Don DeLillo

Dans le Monde des livres daté du 04 Avril,un article sur le dernier roman de Don DeLillo, L'homme qui tombe.
Une occasion pour ceux qui ne le connaisse pas de découvrir un des plus grands ecrivains en activité (AMA)

		Nostromo : un des plus grands ecrivains en activité

Bon, j’ai hésité à faire remonter ce fil. On a toujours l’air c#& quand on annonce qu’on n’a rien lu "du plus grand écrivain en activité". Alors j’ai lâchement attendu que quelqu’un le dise en premier mais j’attends toujours. Alors hop ! hop ! je up parce que si l’un d’entre vous peut m’expliquer ce que je rate en ne connaissant pas Don DeLillo., je lui en saurai gré. Bien sûr, je peux aller à la pêche aux infos sur le net mais ce qui m’intéresse c’est l’avis de personnes dont j’ai un peu appris à connaître les goûts.

A lire la chronique de Cyril sur Body Art et le commentaire de Maralan, c’est plus un faiseur d’ambiance, un créateur d’impressions. C’est ça ?
C’est quoi au juste du DeLillo ? Du fantastique ? Du weird ? C’est verbeux ? C’est littératurant ? Il y a une histoire ? Oui et elle est ch….., ? Non mais on s’en f…. ? C’est de l’expérimental qui a bien tourné ? De l’expérimental inutile et aride ?

Nostromo semble apprécier, ça c’est un bon point mais Franz, lui, semble avoir trouvé cet auteur peu digeste et bon, j’ai beau me méfier de ce que racontent les dunophiles ;)))), son avis m’importe.

Suis preneuse de commentaires.

C'est vrai que DeLillo est un ecrivain que j'admire et respècte énormement,
mais je peux entendre tous les reproches que l'ont fait généralement à son oeuvre; aridité,froideur,personnages peu attachants,intellectualisme...

En fait je pense que l'on peut distinguer deux périodes,la première de Americana à Joueurs en passant par Chien galeux ou l'Etoile de Ratner est assez aride,proche des films d'Antonioni,

la seconde qui commence AMA par Les noms ou l'on sent le théoricien s'effacer devant le romancier est plus riche,la chair commence à apparaitre sur l'armature théorique et l'emotion devient présente (même si toujours retenue et austère)

Les Noms,Mao II en sont de bons exemples avant la magnifique réussite de Outremonde.

C'est vrai que DeLillo est plus un ecrivain que l' on admire qu'un ecrivain que l'on aime, un peu comme Joyce,Pynchon ou William Gass,
mais faire l'effort de rentrer dans ses romans c'est découvrir un mirroir terrible sur la condition de l'homme moderne,une tentative de se confronter aux mécanismes sous jacent les plus sombres de nos sociétés qui force l'admiration.

Bon maintenant à d'autres de commencer le lynchage...)))

Verbeux!!!

Par contre aride me semble mal adapté, je dirais plutôt indigeste: c'est pas sec, mais gras, ça pèse sur l'estomak.

Cela dit, il semblerait que je sois tombé sur la "mauvaise" période DeLillo... Dois je lui accorder une seconde chance alors que ma PAL en litgen m'appelle tous les soirs avec GG Marquez et JL Borgès qui me supplient "lis moi! lis moi!!!" ?

Terrible le cri du livre sur la PAL le soir au fond des bois...

Ben, du seul que j'ai lu, et comme je ne sais pas si ça transparaît vraiment dans ma critique : c'est un auteur un poil verbeux... excellent dans les dialogues et surtout les mises en ambiance. Qui parfois s'écoute écrire mais dont le rythme du récit est envoûtant et très bien maîtrisé.

Côté genre, Body Art c'est clairement du réalisme magique tel qu'on peut en trouver dans certains Palahniuk (Fight Club ou Peste par exemple), le style percutant et le côté taré des personnages en moins, mais l'ambiance et l'esthétisme en plus. Bref, un auteur mainstream qui flirte largement avec le fantastique en nous laissant un univers border line où l'aspect fantastique, selon les interprétations, peut passer pour des hallucinations dues à la folie ou pour une réelle manifestation surnaturelle.

Merci pour vos éclairages. J’ai commandé Body Art parce que Cyril dit dans sa chronique que c’est court (un argument de taille si j’ose m’exprimer ainsi ;)))). Ca va me permettre de me faire une idée.

		Franz : Terrible le cri du livre sur la PAL le soir au fond des bois...

J'aime le cri du livre, le soir, au fond des bois,
Soit qu'il chante les pleurs du lecteur qui s’en voit,
Ou l'adieu d’un roman au profit d’un recueil
Mais je déteste à mort le cri du portefeuille.


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Bon, j'ai L'Etoile de Ratner qui traîne sur une étagère, il va falloir que je lui donne sa chance. Allez hop, va pour celui-là.

		Citation : L'Etoile de Ratner qui traîne sur une étagère

Même chose, mais j'ai maintenant tendance à me demander si je vais vraiment commencer par celui-ci...

Tant qu'à faire, je vais tout de même lire celui-là avant d'en acheter d'autres.
Il est vrai que la lecture de la première page laisse craindre un style un rien abrupt, mais si je n'essaie pas, je ne saurais pas.

J'ai lu Chiens galeux.
Dans le genre La montagne accouche d'une souris, c'est très bien.
Car dans le même temps, la souris accouche d'une montagne.

Bien, j'ai commencé L'Etoile de Ratner. Lu une bonne cinquantaine de pages (soit à peine un dizième du bouquin) et reposé la chose. Sans doute lui redonnerais-je sa chance plus tard, mais là ça m'a semblé un rien trop indigeste.
On a le sentiment que l'auteur est en permanence sur le qui-vive, guettant avec angoisse le moment d'inattention où il se fera plus abordable. Et quand ceci se produit, il prend immédiatement les mesures coercitives de rigueur. A vrai dire, c'est assez désagréable comme sensation.