C. Smith - Déception

Je trouvais le titre particulièrement beau et intriguant. "Les seigneurs de l'instrumentalité " de C. Smith.
Ouah..ça jette! Je l'ai lu très vite. Une somme de petites histoires plutôt naïves et peut être poétiques. Pour moi c'est pratiquement toujours loupé, je n'a pas retrouvé la poésie fantastique de R.Bradbury et ses chroniques martiennes . Je n'ai vu que des contes de fées un peu bizarres. Bof.
Pourquoi tant de gens adorent ce livre?

Le tome 1 est dans les 5-10 premiers de ma pile à lire.
Pour ce que j'en ai entendu, ce cycle a quand même vieilli, mais reste une référence.
Cependant, la mort prématurée de l'auteur l'a empêché de mener à bien son oeuvre.

Essaie de lire ce qu'en écrit Goimard dans sa Critique de la science-fiction.

Moi, j'ai acheté d'occaz l'ancienne édition Livre de poche en trois volumes. En toute logique, vu sa position dans ma pile, je devrais en commencer la lecture fin 2012. Je t'en parlerai à ce moment-là. ;P

Moi j'adore Cordwainer Smith, mais expliquer les raisons de cet engouement est assez difficile. Smith a un style très lyrique et profondément humain, l'essentiel de son talent réside dans cette étonnante capacité à donner de la substance à ses personnages. Son oeuvre est essentiellement humaniste et il ne faut pas y chercher une quelconque crédibilité scientifique, ni même un futur probable. Smith c'est le sense of wonder dans toute sa splendeur.

Je suis en train de le tome 2 des seigneurs de linstrumentalité et je suis pour l'instant assez décu. c'est sympathique mais je vois pas pourquoi on en fait tout un plat...

Cette œuvre est très déconcertante car il ne se passe pas grand chose ou plutôt, ce qui devrait se passer n'a pas lieu.
Le sous peuple, ces animaux transformés en homme, sont le seul évènement de l'histoire. Il vivent et meurent sous nos yeux en luttant pour leur condition. J'ai gardé le souvenir d'un peuple triste aux sentiments particulièrement nobles. Dans un style très poétique, je pense que c'est de la misère d'une certaine catégorie d'humain dont il est question (une référence au noirs américains?). Je n'ai pas lu les Misérables de Hugo, mais cela doit s'en rapprocher.

Evidemment, les amateurs d'intrigues ne s'y retrouvent pas, d'autant plus que Cordwainer Smith est mort avant d'avoir terminé. On ne saura malheureusement pas comment tout cela se termine, et où il voulait en venir.

J'ai relu le cycle il y a quelques années et j'ai trouvé ça génial.

Pour compléter mon message de l'autre jour, j'ai un peu laissé tomber. Je le lis en m temps que d'autrres livres (dick, asimov et bradley pour ceux que çà interresse) pour me détendre mais j'accroche pas. Je me fais chier royalement; Qqn peut m'expliquer quel est l'intéret de ce livre parce que moi je trouve que c'est assez plat.

PS: notez que c'est bien moi, bladerunner et non El Justiciero

		Citation : notez que c'est bien moi, bladerunner et non El Justiciero

Je ne comprends pas très bien pourquoi tu précises ça, mais j'en profite pour dire que Les Seigneurs de l'Instrumentalité est à mon sens l'une des oeuvres majeures de la SF. La Dame défunte de la ville des gueux, par exemple, est l'un des textes les plus poignants que j'aie jamais lu en SF, et La Planète Shayol l'un des plus cruels.

Bon, c'est sûr, le mode de narration, très original dans le genre (la préface de l'édition au CLA le démontre à l'envi), n'a pas grand-chose à voir avec la narration standardisée à la mode best-seller qui prévaut aujourd'hui, mais c'est aussi ce qui fait son charme. Pas de cliffhangers artificiels, pas d'ultra-violence racoleuse, pas de multiplication inutile des personnages pour "faire du signe". Cordwainer Smith, c'est l'anti-Dan Simmons par excellence : un authentique écrivain, avec une voix très personnelle et une grande intelligence émotionnelle.

Quant à son univers, étonnant mélange de mystique/philosophie chrétienne et chinoise, je n'en vois aucun équivalent dans toute la SF. Cordwainer Smith a vraiment créé quelque chose de neuf, sans jamais se soucier du moindre aspect commercial. Peu d'œuvres sont aussi dépaysantes... psychiquement dépaysantes.

A part ta pique contre Simmons (que je n'ai pas assez lu pour avoir un avis) : bravo !

Cordwainer Smith a réalisé à travers "Instrumentality of mankind" une histoire du futur très réussi probablement plus proche en terme de poésie des "premiers et les derniers" de Stapledon que de celle de RA Heinlein ou des "Galaxiales" de Michel Demuth. C'est donc un style très particulier qui confère à Cordwainer Smith (c'est un pseudo je crois) une place à part mais non négligeable dans les "anciens" de la SF. Et puis il a quand même eu une influence non négligeable sur Frank Herbert: la planète "Norstralie", c'est Arrakis et le Stroon généré par les moutons géants mutants, c'est l'Epice... Rien que pour ça et le sourire de C'mell (Alpha-Ralpha boulevard reste ma nouvelle préferée de l'instrumentalité), ça vaut le coup de le lire.