Lors d’une récente conversation avec un amateur de science-fiction, nous parlions de divers auteurs et comparions nos goûts.
Il en vient à me dire que selon lui en lisant quasiment que des classiques on ne perdait rien étant donné que les auteurs dans leur grande majorité (ré)utilisent les mêmes concepts que leurs aînés, raison pour laquelle il lit rarement les contemporains.
Il y a du pour et du contre. Rares sont les auteurs qui apportent des idées jusqu’alors jamais abordés, cependant les technologies et le progrès notamment contribuent au développement de nouveaux concepts (Gibson, Egan, Burroughs…). Peu d’écrivains prennent des risques aussi bien dans le contenu que dans la forme parce qu’il vaut mieux faire un roman de facture classique qui se vend bien qu’un roman « expérimental » qui fera un bide total et pire qui fera fuir les éditeurs.
Je suis plutôt pour un mixage des deux, d’autant plus que certains classiques ont très mal vieillis et qu’on a besoin de sang neuf, sans pour autant avoir la prétention de renouveller le genre.
Il y a quelques années j'aurai dit à peu près la même chose que ton ami. Ma culture SF s'arrétant quasiment avec les années 1980.
Puis j'ai commencé à "rattraper" mon retard, d'abord seul ou avec quelques amis puis avec l'aide du CC voire de ce site.
Il y a en fait de tout dans la SF récente et dans la SF contemporaine, et du fait de la "multiplication de l'offre", un lecteur "laissé à lui même" peut renouveller, par hasard, plusieurs mauvaises expériences de suites et avoir ensuite une vision biaisée.
Maintenant, je "défends" toujours autant les classique et particulièrement l'Age d'Or, mais mon horizon s'est nettement élargie, ce que je ne regrette absolument pas.
Je ne dis pas que ce n'est pas injuste, mais je dis que cela soulage.
sandrine
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RE : Contemporians / Classiques
29/10/2006 à 10h11
je suis de votre avis à tout les deux, il faut de tout dans la SF.
A la fois des idées originales (amenées par les évolutions technologiques, puisque les concepts 'de base' sont vieux de plus d'un siècle) et des modes narratifs novateurs.
Mais une des fondations du genre et un de ses délices pour les amateurs est justement quand un auteur prend un concept éculé et lui donne une tournure différente et réussit à la revitaliser et le rendre original.
Combien d'auteurs ont essayé de solutionner le paradoxe du grand père (il a tué son grand père donc il n'existe pas, donc il n'a pas tué son grand-père....) offrant parfois des idées et des résulats inatendus.
Le fait que la SF puisse être lue en relation ou en dialogue avec le corpus existants des textes est une des forces du genre et une des spécificités de celui-ci.