Cyril M. Kornbluth

On connait surtout Pohl, avec qui il a écrit l'excellent Planète à gogos (malheureuse traduction !), qui devrait ressortir en folio sf, ainsi que L'ère des gladiateurs.
Mais on pense assez peu à ses quelques oeuvres en solitaire publiées en France, comme La marche des cornichons ou Le syndic.

Certes, le monsieur est mort jeune (il n'avait pas 35 ans), mais il reste pour moi un grand auteur, beaucoup trop tôt disparu, et totalement (ou presque) oublié.
J'en profite donc pour lancer ce post comme une bouteille à la mer, histoire de discuter un peu de lui et surtout de vous pousser à le découvrir.

le Kornbluth en solitaire se rencontre surtout sur format court.

Les seuls romans solo sont, outre Le syndic que tu évoques, le basique Not this august (aussi connu comme Christmas eve, Ce n'est pas pour cette année en VF), le rarissime Takeoff et un certain nombre de romans sous divers pseudos (Valerie, The naked storm, Half, The man of cold rages...).

Pour une bonne approche de ses thèmes et de ses écrits, il existe un volumineux recueil paru chez NESFA : His share of glory, qui, à 56 nouvelles et presque 700 pages, est une intégrale indispensable, qui permet aussi de retrouver dans le maquis des textes de l'auteur (il existe par exemple un texte de 1953 qui s'intitule The adventurer et un de 1955 qui s'appelle The adventurers !)



(Satellite, 1962)



(Nesfa, 1997, couverture de Richard Powers)



(Etoile Double #7, 1984, couverture de Elrik)

Oui, Kornbluth est un auteur qui mériterait d'être un peu plus mis en avant. Ceci dit, en dehors de Planète à gogos et de Le syndic, je connais mal son oeuvre.

En solo, la pochette d'étoiles doubles qu'a mise Sandrine me fait penser que le n°1 de la collec' est un Kornbluth: Crétins en marche (couplé avec un Bester dont je ne me souviens pas le titre)
Autrement, je ne l'ai jamais lu en solo, uniquement en duo, soit avec Pohl pour les bouquins déjà cités + la tribu des loups, soit avec Judith Merill pour l'enfant de Mars et le fusilier Cade (au Masque SF, bien sur!)

Je ne l'ai jamais lu, mais j'ai vu L'ère des gladiateurs dans ma bouquinerie préférée.
Quelqu'un l'a lu ? Un avis ?

Très sympa à lire! Une dystopie assez classique sur un monde basé sur des loisirs assez gore genre jeux du cirque et des masses populaires abruties de consammation controlée par une élite relativement restreinte.
Développement sans surprise du héros qui lutte contre le système (après en avoir été un des participants), pas très original, très "âge d'or", mais une lecture plaisante. Et j'aime bien les vieux presses pocket SF à jaquette noire avec l'illustration de Siudmak :)

pour Gavin : l'ère des gladiateurs est un des tous premiers livres que j'ai lu, j'avais bien accorchée à cette dénonciation (certes timide) du libéralisme.

Pour Franz : voir ci-dessous



(Etoile double #1, 1984, couverture de Jean Mineraud)



(Opta GB #1, 1965)



(Ballantine, 1969, couverture de John Berkey)

Merci Franz et Sandrine pour ces précisions. N'étant pas très "Age d'or", je crois que je vais d'abord le feuilleter, lire quelques pages, avant de me décider.

Je n'ai lu que le sublissime Planètes à gogos (+1 avec Olivier pour la calamiteuse traduction du titre). De plus, si je me souviens bien un article que j'avais lu je ne sais plus où, le bonhomme, encore trop jeune pour aller à la guerre pendant la seconde guerre mondiale, suppléait au manque d'auteurs (guerre oblige) dans les revues pulps en simulant la présence de plusieurs auteurs à travers des pseudonymes. J'ai même ouï qu'il aurait rempli presque entièrement certains numéros par ce biais.

		Citation : De plus, si je me souviens bien un article que j'avais lu je ne sais plus où, le bonhomme, encore trop jeune pour aller à la guerre pendant la seconde guerre mondiale, suppléait au manque d'auteurs (guerre oblige) dans les revues pulps en simulant la présence de plusieurs auteurs à travers des pseudonymes. J'ai même ouï qu'il aurait rempli presque entièrement certains numéros par ce biais.

j'ai bien peur que ne confondes (partiellement) avec un autre auteur.

Kornbluth, même s'il a participé à l'aventure des revues éditées par ses collègues Futurians, a quand même fait la deuxième guerre mondiale et a participé à la bataille de Bastogne.

Sa productivité a certes été élevées au début de la guerre mais pas d'une façon monstrueuse (6 textes en 1940, 25 en 1941, 10 en 1942 et un seul en 1943, rien en 1944 et 1945) sur des longueurs plutôt courtes).

		Citation : j'ai bien peur que ne confondes (partiellement) avec un autre auteur.

Largement possible, mon souvenir de cette particularité éditoriale que j'associe à Kornbluth est ancien, trouble et en partie brouillé. Par contre, j'étais persuadé qu'il n'avait jamais fait la guerre.