En 2023, les films sont faits pour toi

Paris Police 1905 (2022) - 1 saison 6 épisodes - Très bonne série policière .

And soon the darkness de Peter Fuest.
Deux Anglaises parcourent la campagne du Nord à vélo.
Elles se séparent brièvement suite à une brouille. Et l’une d’elle disparait. La seconde part à sa recherche, et apprend assez vite (par Jean Carmet ! qui a un petit rôle), qu’un meurtre non élucidé a été commis quelques années plus tôt.
L’auteur sait ciseler ses persos, pour les rendre bien inquiétants, et laisser monter l’angoisse de la suspicion généralisée, à quoi s’ajoute la classique barrière de la langue, qui accentue encore l’isolement, et l’angoisse.
Le film montre même une belle scène d’horreur, proto-slasher, et presque giallo.
Malheureusement, j’ai trouvé la fin loupée.
Bref, je ne suis pas fan du réal et, malgré d’indéniables qualités, le soufflé retombe.
Un bon film, à défaut d’un chef-d’œuvre.

		Bruss : The Pale Blue Eye , beau et bon film , juste un peu trop long . 1830. Un détective chevronné enquête sur les meurtres qui ont eu lieu au sein de l'Académie militaire américaine de West Point, aidé par une jeune recrue méticuleuse qui deviendra plus tard un auteur mondialement connu, Edgar Allan Poe.

Avec un Christian Bale aussi bon que d'habitude, même si je l'ai préféré dans Le mans 66.
Ce qui ma par contre agacé, c'est cette présentation permanente systématique d'un Edgar Alan Poe alcoolique.

		Butch : (...) cette présentation permanente systématique d'un Edgar Alan Poe alcoolique.

Voilà qui n'est pas bien malin.
Le film pouvait m'intéresser pour le rôle actif donné au personnage de Poe, mais s'il est caricaturé...

J'attendrai avant de voir cette nouvelle collaboration entre Scott Cooper (réalisateur/ scénariste) et Christian Bale ; leur film précédent, le western Hostiles, m'avait laissé froid alors que le premier, Les brasiers de la colère, m'avait plutôt plu
(ce dernier était coscénarisé par le créateur de la belle mini-série Mare of Easttown :
ceci explique peut-être cela).

Nightmare Alley de Guillermo Del Toro.

Je n'en attendais pas grand-chose car je trouve que dans la quasi-totalité de ses films Del Toro a tendance à privilégier le décorum et le bestiaire fantastique au détriment de l'intrigue et de la psychologie des personnages.
Mais avec cette histoire de charlatan (brillamment interprété par Bradley Cooper), dépourvue de surnaturel, c'est tout le contraire.
Une très bonne surprise.


PS : dans sa grande sagesse, Disney a torpillé la sortie du film en le lançant face à la fan fiction la plus chère de l'histoire : Spider-man : No way home.
Résultat : un gros flop ; ce qui ne devrait pas, hélas, encourager le réalisateur à persévérer dans cette voie.

		Citation : Je n'en attendais pas grand-chose car je trouve que dans la quasi-totalité de ses films Del Toro a tendance à privilégier le décorum et le bestiaire fantastique au détriment de l'intrigue et de la psychologie des personnages.

Je garde un excellent souvenir du Labyrinthe de Pan, notamment pour l'interprétation de Sergi Lopez, et le début de la fin du tabou franquiste dans le cinéma espagnol.

J'avais beaucoup aimé Le labyrinthe de Pan. Sergi Lopez y est glaçant.
Je regrettai seulement de ne pas trouver les liens (de correspondances ou d'opposition), entre le réel et les rêves, assez prégnants. J'avais parfois l'impression de voir deux films en un.

As-tu vu L'échine du diable, du même Del Toro ?
Ça se passait déjà sur fond de guerre civile.
Plus restreint dans son décor et ses enjeux, ça reste un joli film.

		Citation : As-tu vu L'échine du diable, du même Del Toro ? Ça se passait déjà sur fond de guerre civile. Plus restreint dans son décor et ses enjeux, ça reste un joli film.

Non, pas encore.
Par contre, j'avais bien aimé La mauvaise éducation d'Almodovar, qui se passe dans un pensionnat catholique, avec un côté dickien assez surprenant.

Fright (peur,, terreur en français) de Peter Collinson.

Une jeune étudiante arrive chez un couple friqué pour garder leur jeune enfant.
L'ancien mari de la femme, un psychopathe, s'est échappé de l'hôpital psychiatrique, et il est bien décidé à retourner voir sa femme et son fils.
Il arrive à entrer dans la maison grâce à un subterfuge, et se fait passer pour un voisin, vite inquiétant...

Un petit film qui ne paie pas de mine, et qui n'est pas violent. Le film joue avec une efficacité exemplaire avec les nerfs du spectateur, en faisant monter la tension jusqu'au paroxysme. Les plans parfois atypiques rappellent un peu Bava, et la musique, aux sonorités enfantines, joue magnifiquement sur le décalage entre ce qui est montré et ce qui est joué, au point d'en devenir presque ironique et d'autant plus malaisante (un peu comme la country sous speed de 10 000 maniacs, où la musique joue aussi sur le décalage pour créer le malaise).
Le scénario joue habilement sur les péripéties (voiture embourbée, lourdeurs bureaucratiques) pour prolonger le huis-clos et retarder le dénouement. Un dénouement surprenant et inattendu.

Bref, un film qui ne paie pas de mine a priori, mais reflète bien l'acmé du cinéma anglais, celle des années 70 (Pete Walker, La panthère noire, etc.). Un huis-clos glaçant qui mérite très assurément d'être découvert, tant il n'a pas usurpé son titre.

Je suis dans la série Les papillons noirs , la vache c'est du bon !