la nouvelle Vanni Fucci est bien vivant et il vit en Enfer, de Dan Simmons, qui s'en prend, avec férocité et humour, aux télévangélistes américains.

Me vient immédiatement à l’esprit Les petits dieux de Terry Pratchett (avec une pensée toute particulière pour le personnage d’Honorbrachios).

Le rapport à la religion et à la philosophie bien sûr y est totalement jouissif. Sous couvert d’humour, il y a tant de choses à voir, tant de clins d’œil et… tant de bon sens ! Un roman qui me sert certainement d’exutoire, à moi qui ai tendance à me fourvoyer dans des réflexions sans fin sur le pourquoi du comment en matière de philo, de religion voire de théologie et qui sur ce dernier point tout particulièrement , suis systématiquement freinée par mon inculture patente (Bien d’accord d’ailleurs avec Prévert quand il dit : " La théologie, c’est simple comme dieu et dieu font trois").

Bref, Les petits dieux, c’est clair, moi, ça me défoule

Je plussoie pour les petits dieux. Des trois Pratchett que j'ai lu (avec le décevant Mortimer et l'excellentissime Le peuple du tapis) c'est le plus jouissif. Une charge sur la religion qui m'a bien plu.

Ensuite, il y a aussi Planète à gogos de Frederik Pohl et Cyril Kornbluth. Un monument de satire contre le libéralisme écrit dans les années 50.

Mais aussi Starship troopers (ou Etoiles, garde-à-vous ! dans sa traduction originale) que perso je vois comme une charge violente contre l'absurdité de la machine militaire.

Me viens aussi à l'esprit l'homme total de Brunner où dans un chapitre du bouquin l'auteur effectue un assaut frontal contre fantasy commerciale sans imagination. Un pur moment de bonheur.

Hors SF, la charge de Gide contre les littérateurs : Paludes. Un roman d'exception et à l'humour fin et décalé.

Bug Jack Barron de Spinrad, contre le système en général. En direct (contre les médias) et Les miroirs de l'esprit (sur les sectes) sont pas mal également.

Je reconnais volontiers, K2R2, que lorsqu'il s'agit de ruer dans les brancards, Spinrad reste une référence.

Les nouvelles de Sheckley m'amusent toujours autant, avec leur ironie corrosive.

Un feu sur l'abîme quand Vinge parle du lieu des milles mensonges (le réseau)

Le guide du routard galactique ou le non-sens est roi (ça fait du bien parfois)

La profondeur des tombes où enfin l'écriture se calque sur la situation tragique du héros. Pas fioriture, pas de faux semblant. Une écriture sincère et directe.

L'aube de la nuit, car ça fait du bien de lire un space op avec de l'action et de l'aventure où il ne faut pas trop réfléchir, loin des critiques sociales ou politique sur fond de SF.

Charlie Hebdo dans un bon jour, pas trop gras..

Les réquisitoires et les scènes de Pierre Desproges : du pur bonheur..

Critique de la raison pure, de Kant (non c'est une blague, encore que certains passages...)

Certains passages de Rousseau aussi, mais finalement plus dans 'l’origine de l’inégalité parmi les hommes' que dans le 'Contra social'

Dans un autre registre, le TAO de la physique de F.Capra, parce que c'est ma bible et que ça pourrait presque être une satyre aussi bien des sciences que de la foi...

Sinon côté écran grand et petit, les Inconnus ont été très grands à plusieurs reprises dans leurs émissions, mieux que les nuls...
Enfin, Mickael Moore président de sa compagnie ? (j'arrive pas à dire 'pays', dézolé..) Bowling For Colombine était très bien vu...

		Citation : Sinon côté écran grand et petit, les Inconnus ont été très grands à plusieurs reprises dans leurs émissions, mieux que les nuls...

Question de goût, perso, j'aurais dit l'inverse...

Côté satyre en tout cas, les Inconnus devant. Leurs plagias ( les sous-sous dans la popoche, le top50, les chasseurs, les hardeurs, le réveillon ) font légions, même ils ne faisaient pour ainsi dire que ça...

Les nuls plus drôles ? peut-être en tout cas plus fins, plus artistes ( la scène à l'envers : un must, les contrepétries..) Je pense qu'ils donnaient plus dans l'humour sensible que dans la critique sociale, ahma...

Enfin, content d'avoir eût les deux...

		Citation : Enfin, content d'avoir eût les deux...

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