lacroute :
Chaque auteur, tôt ou tard, est ou sera, sous une forme ou une autre, son propre plagiaire. De l'intérèt de ses premiers écrits à la routine du rabachage via le succès commercial ou non: il n'y a que l'acharnement du fan irréductible et le confort pour ce dernier de retrouver un pays reconnu pour celui fatigué des difficultés à s'imprègner d'un nouvel univers, un mec qui du bout de sa plume dès le premier jet a déjà tout donné. C'est dur à dire mais je crois ne pas être loin de la vérité.
D'où:
_Les cycles à rallonges trombone à coulisses qui fidélisent et virent à la routine..!
_Les cycles nouveaux qui rament, rament; promettent tome après tome le one-shot et ne s'y tiennent pas si les choux gras pointent leur nez..!
_Les one-shot de tels ou tels auteurs qui n'abandonnent pas un style, une dramaturgie qui marchent..!
(…)
Je ne parlais pas de Dick spécialement, mais de tout auteur quel qu'il soit. Il tournera forcément en rond à un moment ou un autre. Il reviendra sans cesse sur ce qu'il a dit, comme actionnant un éternel leitmotiv qui est
toute sa vie.
Jekub :
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| | lacroute :
Je ne parlais pas de Dick spécialement, mais de tout auteur quel qu'il soit. Il tournera forcément en rond à un moment ou un autre. Il reviendra sans cesse sur ce qu'il a dit, comme actionnant un éternel leitmotiv qui est toute sa vie. |
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Mouais, ça me paraît soit un peu catégorique, soit superficiel, soit s'appliquant au genre humain dans son ensemble, comme étant une banalité assez confondante.
lacroute :
Oui, mon propos est catégorique et peut être même provocateur. Ce qui suit pourra l'affiner. J hope..!
Un auteur est quelqu'un qui a quelque chose à dire.
Pelot par exemple possède un message politique fort.
Petit retour historique:
Après une mise en place Western (Dylan Stark) au cours de laquelle on sent très fort, mais seulement entre les lignes comme en filigrane, comme n'osant mais qu'à peine, que son coeur ne penche pas à droite.
Il signe Suragne, se fait une main SF et efface quelque peu ses penchants politiques comme cherchant créneau de vie en n'effarouchant pas.
Mais une fois Pelot à temps plein (ceci dit celà ne semble même pas être son vrai nom), il laisse éclater ses convictions, ne se cache plus, réembobinant et redélivrant sans cesse ces mêmes leitmotivs qui tissent l'essentiel de sa vie: sa tendresse pour l'homme aliéné par un système qui le cadenasse.
Et tout du long de la longue production qui va suivre les six romans qui l'implantèrent il va dire, redire et reredire ce qu'il possédait en lui dès le départ.
Bien sûr changer de cap politique est possible (souhaitable ?) à tout un chacun. En ce cas il aurait entamé une autre carrière en expliquant pourquoi il avait changé d'idée.
En gros et pour conclure Pelot fait du Pelot. Pelot y trouve son compte. Et moi aussi. Pourquoi çà changerait ?
De même Herbert fait du Herbert, Dick du Dick, Ballard du Ballard ..et tutti quanti..pour ton un chacun.
Voilà, j'espère avoir été clair.
Jekub :
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| | lacroute :
Un auteur est quelqu'un qui a quelque chose à dire |
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Ou plutôt quelqu'un qui veut dire quelque chose, ou même qui souhaite avoir quelque chose à dire.
Je suis d'accord avec ta démonstration du sieur Pelot.
Mais ce long fil qui se déroule en cabrioles le long d'une vie, qui s'explicite, qui cherche à s'affirmer et se comprendre à travers l'écriture, ce serait cela qui caractérise les auteurs dont la vue générale de leurs vie et oeuvres nous rend plus à même de saisir une parcelle particulière de leur travail? Or ce fil semble plus ou présent chez les oeuvres de chaque auteur, qu'il soit clairement explicite ou obscurément tacite (Comme tu le dis plus haut). Il paraît donc y avoir un degré/ un niveau à partir duquel la balance bascule, puisque apparemment, on peut se ravir d'un roman coupé de tous liens avec le passé du rédacteur et de ses travaux antérieurs; à contrario(…), il en existe d'autres difficilement morcelable d'avec leur parenté.
lacroute :
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| | jekub :
Mais ce long fil qui se déroule en cabrioles le long d'une vie, qui s'explicite, qui cherche à s'affirmer et se comprendre à travers l'écriture, ce serait cela qui caractérise les auteurs dont la vue générale de leurs vie et oeuvres nous rend plus à même de saisir une parcelle particulière de leur travail |
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Oui..! Celà signe d'un patte particulière et reconnaissable entre toutes un auteur, son style aux ficelles récurrentes, ses certitudes réitérées, ses prises de postions affirmées..
Cas du style: Sladek a pastiché Edgar Allan Poe, Wells,Heinlein,Asimov, Bradbury, Clarke, Dick, Ballard (CF "Le garçon à vapeur" made in Nébula de chez Opta) et c'est quasi copie conforme, preuve de la discernabilité d'un auteur via sa manière d'écrire.
Cas des prises de positions: reprenons le cas de Sladek. Au-delà du mine stylistique, il reprend les grands chevaux de bataille de chacun de ses imités. Et là aussi celà sonne juste au plus près et en quelques mots à l'ensemble des oeuvres de chacun.
Comme ci (mode "provoc on") des milliers de pages pouvaient se résumer en quelques mots.
Ainsi et AMHA un simple bémol modifiant ta phrase s'accouplerait fort bien à ma façon d'appréhender le problème. Ce "long fil" n'éclaire pas une "parcelle particulière" mais "la totalité" de leur travail.
Tu prends des mecs comme Wolfe (Limbo), ou celui de "L'Homme démoli" (me souviens plus de l'auteur), ou encore Tévis, ils ont tout dit en deux ou trois petits tours et puis s'en vont.
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| | Jekub :
on peut se ravir d'un roman coupé de tous liens avec le passé du rédacteur |
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Oui, puisque dans le cadre d'un one-shot, X (l'auteur) ne fait que reprendre à l'instant t ce qu'il énonce à t+1. Par contre çà fout la panique dans le cadre d'un cycle à rallonges (Et là, et c'est pratique, X, s'il ne se cantonne qu'à cette ouevre de longue haleine pourra garder un lectorat très longtemps)
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| | Jekub :
il en existe d'autres difficilement morcelable d'avec leur parenté. |
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J'y réfléchis. Je cherche des noms. Le premier qui me vienne à l'esprit est Moorcock via "Voici l'homme" difficillement accolable en blind test avec les Elrics. Farmer aussi en décalage certain entre les "gare à la (bé)bette" et son Fleuve. Ne peut t'on pas (je me raccroche aux branches comme je peux) trouver ici broutilles d'exception qui confirment la règle (enfin la mienne, qui ne vaut que ce qu'elle vaut, suis pas la Bible)
Gui :
Lacroute, je suis assez d'accord avec Jekub : c'est un peu simple tout ça, même si en partie vrai (un peu comme le coup du binaire présenté à la va-vite ci-dessus...) ; un auteur, un vrai, racontera
quelque chose avant tout